De la religion dans la société

Rédigé par Eric Roux le 12/04/2012 à 19:43 | 12/04/2012

Je relisais récemment, par hasard, une intervention de Joseph Maila, alors responsable du pôle "religions" au ministère des Affaires étrangères, le 13 janvier 2010, devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale. Son intervention, est, je le pense, toujours d'actualité :

"La question, pour notre diplomatie, est la suivante : quelle peut être la contribution d’un État laïque – et qui tient à sa laïcité – à ces débats transversaux ? L’ASEAN(1) et l’Union Européenne tiennent par exemple chaque année une réunion dans le cadre de l’ASEM (2) consacrée aux religions. Le traité de Lisbonne préconise un dialogue ouvert, transparent et régulier avec les Eglises et les organisations religieuses. Qu’allons-nous faire de cette donnée institutionnelle fondamentale ? Quelle place occuperons-nous dans ce dialogue, dont on ne sait encore la forme qu’il prendra ? Les religions sont déjà représentées auprès des institutions de l’Union européenne, qui reconnaissent notamment l’Eglise de scientologie."
(…)
"En conclusion, il ne fait pas de doute que les religions jouent un rôle croissant dans la vie internationale, au point que des voix s’élèvent pour instituer une sorte de « G8 » des religions. D’ailleurs, parallèlement au sommet de L’Aquila en juillet 2009, les représentants des principales religions se sont réunis pour tenter de livrer un point de vue sur les affaires du monde.
On le sait, les religions ne sont pas seulement symboliques : elles ont un rôle de prescripteur. Elle ont des choses à dire en matière de bioéthique, de climat, de mondialisation, de financiarisation de l’économie, et certains se demandent de plus en plus s’il ne faut pas prendre également en considération ces points de vue."


Je pense en effet que les religions peuvent et doivent réellement apporter une vision et des solutions aux difficultés et fléaux de nos différentes sociétés.

J'en profite donc pour vous faire partager un extrait d'un texte écrit par Ron Hubbard au début des années 80 qui met l'accent sur l'apport de la religion en ce qui concerne l'évolution de la société :

"La religion constitue le premier sentiment de communauté. Or ce sentiment est fondé sur l’expérience mutuelle avec autrui. Une société où le sens religieux de la communauté, et avec lui une confiance et une intégrité réelles, sont à même d’être détruits, est telle un château de sable incapable de se défendre contre une mer inexorable.
Depuis un siècle environ, la religion subit des attaques incessantes. On vous a dit que c’était « l’opium du peuple », que ce n’était pas scientifique, que c’était primitif ; en bref, qu’il s’agissait d’un leurre.
Mais derrière toutes ces attaques à l’encontre de la religion organisée se trouvait une cible plus fondamentale : la spiritualité de l’homme, votre propre nature spirituelle fondamentale, le respect de soi et la paix de l’esprit. Il se peut que cette propagande ait si bien réussi que vous-même ne croyiez plus en votre nature spirituelle ; mais je vous assure qu’elle existe.
En fait, vous n’avez pas d’âme, vous êtes votre âme. En d’autres termes, vous n’êtes pas ce livre, votre carte de sécurité sociale, votre corps ou votre mental. Vous êtes vous. (…) Persuadez un homme qu’il est un animal, que sa propre dignité et le respect qu’il a de lui-même sont des leurres, qu’il n’y a pas d’« au-delà » auquel aspirer, qu’il n’y a pas de soi potentiel plus élevé auquel parvenir, et vous aurez un esclave. Permettez à un homme de découvrir qu’il est lui-même, qu’il est un être spirituel, qu’il est capable de pouvoir de choix et qu’il a le droit d’aspirer à une plus grande sagesse, et vous lui aurez donné le départ sur une voie plus élevée. Bien entendu de telles attaques envers la religion vont à l’encontre des aspirations traditionnelles de l’homme vers une plénitude spirituelle et un mode de vie éthique.
Depuis des milliers d’années sur cette planète l’homme pensant a affirmé sa propre spiritualité et a considéré que la sagesse ultime était l’édification spirituelle.
La pensée nouvelle et radicale que l’homme est un animal sans nature spirituelle a un nom : le matérialisme totalitaire. Le matérialisme est la doctrine selon laquelle « il n’y a que la matière qui compte ». Les apôtres de cette nouvelle pensée essayent de convaincre tout le monde que dans le fond, les gens ne sont en fait qu’une masse, et que la personne devrait s’agglutiner à cette masse qui alors la protégerait.
Pour les gouvernements militaristes et totalitaires, ainsi que pour leurs partisans des cent dernières années qui souhaitaient justifier leurs atrocités et leur asservissement des masses, cette position philosophique était très pratique. (…) Quand la religion n’a pas d’influence dans une société ou a cessé d’en avoir, l’État hérite de tout le fardeau de la moralité publique, du crime et de l’intolérance. Il doit alors avoir recours à la punition et à la police. Toutefois, ses efforts sont vains, car si la moralité, l’intégrité et le respect de soi ne sont pas déjà inhérents à l’individu, essayer de les imposer ne mènera pas à grand-chose. Seules une conscience spirituelle et une imprégnation de la valeur spirituelle de ces attributs peuvent donner lieu à leur développement. Il faut qu’il y ait davantage de raison, de motivation émotionnelle à être moral, etc., que de menaces de discipline humaine.
Quand une culture s’est complètement détournée de poursuites spirituelles pour tomber dans le matérialisme, il nous faut commencer par démontrer à chacun qu’il est une âme et non un animal matériel. S’étant rendu compte de sa propre nature religieuse, l’individu peut recouvrer une conscience de Dieu et devenir davantage lui-même."



1. ASEAN : Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN). Organisation Internationale regroupant 10 nations de l'Asie du Sud-est.

2. ASEM : Asia-Europe Meeting (Rencontre Asie-Europe). Réunion (2 fois par an) de la Commission Européenne (27 pays de l'Union Européenne), de l'ASEAN, de la Chine, du Japon, de la Corée du Sud, de la Russie, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l'Inde et du Pakistan

Eric Roux
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