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Le blog
Eric Roux
Ministre du culte de L'Eglise de Scientology, après 30 années passées dans le clergé de l'Eglise, Eric Roux est aujourd'hui le président de l'Union des Eglises de Scientology de France et Vice Président du Bureau Européen de L'Eglise de Scientology pour les affaires publiques et les droits de l'homme. Il est aussi administrateur pour l'Europe du Conseil International de URI (United Religions Initiative) et le Président du European Interreligious Forum for Religious Freedom.
Ce blog est une initiative personnelle destinée aux gens qui s'intéressent à la spiritualité, ou à ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la scientology, à ceux qui pensent que la liberté de conscience est un droit fondamental qui mérite d'être défendu, à mes coreligionnaires ou encore à ceux qui sont curieux...
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Le 25 janvier 2017, la Faculté d'étude comparative des religions d'Anvers a publié un ouvrage de 284 pages entièrement consacré à la scientologie.
Il s'agit d'un ouvrage bilingue (anglais/français), composé d'articles d'éminents universitaires venus des USA, de France, d'Italie, de Belgique et d'Australie. Les articles couvrent des sujets aussi divers qu'une comparaison entre la scientologie et le gnosticisme, une étude de cas de l'histoire intellectuelle de la scientologie à travers certains de ses "sites sacrés", une recherche sur l'identité juridique de l'Eglise de scientologie, et d'autres thèmes liés à divers aspects de cette religion.
Ici vous avez la postface de l’ouvrage en français, par votre serviteur.
POSTFACE
Eric Roux
Ecrire la postface d’un ouvrage comme celui-ci est un honneur, mais aussi un exercice difficile. En effet, comment commenter ces articles écrits par des hommes et femmes dont la compétence d’experts n’est plus à démontrer, sans les paraphraser et sans risquer de déformer leur pensée ou de se méprendre sur le contenu de leurs études, lorsqu’on n’appartient pas au monde universitaire.
En outre, il existe un inhérent fossé entre celui qui étudie une religion de l’extérieur, à l’aide d’outils d’analyse appartenant à une discipline qui lui est propre, et celui qui a épousé cette religion, et qui l’étudie du point de vue du pratiquant. On pourrait imaginer que le second manque de recul, et que sa vision de l’intérieur mène forcément à une carence de distance entre lui et le sujet étudié. Mais le second pourrait aussi imaginer que le premier ne comprend pas vraiment, faute d’avoir sincèrement pratiqué et expérimenté subjectivement les effets de la pratique.
Quoi qu’il en soit, ce fossé ne doit pas empêcher le dialogue de s’instaurer entre le pratiquant et l’universitaire non pratiquant, car c’est de ce dialogue que peut naître une vision plus juste de ce qu’est une religion, et que ces deux approches, nécessairement distinctes, peuvent s’harmoniser ou tout au moins se compléter et peut-être apporter un peu plus de vérité sur les sujets les plus difficiles à appréhender, dont celui de la Scientologie fait partie. Sa difficile appréhension provient du fait qu’elle est nouvelle, certes, mais aussi certainement du fait de l’ensemble des controverses qui ont entouré sa naissance dans les années 50, et qui ont perduré dans ses années de jeunesse, années de jeunesse qui se poursuivent encore actuellement. J’ai toujours trouvé qu’il était difficile pour un universitaire de s’extraire des controverses médiatiques, même si c’est justement cette faculté d’extraction qui fait d’un scientifique ce qu’il est, ou devrait être en tous cas. J’ajouterais pour compléter mon propos que cette difficulté d’appréhension trouve aussi sa source dans le fait que la pensée de Ron Hubbard est extrêmement riche, pas seulement du point de vue de sa qualité, mais aussi de sa quantité. C’est-à-dire pour faire simple et court qu’on ne peut se contenter d’étudier deux ou trois ouvrages pour comprendre la scientologie dont les textes sacrés se comptent en centaines de milliers de pages. Se lancer dans son étude demande courage, temps, efforts et ouverture, et le pratiquant que je suis ne peut qu’admirer le travail accompli par ces chercheurs désintéressés auxquels l’humanité devra un jour rendre hommage, car leur vision participe de la progression du monde vers une connaissance bienveillante des religions de la terre.
Avant de me permettre un nombre limité de commentaires sur les différents articles de cet ouvrage audacieux, je dois dire que j’ai été globalement impressionné par la qualité des recherches effectuées par les auteurs, et l’intelligence avec laquelle ils ont cherché à comprendre et à retranscrire les aspects de la scientologie qu’ils traitaient. Aucun des commentaires qui suivent ne devra être compris comme une critique globale des articles commentés, car ils n’en sont pas. Je vais, dans les lignes qui suivent, me contenter d’essayer d’apporter quelques lueurs, si tant est qu’elles soient nécessaires, dans les zones qui m’ont semblé le moins éclairées de cet ouvrage pourtant clair autant qu’éclairant.
*
L’histoire de Philipp Bennet Wearne, dont Bernard Doherty tire des conclusions intéressantes, m’a semblé extrêmement représentative des nombreuses occurrences où l’interaction entre un ou des apostats et des services secrets nationaux ou des entités gouvernementales diverses, ont mené à des cabales plus ou moins réussies contre l’Église de Scientologie dans le monde. Le schéma australien ainsi dépeint se retrouve, pour autant que je sache, dans l’histoire de la scientologie, partout sur le globe. De la Russie aux États-Unis, de la France à l’Allemagne en passant par la Belgique, de l’Afrique du Sud au Royaume-Uni, cette étude pourrait être reproduite et certainement on gagnerait à voir ainsi émerger un dessin commun, un « pattern » qui mènerait à des conclusions encore plus générales sur la guerre que certaines institutions ont menée contre la scientologie. Même si cette guerre s’est éteinte aujourd’hui dans nombre de ces pays, le schéma est révélateur des intérêts en jeu. Plus précisément en ce qui concerne les apostats et la manière dont leur discours est utilisé dans cette activité belligérante, j’ai noté avec intérêt la phrase suivante : « Cette histoire de “captivité” de Wearne, comme celle d’autres apostats plus contemporains, est faite sur mesure pour ses lecteurs, et les éléments qu’il souligne varient en fonction des personnes à qui il s’adresse. » Cela correspond effectivement à l’expérience personnelle que j’ai de ces apostats en quête de vengeance, et qu’au fil des années j’ai finalement retrouvée dans nombre de campagnes orchestrées contre mon Eglise, mais aussi contre d’autres Eglises dont certaines sont tout à fait « mainstream ». Enfin je rejoins Doherty lorsqu’il formule le souhait de voir apparaître d’autres travaux détaillant la micro-histoire de cas similaires, et j’ajoute qu’à partir de ces micro-histoires, on pourrait certainement découvrir la macro-histoire des attaques contre la scientologie, mais également comprendre le schéma des campagnes visant à plus de contrôle social non seulement des nouvelles religions, mais en fait de toutes les religions, voire de tous les mouvements de pensée qui sont considérés par certains comme un risque pour le statu quo.
Lire la suite sur Academia.edu
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POSTFACE
Eric Roux
Ecrire la postface d’un ouvrage comme celui-ci est un honneur, mais aussi un exercice difficile. En effet, comment commenter ces articles écrits par des hommes et femmes dont la compétence d’experts n’est plus à démontrer, sans les paraphraser et sans risquer de déformer leur pensée ou de se méprendre sur le contenu de leurs études, lorsqu’on n’appartient pas au monde universitaire.
En outre, il existe un inhérent fossé entre celui qui étudie une religion de l’extérieur, à l’aide d’outils d’analyse appartenant à une discipline qui lui est propre, et celui qui a épousé cette religion, et qui l’étudie du point de vue du pratiquant. On pourrait imaginer que le second manque de recul, et que sa vision de l’intérieur mène forcément à une carence de distance entre lui et le sujet étudié. Mais le second pourrait aussi imaginer que le premier ne comprend pas vraiment, faute d’avoir sincèrement pratiqué et expérimenté subjectivement les effets de la pratique.
Quoi qu’il en soit, ce fossé ne doit pas empêcher le dialogue de s’instaurer entre le pratiquant et l’universitaire non pratiquant, car c’est de ce dialogue que peut naître une vision plus juste de ce qu’est une religion, et que ces deux approches, nécessairement distinctes, peuvent s’harmoniser ou tout au moins se compléter et peut-être apporter un peu plus de vérité sur les sujets les plus difficiles à appréhender, dont celui de la Scientologie fait partie. Sa difficile appréhension provient du fait qu’elle est nouvelle, certes, mais aussi certainement du fait de l’ensemble des controverses qui ont entouré sa naissance dans les années 50, et qui ont perduré dans ses années de jeunesse, années de jeunesse qui se poursuivent encore actuellement. J’ai toujours trouvé qu’il était difficile pour un universitaire de s’extraire des controverses médiatiques, même si c’est justement cette faculté d’extraction qui fait d’un scientifique ce qu’il est, ou devrait être en tous cas. J’ajouterais pour compléter mon propos que cette difficulté d’appréhension trouve aussi sa source dans le fait que la pensée de Ron Hubbard est extrêmement riche, pas seulement du point de vue de sa qualité, mais aussi de sa quantité. C’est-à-dire pour faire simple et court qu’on ne peut se contenter d’étudier deux ou trois ouvrages pour comprendre la scientologie dont les textes sacrés se comptent en centaines de milliers de pages. Se lancer dans son étude demande courage, temps, efforts et ouverture, et le pratiquant que je suis ne peut qu’admirer le travail accompli par ces chercheurs désintéressés auxquels l’humanité devra un jour rendre hommage, car leur vision participe de la progression du monde vers une connaissance bienveillante des religions de la terre.
Avant de me permettre un nombre limité de commentaires sur les différents articles de cet ouvrage audacieux, je dois dire que j’ai été globalement impressionné par la qualité des recherches effectuées par les auteurs, et l’intelligence avec laquelle ils ont cherché à comprendre et à retranscrire les aspects de la scientologie qu’ils traitaient. Aucun des commentaires qui suivent ne devra être compris comme une critique globale des articles commentés, car ils n’en sont pas. Je vais, dans les lignes qui suivent, me contenter d’essayer d’apporter quelques lueurs, si tant est qu’elles soient nécessaires, dans les zones qui m’ont semblé le moins éclairées de cet ouvrage pourtant clair autant qu’éclairant.
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L’histoire de Philipp Bennet Wearne, dont Bernard Doherty tire des conclusions intéressantes, m’a semblé extrêmement représentative des nombreuses occurrences où l’interaction entre un ou des apostats et des services secrets nationaux ou des entités gouvernementales diverses, ont mené à des cabales plus ou moins réussies contre l’Église de Scientologie dans le monde. Le schéma australien ainsi dépeint se retrouve, pour autant que je sache, dans l’histoire de la scientologie, partout sur le globe. De la Russie aux États-Unis, de la France à l’Allemagne en passant par la Belgique, de l’Afrique du Sud au Royaume-Uni, cette étude pourrait être reproduite et certainement on gagnerait à voir ainsi émerger un dessin commun, un « pattern » qui mènerait à des conclusions encore plus générales sur la guerre que certaines institutions ont menée contre la scientologie. Même si cette guerre s’est éteinte aujourd’hui dans nombre de ces pays, le schéma est révélateur des intérêts en jeu. Plus précisément en ce qui concerne les apostats et la manière dont leur discours est utilisé dans cette activité belligérante, j’ai noté avec intérêt la phrase suivante : « Cette histoire de “captivité” de Wearne, comme celle d’autres apostats plus contemporains, est faite sur mesure pour ses lecteurs, et les éléments qu’il souligne varient en fonction des personnes à qui il s’adresse. » Cela correspond effectivement à l’expérience personnelle que j’ai de ces apostats en quête de vengeance, et qu’au fil des années j’ai finalement retrouvée dans nombre de campagnes orchestrées contre mon Eglise, mais aussi contre d’autres Eglises dont certaines sont tout à fait « mainstream ». Enfin je rejoins Doherty lorsqu’il formule le souhait de voir apparaître d’autres travaux détaillant la micro-histoire de cas similaires, et j’ajoute qu’à partir de ces micro-histoires, on pourrait certainement découvrir la macro-histoire des attaques contre la scientologie, mais également comprendre le schéma des campagnes visant à plus de contrôle social non seulement des nouvelles religions, mais en fait de toutes les religions, voire de tous les mouvements de pensée qui sont considérés par certains comme un risque pour le statu quo.
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