Psychiatrie et drogues psychédéliques : stupidité ou malveillance ?

Rédigé par Eric Roux le 23/08/2010 à 00:43 | 23/08/2010

Petit coup de gueule sur le monde psychiatrique qui nous refait le coup du LSD...

Ces jours-ci, on essaye de nous faire croire qu'une équipe de "chercheurs" en psychiatrie vient de découvrir que le LSD et la Kétamine pouvaient avoir des effets bénéfiques sur les patients atteints de dépression. Un scoop formidable ! Sauf que depuis les débuts du LSD les psychiatres ont tenté la même supercherie en continu, comme nous allons le voir.

Avant d'aller plus loin, il vous faut bien comprendre ce que cela implique. Il ne s'agit pas d'une anecdote sur le chemin de la psychiatrie. Depuis plusieurs années, les psychiatres nous font croire que 9 millions de français vont être atteint de dépression. Ce qui veut dire que si l'on suit leur raisonnement, on se retrouvera avec 9 millions de français sous kétamine ou LSD, ou les deux...

La kétamine est un puissant anesthésiant utilisé sur les chevaux. Elle est utilisée comme drogue aussi, avec des effets spectaculaires autant que dangereux. Elle est connue pour provoquer des troubles hallucinatoires, des amnésies complètes, des pertes d'identité et de contact avec la réalité. Bref, c'est une drogue qui rend fou. De nombreux cas d'installation définitive de cette folie (sans aucun retour en arrière) ont été rapportés. Sans parler des troubles respiratoires, des nausées, des migraines et même des comas qu'elle peut produire. Lors de la guerre du Vietnam, on avait donné cette drogue aux soldats américains mais les troubles psychiatriques qu'elle créa furent tels que le programme fut arrêté.

Le LSD est une drogue hallucinogène extrèmement dangereuse. La molécule qui le compose a été synthétisé en premier lieu par le laboratoire pharmaceutique Sandoz (aujourd'hui Novartis) en 1938. Dès les années 40 le milieu psychiatrique s'en empare et multiplie les prescriptions systématiques sur l'homme, en prétendant que cela aidait la thérapie psychiatrique.

En fait le LSD est connu pour provoquer de graves troubles psychiatriques, une seule prise pouvant entraîner ces troubles à vie.

La CIA s'en servira pour expérimenter des techniques de contrôle mental dès 1951 (les archives relatant ces expériences sont maintenant publiques), avec l'aide du laboratoire Eli Lilly dès 1954.

Le psychiatre Donald Ewen Cameron travaillera pour les services secrets américains afin que le LSD soit utilisé pour produire un "lavage de cerveau".

La psychiatrie continuera de pousser l'usage du LSD depuis cette époque.

Le psychologue Timothy Leary deviendra même le "pape du LSD" dans les années 60, allant jusqu'à prôner la nécessité de déverser du LSD dans les canalisation d'eau des grandes villes pour faire "bénéficier" toute la population des "bienfaits" du LSD..

Aujourd'hui, c'est la même rengaine. Ce sont des psychiatres suisses, se présentant comme scientifiques (qu'ils ne sont pas), qui prétendent avoir mené des expériences sur des rats (véridique), les ayant convaincu que le LSD et la kétamine auraient des effets bénéfiques sur la dépression. 

La justification habituelle (comme exprimée par des psychiatres de Yale aux USA récemment) est que cela aurait un effet de reconnection entre les neurones. Ce qui est absolument impossible à prouver bien entendu, et qui ressemble étrangement à la prétention qu'ils ont de nous faire croire que l'électrosismothérapie (nouveau nom marketing pour le vieil électrochoc) pourrait aussi bousculer les neurones au point de les connecter. Ca ressemble à "si je lui colle une gifle, ça va lui remettre les idées d'aplomb", mais ça fait plus de dégats qu'une gifle. Pauvre "science".

Alors, malveillance ou stupidité ? Après 70 ans d'expériences psychiatriques à base de LSD sur des humains, sortir une nouvelle étude, fut-elle suisse, pour pousser encore l'usage de LSD sur les populations, j'appelle ça de la malveillance, sans circonstances atténuantes.

Quant à ceux qui gobent encore ces billevesées à prétention scientifique, j'opte pour la deuxième option... pour un temps seulement.

PS : C'est contre cette malveillance et cette stupidité que les scientologues se battent depuis 60 ans. Un jour, j'aimerai bien qu'on puisse passer à autre chose. Mais il faut croire que la psychiatrie ne se réforme pas. Et on ne peut pas compter sur nous pour abandonner en chemin. La persévérance est une qualité que nous assumons parfaitement. Parce qu'on ne peut pas laisser des fous mettre une population sous drogue sans réagir, à moins d'être fou soi-même, et de ne pas aimer ses enfants.
Eric Roux
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