Le psychiatre et la masse gélatineuse

Rédigé par Eric Roux le 23/10/2008 à 00:36 | 23/10/2008

Petite facétie sur la profession psychiatrique... si tant est que c'en est une.



Psychiatre, si on le définit étymologiquement, signifie médecin de l'âme.

Le pédiatre, lui, en tant que médecin de l'enfant, arrive au moins à trouver des enfants à soigner.

Mais notre pauvre ami au pauvre QI, lorsqu'il disséqua son premier être humain (activité très prisée dans la profession), n'y trouva point d'âme... Pour ne point se sentir trop idiot d'avoir découpé en vain son frère d'espèce, il trouva dans son crâne une masse gélatineuse qu'on appelait le cerveau.

Prenant sa vessie pour une lanterne (source de beaucoup de confusion dans la profession), il décida qu'à défaut d'âme, la gélatine ferait bien l'affaire. Et comme il trouva la même masse dans le crâne de nombreux animaux, il se dit que finalement ce qui était bon pour les cochons devait fonctionner pour les humaines (qui comme tout bon psychiatre le sait ne sont rien d'autre que des cochonnes).

C'est ainsi qu'il inventa l'électrochoc. Voyant bien qu'une décharge électrique rendait le cochon docile avant l'abattoir, il comprit instantanément que le choc électrique servirait son but d'asservissement de la masse gélatineuse. Bien sûr, pour celui qui n'aimait pas jouer avec l'électricité, il restait la solution de la leucotomie transorbitale, qui était tout de même très amusante, titiller la masse gélatineuse avec un pic à glace en passant par l'œil sans avoir besoin de faire une école de boucherie restant un privilège quasi sacerdotal de notre éminent médecin.

L'invention du psychotrope bouscula la profession. Le plaisir du contact direct avec la souffrance physique du patient laissait la place à une jouissance infiniment plus subtile : la destruction progressive et radicale de la raison sans avoir besoin de contact physique. La pilule ingérée fait son travail seule, lentement ou rapidement, et le médecin tranquille peut se délecter de la mort mentale de son patient sans avoir besoin de bouger de sa chaise. Bien sûr, la profession s'affaiblit, car le travail est moins sportif, plus sédentaire. Mais que de joies en contrepartie. Un partenariat exemplaire avec les laboratoires pharmaceutiques. Des avantages en nature. Une légitimité absolue. Le bonheur d'être le roi de la gélatine. Et des patients si dociles.

Pour le gélatinâtre, le meilleur moyen de guérir la vie, c'est de s'en débarrasser. Comme dirait Desproges : "Étonnant non ?"
Eric Roux
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