Eric Roux, Scientologie


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Eric Roux
Eric Roux
Ministre du culte de L'Eglise de Scientology, après 30 années passées dans le clergé de l'Eglise, Eric Roux est aujourd'hui le président de l'Union des Eglises de Scientology de France et Vice Président du Bureau Européen de L'Eglise de Scientology pour les affaires publiques et les droits de l'homme. Il est aussi Président élu du Conseil International de URI (United Religions Initiative) et le Président du European Interreligious Forum for Religious Freedom.
Ce blog est une initiative personnelle destinée aux gens qui s'intéressent à la spiritualité, ou à ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la scientology, à ceux qui pensent que la liberté de conscience est un droit fondamental qui mérite d'être défendu, à mes coreligionnaires ou encore à ceux qui sont curieux...

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Lee Konitz au Celebrity Centre Paris
Lee Konitz au Celebrity Centre Paris
Pour beaucoup qui ne sont pas fans de jazz, le départ de Lee Konitz à l'âge de 92 ans l'année dernière est passé inaperçu. Lee Konitz fut l'un des "grands" saxophonistes de jazz. Il a joué avec les plus grands, de Charlie Mingus à Miles Davis en passant par Dave Brubeck et Bill Evans (et beaucoup d'autres). Il a continué à enregistrer des disques jusqu'à l'âge de 90 ans (en 2017). 

Ce qui est moins connu, c'est sa relation avec la Scientology, et ce qu'il a pu en retirer, dans sa vie personnelle autant qu'en tant qu'artiste. Dans les années 1980, Lee avait l'habitude de venir jouer à l'Eglise de Scientology Celebrity Centre de Paris, rue Legendre dans le 17e arrondissement. 

En 2016, le journaliste de jazz Ted Panken avait interviewé Lee Konitz pour ses 89 ans. Le journaliste écrivait alors : 
Konitz a commencé à se sevrer de la marijuana au cours d'une longue association avec la Scientology, dans laquelle il s'est impliqué vers 1973. "Il me semblait que j'avais une chance, étape par étape, de regarder ma vie et les choses autour de moi, et essayez de lui donner un sens", dit Konitz. "Cela m'a donné l'opportunité de continuer mes études, une discipline que j'avais arrêtée à la sortie du lycée."

Des années auparavant, Konitz, interviewé dans le magazine Celebrity alors qu'il suivait ce qu'on appelle le "programme de purification" à l'Eglise de Scientology de Los Angeles (Abrégé en "Purif", une combinaison d'exercice, de prise de vitamines et de sauna, plus d'infos ici), expliquait : 

Lee Konitz au Celebrity Centre Paris en 1986
Lee Konitz au Celebrity Centre Paris en 1986
J'ai remarqué un changement au niveau de ma musique. Je monte dans ma chambre et pratique mon saxophone chaque jour après avoir terminé le Purif. Et j'ai remarqué que mon intention et l'ensemble du processus créatif ont une nouvelle orientation. Alors qu'avant le Purif, je me sentais en quelque sorte pris dans une continuation du jeu du saxophone - je l'ai fait toute ma vie. Mais avec le programme de purification, j'ai l'impression de tout réexaminer dans une nouvelle unité de temps, depuis le début. Et pour les musiciens, c'est toujours très nécessaire - d'examiner à nouveau toutes les choses.

La façon dont je travaille ma musique est que j'essaie vraiment d'apprendre des techniques d'improvisation ; en les improvisant vraiment plutôt que de les calculer ou de les mettre en place d'une manière ou d'une autre. Au lieu de faire une liste de procédures des choses que je ferais le plus logiquement pour produire une bonne journée de travail, je vais y entrer presque vide et commencer à improviser les idées sur lesquelles je vais travailler.

Après une journée sur le Purification Rundown, j'ai l'impression de jouer du saxo pour la première fois. C'est vraiment une nouvelle expérience à chaque fois.

C'est le même processus pour composer devant un public. Au lieu d'apporter un produit préparé - j'improvise sur le moment. Je peux voir que le purif me prépare à le faire de manière plus approfondie. La musique est mon principal intérêt dans la vie, j'apprécie donc l'opportunité d'augmenter mes capacités dans ce domaine grâce au programme de purification.
(...)
Je veux reconnaître les victoires qui ont eu lieu dans ma vie grâce à la Scientology. J'ai été sérieusement inhibé, si vous voulez, pendant la majeure partie de ma vie. Et je sens que je m'extravertis beaucoup plus, tard dans ma vie. La Scientology est la raison clé.
Finalement, ce n'était pas si tard dans sa vie, vu que celle-ci, comme sa carrière, fut particulièrement longue. 

Si vous voulez écouter Lee Konitz en concert, avec Bill Evans en 1965, c'est parti pour quarante minutes de live music :


Eric Roux
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Art et artistes

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Livre : Reactions to the Law by Minority Religions
Le livre Reactions to the Law by Minority Religions (réactions à la loi par les religions minoritaires) vient d'être publié chez Routledge (publications académiques depuis 1851). Il contient un chapitre écrit par votre serviteur : "Scientology Behind the Scene, the Law Changer". 

Eileen Barker, qui dirigeait l'ouvrage avec James T. Richardson introduit le chapitre comme suit : 
Le chapitre d’Eric Roux sur l’Église de Scientology détaille les batailles juridiques du mouvement pour être reconnu comme une véritable religion. Ses succès dans ce domaine ont sans aucun doute élargi la définition de la religion dans le langage juridique d'une grande partie du monde, permettant ainsi non seulement à la Scientology, mais aussi à d'autres religions d'échapper aux sanctions relatives au fait de ne pas être enregistrées et / ou de bénéficier des avantages de la reconnaissance en tant que religion authentique.

2 ombres au tableau cependant : le livre est très cher (mais il existe la version e-book, beaucoup moins chère), et pour ceux qui ne parlent pas anglais, il n'existe pas en français. Quoi qu'il en soit, pour ceux qui veulent tout lire (tous les chapitres sont intéressants et écrits par d'excellents auteurs spécialiste du phénomène religieux), vous pouvez vous le procurer ici.

Pour les anglophones, voici le chapitre en question : 



Scientology behind the scenes
The law changer
Eric Roux

Introduction

In almost 70 years of existence, the Church of Scientology has been confronted by the law probably more than any other religious movement in modern times. It has developed an extraordinary record of interaction with legislation, whether in courts or through its interaction with governments and government agencies. These interactions have sometimes created significant changes in the law regarding freedom of religion, religious recognition and related topics. In many countries, this has been achieved through case law, with the Church of Scientology’s efforts contributing to the development of new definitions of religion that fit with contemporary religious diversity, but also through advocacy before national and supranational governmental organizations. Herein, I will give several examples of how the Church of Scientology reacted to the law through court cases in order to force changes. I also will describe a successful advocacy crusade of the Church within the Council of Europe that resulted in dramatically changed legislation at supranational level.

The Italian case

Italy is emblematic for several reasons. First, the major issue involved a criminal case, and the accusations in it are similar to those repeated in various criminal cases that Scientology has had to face in Europe. It is also emblematic because it occurred in a country which is known for the predominance of the Catholic Church to an extent rarely seen elsewhere.

The case started in 1986, when the carabinieri (Italian police) organized a huge series of simultaneous raids against churches of Scientology in Italy, and placed under arrest 75 ‘leaders’ of the Church under various criminal charges (extortion, fraud, running a criminal conspiracy, abuse of weak people) that eventually were revealed to be false. In 1991, most of the ‘leaders’ were acquitted in a first instance trial. The prosecutor appealed the decision, and on 5 November 1993, the Court of Appeal of Milan rendered a very harsh decision against the Scientologists. That decision was appealed before the Court of Cassation, and in 1995, the Court of Cassation squashed the Court of Appeal decision and sent the case back to that Court. The Court of Appeal persisted in its initial decision in 1996 by once again strongly condemning the Scientologists as criminals. The case went back to the Court of Cassation, which, in October 1997, issued a landmark decision recognizing the religious bona fides of Scientology.

The court, in reaching that conclusion, acknowledged the earlier recognition of the Church as a religion in the United States: “…since the Church of Scientology has been recognized in the U.S. as a religious denomination, it should have been recognized in Italy and thus allowed to practice its worship and to conduct proselytising activities…” (Bandera and others v. Italy 1997).

It also took into account the work of the scholars who had given their opinion on the case: Scholars of religion, the Court noted, acknowledge that Scientology is a religion whose aim is “the liberation of the human spirit through the knowledge of the divine spirit residing within each human being” (Bandera and others v. Italy 1997).

Interestingly, the Italian Court of Cassation, in its decision, entered strong comparisons to other religious practices and concluded that “the circumstance that the religion has brought into being lucrative activities does not distinguish it from other religions nor in itself deprive it of its intrinsic religiosity”. It also concluded that:
Because any religion (…) carries out the catechesis of neophytes and catechumens in special courses, imposes practices, places prohibitions, marks and teaches ways and paths of improvement and ascesis, often very difficult and afflictive, towards and in search of God, so that the books to be read, the courses to be followed, the practices to be performed and the ways of improvement imposed by the [Church of Scientology’s] association in question cannot be defined as illicit based [on such grounds].
(Bandera and others v. Italy 1997)

In its final decision recognizing the religious nature of Scientology, the Court noted that the procedure adopted by the Court of Appeal (which relied on what they thought was the ‘common consideration’ for rejection of the religious nature of Scientology) was wrong. It decided that the criteria that should be taken into account for religious recognition were, in addition to the opinion of religious scholars and the fact that it was recognized in the United States, “the conviction of thousands of members of the association with regard to its religiosity, a fact certainly not irrelevant in order to form the common consideration in this regard” (Bandera and others v. Italy 1997).

This was the first time in Italy that a Supreme Court decision opened the door to recognition of religions, which were not ‘traditional’ in the country, by setting objective criteria based on a pragmatic, positive, open and modern approach to freedom of religion or belief. The Court sent the case back to the Court of Appeal of Milan, which acceded to the Superior Court’s jurisdiction and recognized the religious nature of Scientology on 5 October 2000.

Italy also recognized the religious nature of Scientology in numerous tax case determinations. For example, in 1991, the Criminal Court of Milan recognized that the Church of Scientology could not be subject to commercial taxes due to the religious and not-for-profit nature of its activities. Earlier, the first tax jurisdiction to render a positive decision on Scientology was the Tax Commission of Monza on 27 March 1990:
The Commission considers that the religious nature of Scientology is an established fact, which applies equally to the theory of its teachings, to the salvific contents of the latter such as the religious rites practiced, and to the ecclesiastical character of the way the organization carries out its activities.
(Tax Commission of Monza 1990)

More recently, since 2000, 37 decisions related to tax issues in Italy have recognized the religious nature of Scientology, including three by the Court of Cassation.

Welcome to Australia and beyond

The Australian High Court’s decision regarding the Scientology religion in Church of the New Faith v. Commissioner of Payroll Tax (1983) is a landmark judgment which established the standard definition of religion and religious charities in Australia and New Zealand and, in fact, throughout the Commonwealth of Nations.

The Church of Scientology in the State of Victoria had been asked to pay a tax on salaries, while other religions were exempted of such tax. The Church went through all levels of jurisdiction, including the Supreme Court of Victoria, before finally appealing to the High Court of Australia, the equivalent of the Supreme Court in the United States.

The High Court determined the following: “The Church of Scientology has easily discharged the onus of showing that it is religious. The conclusion that it is a religious institution entitled to tax exemption is irresistible” (Church of the New Faith v. Commissioner of Payroll Tax 1983: 40). It adopted the following definition of religion: 
First, belief in a supernatural Being, Thing or Principle; and second, the acceptance of canons of conduct in order to give effect to that belief, though canons of conduct which offend against the ordinary laws are outside the area of any immunity, privilege or right conferred on the grounds of religion. Those criteria may vary in their comparative importance, and there may be a different intensity of belief or of acceptance of canons of conduct among religions or among the adherents to a religion. The tenets of a religion may give primacy to one particular belief or to one particular canon of conduct. Variations in emphasis may distinguish one religion from other religions, but they are irrelevant to the determination of an individual’s or a group’s freedom to profess and exercise the religion of his, or their, choice.
(Church of the New Faith v. Commissioner of Payroll Tax 1983: 10)

This 60-page decision opened the door for other minority religions in Australia to be recognized, including indigenous religions hitherto denied by the churches of the colonizers, and for them also to benefit from tax exemption. This decision has been cited in a series of decisions in other nations of the Commonwealth. For example, the New Zealand Inland Revenue, in its June 2001 report of the Policy Advice Division on Tax and Charities: A Government Discussion Document on Taxation Issues Relating to Charities and Non-Profit Bodies, stated:
With respect to the advancement of religion, there is no distinction in case law between one religion and another or one sect and another, so the advancement of any religious doctrine could be considered charitable…. For purposes of the law, the criteria of religion are the belief in a supernatural being, thing or principle and the acceptance of certain canons of conduct in order to give effect to that belief.
(2001: Chapter 3.15: 18)

Similarly, in February 2005, the English Lords of Appeal in Secretary of State for Education and Employment and others (Respondents) ex parte Williamson (Appellant) and others relied on the Australian Scientology decision as an ‘illuminating’ case for the definition of religion, in a case not related to Scientology:
Courts in different jurisdictions have on several occasions had to attempt the task [of reaching a definition of religion], often in the context of exemptions or reliefs from rates and taxes, and have almost always remarked on its difficulty. Two illuminating cases are the decisions of Dillon J in In re South Place Ethical Society [1980] 1 WLR 1565 and that of the High Court of Australia in Church of the New Faith v. Commissioner of Pay-Roll Tax (Victoria) (1983) 154 CLR 120, both of which contain valuable reviews of earlier authority. The trend of authority (unsurprisingly in an age of increasingly multi-cultural societies and increasing respect for human rights) is towards a ‘newer, more expansive, reading’ of religion. (2005)

The Supreme Court of the United Kingdom

The Supreme Court of the United Kingdom also recognized the conclusions of the Australian High Court to decide on Scientology. On 11 December 2013, the UK Supreme Court rendered a decision regarding the case of a couple who had been denied the right to marry in their Church by the Registrar General. The Registrar General, who is responsible for the civil registration of births, adoptions, marriages, civil partnerships and deaths in England and Wales, based his refusal on a precedent by a Court of Appeal: the ‘Segerdal’ decision which had stated in 1970 that the Church of Scientology was not a ‘place of meeting for religious worship’ within the meaning of the Places of Worship Registration Act 1855 (R v. Registrar General 1970). Thus, the only way for the Scientology couple to have the decision overturned was to challenge it before the Supreme Court. The decision that followed has been recognized as a milestone for minority religions.
In a manner which might well resonate for some time, Lord Toulson [the leading judge], in Hodkin [2013: 19, name of the decision], has taken the debate about the nature of religion into new territory. Lord Toulson recalibrated the vocabulary, from the idea of definitions or the search for essentials, to the more open quest for a description of religion.
(Cranmer et al. 2016: 27)

To reach his conclusion (which was unanimously agreed by the whole Court), the leading Judge in the Supreme Court stated that “from the considerable volume of common law jurisprudence, [he] would select two cases for particular attention” – one of the two being the above-mentioned judgment of the High Court of Australia cited above. He also reviewed the ‘Segerdal’ decision and in that regard judged:
60. On the approach which I have taken to the meaning of religion, the evidence is amply sufficient to show that Scientology is within it; but there remains the question whether the chapel at 146 Victoria Street is “a place of meeting for religious worship”.

61. In my view the meaning given to worship in Segerdal was unduly narrow, but even if it was not unduly narrow in 1970, it is unduly narrow now.
(R v. Registrar 2013: 19)

Then, with regards to the definition of religious worship:
62. I interpret the expression ‘religious worship’ as wide enough to include religious services, whether or not the form of service falls within the narrower definition adopted in Segerdal. This broader interpretation accords with standard dictionary definitions. The Chambers Dictionary, 12th ed (2011) defines the noun ‘worship’ as including both ‘adoration paid to a deity’, etc., and ‘religious service’, and it defines ‘worship’ as an intransitive verb as “to perform acts of adoration; to take part in religious service”. Similarly, the Concise Oxford English Dictionary, 12th ed (2011), defines ‘worship’ as including both “the feeling or expression of reverence and adoration of a deity” and “religious rites and ceremonies”.

63. The broader interpretation accords with the purpose of the statute in permitting members of a religious congregation, who have a meeting place where they perform their religious rites, to carry out religious ceremonies of marriage there. Their authorisation to do so should not depend on fine theological or liturgical niceties as to how precisely they see and express their relationship with the infinite (referred to by Scientologists as ‘God’ in their creed and universal prayer). Those matters, which have been gone into in close detail in the evidence in this case, are more fitting for theologians than for the Registrar General or the courts.

64. There is a further significant point. If, as I have held, Scientology comes within the meaning of a religion, but its chapel cannot be registered under PWRA because its services do not involve the kind of veneration which the Court of Appeal in Segerdal considered essential, the result would be to prevent Scientologists from being married anywhere in a form which involved use of their marriage service. They could have a service in their chapel, but it would not be a legal marriage, and they could have a civil marriage on other ‘approved premises’ under section 26(1)(bb) of the Marriage Act, but they could not incorporate any form of religious service because of the prohibition in section 46B(4). They would therefore be under a double disability, not shared by atheists, agnostics or most religious groups. This would be illogical, discriminatory and unjust. When Parliament prohibited the use of any ‘religious service’ on approved premises in section 46B(4), it can only have been on the assumption that any religious service of marriage could lawfully be held at a meeting place for religious services by registration under PWRA.
(R v. Registrar 2013: 19)

Thus, the Court unanimously overruled the ‘Segerdal’ decision and ordered the Registrar to register the Chapel of the Church of Scientology of London as a place of worship. This decision has completely redefined the scope of what is a religion and means that minority religions should not be discriminated against in the United Kingdom (Figure 4.1).

The United States Internal Revenue Service decision

After years of battle against the Internal Revenue Service (IRS) in the United States, Scientology won in 1993 what they called ‘the war’. It was celebrated by Scientologists all over the world with these words: “The war is over!” The IRS had finally ruled that Scientology was a genuine religion and so became tax exempt in the United States. After years of conflict between the IRS and the Church of Scientology on the topic of tax exemption for religious organizations, and after discussion with the ecclesiastical leader of the Church of Scientology, Mr David Miscavige, the IRS carried out the most thorough investigation it had ever done for any applicant claiming eligibility for religious tax exemption. This included a full and extensive review of all operations and financial records and a complete review of all aspects of the policies of the Church as well as its practices at national and international levels. By the end of its investigation, IRS had inspected more than 1 million pages of data regarding the Church of Scientology.

To render its tax-exemption rulings, the IRS had to decide that Scientology is a genuine religion; that the Churches of Scientology and their related charitable and educational institutions are operated exclusively for religious purposes; that the Churches of Scientology and their charitable and educational institutions operate for the benefit of the public interest and not for the interests of private individuals and that no part of the net earnings of these Churches of Scientology and their charitable and educational institutions are used for the financial benefit of any individual or non charitable entity. For this determination, the IRS employs a ‘facts and circumstances’ test, looking at the following criteria:
• A distinct legal existence;
• A recognized creed and form of worship;
• A definite and distinct ecclesiastical government;
• A formal code of doctrine and discipline;
• A distinct religious history;
• A membership not associated with any other Church or denomination;
• An organization of ordained ministers;
• Ordained ministers selected after completing prescribed studies;
• A literature of its own;
• An established place (or places) of worship;
• Regular congregations;
• Regular religious services;
• Sunday schools for religious instruction of the young; and
• Schools for the preparation of its ministers.

All materials related to this ruling, more than 14 linear feet of documents, are available for inspection by the members of the public at the IRS National office.

Surprisingly in France

The strong opposition of some French government agencies against Scientology (and the strong discrimination Scientologists have faced in that country) has led many to state that France did not consider Scientology to be a religion. However, many French courts have recognized the religious nature of the Church since the 1980s. As Professor Marco Ventura stated:
French case law always confined itself to findings by the Paris Court of Appeal which had, back in 1980 already stated that “Scientology activities seem to correspond to activities normally pertaining to the definition usually given to a religion, since the Court observes that in Scientology, despite a lack of metaphysical concern normally attached to the great traditional Western religions, the subjective element of faith comes with an objective factor which is the existence of a human community, however small, the members of which are bound with a system of beliefs and of practices relating to sacred things”. In the subsequent cases, regardless of the conclusions that were reached, French Courts never denied the religious nature of the Church of Scientology.
(Ventura 2015: 19)

In 1981, two decisions by the Court of First Instance of Paris reached the same conclusion (Valentin v. Prosecution 1981; Laarhuis v. Prosecution 1981). In 1987, in a divorce case, the Dijon’s Court of Appeal ruled that the fact that one of the members of a divorcing couple had abandoned Catholicism for Scientology was protected by the right to freedom of religion and should not affect negatively the opinion of the Court (1987).

In an emblematic case, Church of Scientology of Paris v. Interpol, the Court of First Instance of Nanterre ruled in 1994 that “Its [Scientology’s] object is thus a religious discipline, insofar as its members are united by a system of beliefs and practices relating to sacred things. Moreover, this religious character has been recognized in various judicial decisions in various countries” (Scientology v. Interpol 1994:18). Then, in 1996, the Administrative Court of Paris had been asked by the Church to cancel a ruling by the City of Clichy-la-Garenne which had forbidden the distribution of religious literature by Scientology. In his decision, the judge ruled that this ruling by the City of Clichy-la-Garenne was a violation of the right to freedom of religion of the Scientologists and their Church and cancelled it (Church of Scientology v. Clichy-la -Garenne 1996). On 28 July 1997, the Court of Appeal of Lyon stated that:
To the extent that a religion can be defined by the coincidence of two elements, an objective element, the existence of even a small community, and a subjective element, a common faith, the Church of Scientology can claim the title of religion and freely develop, within the framework of the existing laws, its activities including its missionary activities, even of proselytizing.
(Veau et al. v. the General Prosecutor 1997: 21)

This decision triggered some controversy as the then Minister of Interior complained that courts had no power to decide what is a religion and what is not. This political controversy led the Prosecutor’s Office to appeal the decision before the Court of Cassation. The Court of Cassation ruled that, indeed, this part of the judgment was ‘superabundant’, in the sense of not necessary, but upheld the judgment of the Court of Appeal (General Prosecutor v. Scientology 1999).

The Belgian victory

On 11 March 2016, in a landmark decision, the Criminal Court of Brussels found in favour of the defendants and completely dismissed all charges against the Church of Scientology of Belgium, the Church of Scientology International European Office for Public Affairs and Human Rights and 11 Scientologists who were current or former staff members (Scientology v. Federal Prosecutor 2016: 122). This 173-page judgment was issued after a two-month criminal trial that ended in December 2015, following an 18-year investigation. It unequivocally rejected all charges and acquitted all defendants.

The two Church entities and the 11 Scientologists had been subjected for 18 years to numerous charges including fraud, extortion, running a criminal enterprise, violating privacy and the illegal practice of medicine. The prosecution had called for the Church entities to be disbanded, along with prison terms for the defendant members.

For almost two decades, the media, the prosecutor in charge of the case and even the State Security (Belgian intelligence services) had accused the Church of being a ‘cult’ and had based all their accusation mainly on this non-legally defined concept. The Court found that the charges brought against the defendants were ‘deficient’, ‘incoherent’, ‘contradictory’, ‘inconsistent’, ‘vague’, ‘imprecise’, ‘unclear’ and ‘incomplete’. The Court also determined the criminal investigation and accusations violated the defendants’ right to their presumption of innocence because the prosecutor had placed their religion on trial inappropriately by presuming that the defendants were guilty solely because they were members of the Church of Scientology:
In other words, before it is the trial of each of the defendants prosecuted before this Court, it is primarily the trial of Scientology, in its ideological meaning, that the Prosecution intended to try. (…) “Like a Catholic priest accused of paedophilia or fraud to charities, or a terrorist responsible of terrorist attacks, whose criminal behaviours would not be judged according to the teachings of the Bible or the Koran or some of their excerpts, although sometimes very explicit, the acts of the defendants cannot be considered criminal on the sole basis of the ideological or doctrinal writings of their faith, putting the burden on them to prove to the contrary.”
(Scientology v. Federal Prosecutor 2016: 150)

The background to this trial involved a 670-page Belgium Parliamentary Commission Report that stigmatized 189 religious organizations, including Baha’is, Buddhists, Scientologists, Seventh-day Adventists, Mormons, Amish and Pentecostals, all of which were labelled as ‘dangerous cults’ without any investigation, cross examination or right to reply by the religions themselves. This report was used as ‘evidence’ by the prosecution, and the Church of Scientology challenged these assertions before the court as illegal. The Court stated that:
The Court shares the views of the defence…: it seems obvious that by presenting in particular a list of 189 movements it considered harmful, the Parliamentary Commission made a value judgment which it was not entitled to do, violating the presumption of innocence which must benefit everyone. (…) According to the Court, it is at the level of the conclusions drawn from its works that the Commission exceeded its powers and eventually violated certain fundamental rights guaranteed in particular under the European Convention on Human Rights, including the presumption of innocence which was just censured.
(2016: 122)

The Spanish battle

Scientology and Scientologists in Spain have endured many difficulties before reaching the position they occupy today. In 1988, the Guardia Civile raided a symposium of the International Association of Scientologists and arrested 72 members, including the President of the Church of Scientology International, Mr Heber Jentzsch. The investigatory judge, Jose-Maria Vasquez Honrubia, started from the premise that Scientology should be banned and he stated that he feared Scientologists could hypnotize him during his investigations. He even accused the Church of Scientology of being behind the death of the dictator Franco, based on secret service reports that a Scientology boat was not far from the place where sickness killed him (in fact, Franco died in his bed in Madrid while the boat in question was on the Mediterranean coast). Thirteen years later, in 2001, all Scientologists without exception were acquitted in a final decision of the Spanish Criminal Court. On 7 December 2001, the Spanish newspaper El Pais wrote:
The acquittal by the Provincial Court of Madrid of members of the Church of Scientology, after 17 years of persecution by the judiciary, to which is added the intolerable slowness of our judicial system, highlights the improper use of a criminal device to oppose models of moral and religious conduct that are dissimilar to contemporary trends, or that, by their novelty or because they deviate from the most fashionable practices, raise suspicion for being abnormal phenomena. If we add to this misuse of criminal law, as was the case in this trial, the accusation of a prosecutor unable to provide evidence and an instruction without the guarantees that constitute our rule of law, it must result in an acquittal, even if it is somewhat late.
(Perseguidos Absueltos 2001)

But in ensuing years, Scientology still had to fight to be recognized as a religion at the National level. When its registration was rejected by the Ministry of Justice, which in Spain operates the registry of religious entities, Scientology challenged the rejection in court. Finally, on 31 October 2007, the National Court in Madrid (Audiencia Nacional) issued a unanimous decision affirming the right to religious freedom in Spain by recognizing that the National Church of Scientology of Spain is a religious organization entitled to the full panoply of religious rights that flow from entry in the government’s Registry of Religious Entities. In its Ruling, the Audiencia Nacional stated:
The positive conclusion favourable to its consideration as a religious entity emerges ‘prima facie’ from its bylaws as well as from the doctrine/teachings presented, and also from the fact that the association is similar to others that are rightfully registered in official registries in countries of similar jurisprudence and culture.
(Scientology v. Ministry of Justice 2007)

Based on these findings, the Court “declare[d] the right of the [National Church of Scientology of Spain] to its registration in the Registry of Religious Entities of the Ministry of Justice” (2007). This decision was the first of its kind in Spain and opened the door to other ‘non-traditional’ religions and religious minorities being included in the Register of Religious Entities of Spain.

The Germans

Germany has had a long history of discrimination by the executive branch against Scientologists since the 1990s. Nevertheless, its Courts have a long history of recognizing Scientology as a religious organization entitled to the protection of freedom of religion or belief guaranteed by the German Constitution, its fundamental law.

In 1985, the Court of Stuttgart rendered a decision about the case of a member of the Church of Scientology who had been distributing religious literature in the street. He had been fined and forbidden to continue by the local police on the grounds that he did not have authorization for commercial activity. The Court found that the defendant was not only exercising his right to freedom of speech and freedom of religion but also that his activity could not be characterized as commercial, as it was religious: 
The Court has no evidence that would suggest that the books, pamphlets and other materials for study and information offered for sale would not serve these religious purposes; the same applies to courses, seminars and auditing subject to financial contribution, and all of them - according to the description of the person concerned and of his Church - directly constitute religious activities and practices, serve equally directly religious purposes, and are underpinned by religious motives. The Court has no doubt as to the characterization of this purpose;
(...)
Whereas the interested person acted in the service of a goal directly religious (...) [he] must be acquitted.
(Court of Stuttgart 1985)

In 1988, the Superior Court of Hamburg decided that the Church of Scientology of Hamburg had to be recognized as a Church in the meaning of the Constitution:
The association seeking registration must be recognized as a Church within the meaning of Article 140 of the Basic Law (Constitution) and Article 137 WRV (Constitution of the Weimar Republic). 
The characteristics required for a group to be recognized as a religion under the above-mentioned law are, however, uncertain. Nevertheless, the criteria that can be demanded of a Church are undoubtedly present in the present case. We are dealing with an association that is not only united for ideological purposes but also pursues a transcendental goal. This is evident not only in view of its statutes, but also its ecclesiastical rules, all elements included in the application for registration.
(Court of Hamburg 1988)

In 1989, the Regional court of Frankfurt decided a case brought by a former member of the Church of Scientology who wanted to be reimbursed for money paid to receive auditing (a spiritual and religious practice of Scientology). She based her case on the fact that auditing was a psychological therapy violating the law on healers and the law on advertising medicine. The court found that auditing was part of the religious practice of Scientology, that it could not be confused with any medical or psychological practice and that the plaintiff had known this from the beginning:
Auditing does not intervene in the field of medical therapeutics. It has its origins in the defendant’s religious vision, which is protected by the Fundamental Law, and is the core of spiritual / religious practice and the manner in which Scientology ministers can contribute to the salvation of their members. Like most religious and philosophical communities, the Respondent herself describes Scientology as an approach to mankind, understood in its unity, unity of body and soul.
(Regional Court of Frankfurt 1989)

A similar decision had already been rendered in 1976 by the Court of First Instance of Stuttgart.

In November 1997, the Federal Administrative Court of Germany issued a landmark judgment, stating that Scientology services were of a spiritual nature and not for commercial purposes. This decision followed an attempt by Baden-Württemberg to cancel the registration of a Scientology mission on the grounds that it violated the state’s statutes and engaged in non-religious business activities.
The Federal Administrative Court denied in 1997 the arguments used by the Administrative Courts to reject the religious nature of the Church of Scientology, finding the religious nature of the organization to be compatible with the payment of the spiritual services that were offered. The Federal Court also recognized that one “has to rely especially on the fact that the ideas of the Church of Scientology (especially the auditing) that are manifested in the framework of services in kind, and the association’s services are only proposed by its religious organization and subdivisions and that its religious reference is recognized by its members”. This clarification later allowed Courts like the Higher Court of Hamburg in 1998, the Administrative Court of Stuttgart in 1999 and the Court of Social Affairs of Nuremberg in 2000 to ascertain the religious nature of the Church of Scientology.
(Ventura 2015: 7)

Thus, there are dozens of decisions in Germany recognizing the religious nature of Scientology, which makes Scientology unique in regard to case law on religious issues in Germany.

Other decisions of note

There are many other countries with case law related to freedom of religion and belief or religious recognitions involving Scientology. The European Court of Human Rights has three times ruled in favour of the Church of Scientology against the Russian Federation for the latter’s refusal to register the Church of Scientology on its religious entities register (Kimlya and Others v. Russia 2009; Church of Scientology of Moscow v. Russia 2007; Church of Scientology of St Petersburg and Others v. Russia 2014). These decisions have frequently been cited in subsequent decisions of the Court with respect to Article 9 of the European Convention on Human Rights, protecting freedom of religion or belief.

A decision that created an important precedent was taken in 1979 by the European Commission of Human Rights (the predecessor of the European Court of Human Rights) recognizing the collective and community dimension of the Church of Scientology’s subjectivity. According to the Commission, by filing a petition pursuant to the European Convention of Human Rights, the Church of Scientology in its dimension as an “ecclesiastical body” acted “actually in the name of the believers” and “the consequence must be that such a body is capable of owning and exerting, personally, as a representative of believers, the rights which are provided in Article 9” (X and Church of Scientology v. Sweden 1979: 70). This was the first time that the Commission recognized freedom of religion as a collective right that could be defended by a Church, as such.

In the Netherlands, the Court of Amsterdam recognized Scientology: “due to the goal pursued, auditing and training were not different from the religious activities of other ecclesiastical institutions” (Church of Scientology of Amsterdam v. the Inspector of the Tax Services 2013).

In Austria, on 1 August 1995, the Independent Administrative Court of Vienna, Austria, stated that:
In addition to the fact that after several decades of thorough investigations, Scientology has been granted the status of a bona fide religion and charitable organization by the IRS, less than two years ago in the United States, the country with the greatest number of Churches of Scientology, sufficient evidence was also given by [the Church] to convince us that the Church of Scientology of Austria is a religion.
(1995: 27)

The battle within the Council of Europe

After describing various court cases where the Church of Scientology has brought innovation and precedents in international case law, I will now describe some efforts of the Church as a law changer through advocacy before national or supranational governmental organizations.

On four different occasions between 1990 and 2011, attempts were made to bring about restrictions on religious minorities (derogatorily named ‘sects’ or ‘cults’) through the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE). On each occasion, the Church of Scientology was present and instrumental in working with NGOs, parliamentarians and other concerned people in order to counter the discriminatory proposals put before the Assembly and the Committee of Ministers (the highest authoritative body of the Council of Europe). International ‘Observatories on Sects’ was a common theme in these proposals (a proposal that would have targeted and placed under special observation ‘sects’ with the intention of isolating them and classifying them as groups with no religious protection). Each time, the discriminatory measures were diluted or not accepted. What may be the last of these efforts is described here.

On 7 September 2011, Rudy Salles, who was at that time a member of the National Assembly in France and part of the French delegation to PACE, was appointed as the Assembly’s Rapporteur for a Report on the “protection of minors against sectarian influence”. French ‘anti-cult’ movements had been seeking to create a ‘European Observatory on sectarian movements’ for many years without success. European governments have broadly held the position that common criminal law can take care of the few cases involving so-called ‘sects’ and that investing energy and money for creating special observatories for such a non-problem would be wasteful and discriminatory. Nevertheless, on 3 March 2014, the report drafted by Rudy Salles put forth such a measure (amongst other discriminatory proposals) on the PACE agenda for voting on 10 April during the plenary session. The draft report proposed a resolution and a recommendation, both of which were effectively attempting to export the French anti-sect model and policies to the European level and the 47 countries of the Council of Europe, including the creation of a European Observatory of Sects at the level of the Council of Europe. The report also contained a proposal to provide resources to so-called traditional religions in order to have them support the effort:
When it comes to preventing and combating excesses of sects, some Council of Europe member states grant significant leeway to civil society and the ‘traditional’ Churches (Catholic, Orthodox and Protestant). In this case, it is necessary to provide these stakeholders with sufficient resources for effectively performing their tasks in terms of advising and assisting the victims of such excesses and their relatives.
(Salles 2014)

Realizing what it could mean for the rights of minority religions across Europe if such recommendations were implemented, I alerted many other movements of the risks stemming from this initiative. While none were aware of this French initiative, they immediately realized how this draft resolution was contrary to international standards on freedom of religion or belief. This led to a coalition of religious movements and NGOs from all over the world. More than 80 NGOs, faith-based or not, wrote to the President of PACE to protest against the draft report and the proposed resolution.

As stated in the Council of Europe Human Rights blog:
Readers will remember that Israeli President Simon Peres, Turkey’s Deputy Prime Minister and many others were outraged by an assembly resolution last year which they thought threatened the ancient practice of male circumcision. The assembly deftly rebuffed the criticism and faint whispers of anti-Semitism, claiming it only wished to start a dialogue.
Now, in a capital letter-headlined article published by World Religion News, the assembly has been warned that the new debate it has opened on ‘sect observatories’ has stoked the ire of yet more religious groups.
(Anon 2014)

Campaigning with the Church of Scientology were NGOs from the Evangelicals, Muslims, Sikhs, Catholics, Hindus, but also many humanist or non-affiliated NGOs, such as the Moscow Helsinki Group, at that time headed by its co-founder Lyudmila Alexeyeva, considered a hero in the fight for freedom in the Soviet Union, who personally wrote to the President of PACE to alert her to the danger of such legislation. Protesters also included well-known figures as Dr Aaron Rhodes, former Executive Director of the International Helsinki Committee and Co-Founder of the Freedom Rights Project, and Vincent Berger, former Jurisconsult of the European Court of Human Rights and Law Professor at the College of Europe.

The campaign included meeting with dozens of members of the various national delegations of the Council of Europe, making sure that they understood what legislation such as that drafted by Rudy Salles meant in terms of human rights. It also included organizing side events on the premises of the Parliamentary Assembly in Strasbourg which dozens of members of PACE attended.

Finally, on 10 April 2014, PACE decided to uphold its standards in terms of freedom of religion or belief and voted down the recommendations proposed by Salles and transformed his proposal into a resolution protecting the rights of religious minorities, reversing completely what had been written in the draft. The original draft resolution contained the following proposal which were ultimately rejected:
The Assembly therefore calls on member States to:
• 6.1. Sign and/or ratify the relevant Council of Europe conventions on child protection and welfare;
• 6.2. Gather accurate and reliable information about cases of excesses of sects affecting minors, where appropriate in crime and/or other statistics;
• 6.3. Set up or support, if necessary, national or regional information centres on sect-like religious and spiritual movements;
• 6.4. Provide teaching in the history of religions and the main philosophies in schools;
• 6.5. Make sure that compulsory schooling is enforced and ensure strict, prompt and effective monitoring of all private education, including home schooling;
• 6.6. Carry out awareness-raising measures about the scale of the phenomenon of sects and excesses of sects, in particular for judges, ombudsmen’s offices, the police and welfare services;
• 6.7. Adopt or strengthen, if necessary, legislative provisions punishing the abuse of psychological and/or physical weakness and enabling associations to join proceedings as parties claiming damages in criminal cases concerning excesses of sects;
• 6.8. Support, including in financial terms, the action of private bodies which provide support for the victims of excesses of sects and their relatives and, if necessary, encourage the establishment of such bodies.
(Salles 2014)

The entire section above was replaced by:
• 6. “The Assembly therefore calls on the member states to sign and/or ratify the relevant Council of Europe conventions on child protection and welfare if they have not already done so”.
(PACE 2014)

The Assembly also rewrote several articles to align them with international human rights standards and reinforce the protection of freedom of religion of minority religions in the Council of Europe region. As examples:
• 5. The Assembly believes that any religious or quasi-religious organisation should be accountable in the public sphere for any contraventions of the criminal law and welcomes announcements by established religious organisations that reports of child abuse within those organisations should be reported for investigation to the police. The Assembly does not believe that there are any grounds for discriminating between established and other religions, including minority religions and faiths, in the application of these principles.

• 9. The Assembly calls on member States to ensure that no discrimination is allowed on the basis of which movement is considered as a sect or not, that no distinction is made between traditional religions and non-traditional religious movements, new religious movements or ‘sects’ when it comes to the application of civil and criminal law and that each measure which is taken towards non-traditional religious movements, new religious movements or ‘sects’ is aligned with human rights standards as laid down by the European Convention on Human Rights and other relevant instruments protecting the dignity inherent to all human beings and their equal and inalienable rights.
(PACE 2014)

Finally, the international journal, The Economist, in its online edition, summarized it this way:
Yesterday was a big day in the annals of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe (PACE), a body of legislators which is supposed to act as an important guardian of the continent’s democratic freedoms. (…) [It] saw a victory in PACE for purist advocates of religious liberty, as a long-planned move to curb the activities of “sects” was unexpectedly knocked off course.
(…)
At stake was a resolution which in its original form would have denounced “new religious movements” (to use an alternative, and less loaded description of the groups sometimes described as “sects”) and urged European governments to monitor such bodies and restrict their influence on youngsters. To critics, this seemed like a move to extend the policy of France—which takes a relatively harsh view of small religious groups and has an agency dedicated to countering them— across the whole of Europe. The initiative’s prime mover was a French politician, Rudy Salles, and it found support in some east European countries which have one prevailing religion and regard new players in the field as unwelcome foreign imports.
(…)
It’s not often that Jehovah’s Witnesses, secularists and humanists find themselves on the same side, and rejoicing for the same reason, but this seems to be one such moment.
(Erasmus 2014)

To conclude

If one seeks to understand why the Church of Scientology and Scientologists have been since its inception at the forefront of legal and legislative battles related to freedom of religion or belief, I would propose examining the scriptures of the religion. Amongst many texts that cover the subject of religious freedom, one is the Code of Scientologist, first issued in 1954 and then revised in 1969 and in 1973. In its final version, the code states:
As a Scientologist, I pledge myself to the Code of Scientology for the good of all.
(…)
8. To support true humanitarian endeavours in the fields of human rights.
9. To embrace the policy of equal justice for all.
10. To work for freedom of speech in the world.
11. To actively decry the suppression of knowledge, wisdom, philosophy or data which would help Mankind.
12. To support the freedom of religion.
(…)
15. To stress the freedom to use Scientology as a philosophy in all its applications and variations in the humanities.
(…)
20. To make this world a saner, better place.
(Hubbard 1973)

Furthermore, the Scientology Creed, written in 1954, states:
We of the Church believe:
(…)
That all men have inalienable rights to their own religious practices and their performance.
(Hubbard 1954)

That should be a good basis to understand why freedom of religion and belief is so important to Scientology and why this religion became ‘law changers’ in the field of religion.



 

Eric Roux


Nouveau livre : la Scientology et la pandémie de 2020
Sorti en anglais en août 2020, voici la traduction en français du livre de Rosita Soryte Nous pouvons élever ce monde pendant la quarantaine : la Scientology et la pandémie de 2020, qui retrace avec moult détails certaines des activités des scientologues durant les premiers mois de confinement mondial. 

Il s'agit d'un excellent ouvrage à acheter absolument, disponible ici sur Amazon.

La description en dernière de couverture :

Les nouveaux mouvements religieux sont rarement reconnus pour leur travail humanitaire. Un exemple typique est l'Église de Scientology pendant la pandémie de COVID-19 de 2020. Ses opposants ont profité de l'épidémie pour accuser la Scientology de répandre des théories du complot et de ne pas respecter les précautions anti-virus. En fait, tout en interprétant l’épidémie à travers la théorie de « l’environnement dangereux » de L. Ron Hubbard, les scientologues ont rapidement adopté des précautions de pointe et distribué des millions de brochures expliquant comment se protéger efficacement et utiliser des masques, des gants et des désinfectants. Les ministres volontaires de Scientology ont organisé des activités humanitaires massives, qui ont été saluées par les maires et d’autres autorités de plusieurs pays. Ce faisant, ils étaient persuadés que non seulement ils aidaient leurs semblables, mais aussi qu'ils se dirigeaient de manière décisive vers une planète meilleure et « restaurée ».

Rosita Šorytė, qui a une longue expérience des problèmes d'aide humanitaire fournie en temps de crise par les gouvernements, les organisations internationales et les ONG, et a étudié en particulier le fonctionnement des ONG religieuses, a rejoint en 1992 le ministère des Affaires étrangères de Lituanie et a travaillé pendant 25 ans en tant que diplomate, entre autres à l'UNESCO à Paris et aux Nations Unies à New York. En 2011, elle a été représentante de la présidence lituanienne de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) au Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l'Homme (Varsovie). En 2012-2013, elle a présidé le groupe de travail de l'Union Européenne sur l'aide humanitaire au nom de la présidence pro tempore lituanienne de l'Union Européenne, et est co-fondatrice et présidente d'ORLIR, l'Observatoire international de la liberté religieuse des réfugiés, ainsi que membre du comité scientifique de la FOB, le Fédération européenne pour la liberté de croyance. Elle est également l'auteur de plusieurs articles et chapitres de livres sur la liberté religieuse et les initiatives humanitaires fondées sur la religion.

Eric Roux
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Actions sociales de l'Eglise de scientologie

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Quand scientologues et francs-maçons se mettent à table


L'improbable banquet
Un livre écrit à 12 mains, ou plutôt six voix (surtout qu'on écrit rarement des deux mains...) pour répondre aux questions de Socrate sur la scientology, et sur la franc-maçonnerie. Votre serviteur fait donc partie des convives, comme l'illustre auteur Jean-Luc Maxence.

Vous pouvez vous procurer le livre à la Fnac, sur Amazon ou dans votre librairie favorite.

Je vous en livre ici la préface écrite par le Grand-Maitre de l'Ordre de Misraïm, Pierre-Philippe Baudel :

Ce « banquet improbable » auquel me convient quelques amis fait circuler la parole entre trois Francs-Maçons et trois Scientologues. Chacun d’entre eux y remplit son rôle, sous la présidence symbolique de Socrate…

Ces témoins sont tous tourmentés par la grâce, chacun d’eux y joue son rôle, chacun s’exprime au nom de la conversion spirituelle. Ils abandonnent l’idée de ne défendre que leurs propres options.

Quand ces convives délient, pour quelques moments, la règle du silence, ils nous donnent de brefs et utiles enseignements. Alors L’improbable banquet devient, en quelque sorte,  un ouvrage  parfaitement inconscient ! Imaginé sans idées préconçues, ce livre ouvre au dialogue. Il permet un face à face ayant pour but général l’éveil et incite le lecteur vers d’autres idées à défricher, voire à inventer ensemble. Ici règne le respect d’autrui. La tolérance défend l’éthique de la liberté de parole. Une attitude générale facilite l’expression de l’être, du « penser » et de l’ « l’agir différent de soi ». En effet, il faut admettre que nous sommes tous plus ou moins enclins à confirmer ce que nous pensons déjà, plutôt qu’à nous remettre en question.

« Quelle rage a-t-on d’apprendre ce qu’on craint toujours de savoir ! » demandait Beaumarchais dans Le barbier de Séville. Fi de cela, ici, avec nos Frères,  étant donné qu’ils savent oser les premiers pas vers la nuance, tout en recadrant les clichés, enchevêtrant les perceptions et les significations en confrontation, incarnant ainsi  le vrai voyage vers autrui.

Ami lecteur, je vous remercie d’ores et déjà d’avoir répondu à l’invitation de ce banquet vraiment improbable et pourtant si riche en révélations authentiques ! 


Eric Roux


Our World: pourquoi la liberté de religion et de conviction est importante

Our World est un magazine distribué à une dizaine de milliers d'exemplaires auprès des institutions européennes. Il parait uniquement une à deux fois par an (jusqu'à maintenant en tous cas), et en 8 années d'existence, 33 chefs d'Etat ont déjà écrit pour le magazine. Pour leur dernière édition, publiée en ce mois de décembre, consacrée au rôle de la religion dans la société moderne, j'ai écrit un article intitulé "Freedom of Religion or Belief, why it matters". C'est en anglais et j'en suis désolé pour les non-anglophones voire non-anglophiles... 

Cependant voici l'article en anglais, tel qu'il apparait dans la publication :

Freedom of Religion and Belief: Why it matters
Source: https://www.ourworld.co/faith/
 

Recently, I was having a chat with the excellent Reverend Bill E. Swing, founder of United Religions Initiatives (URI) and former Episcopal Bishop of California, and I was surprised when he told me: “I’m glad you are doing what you do for religious freedom, as before, I thought that religious freedom was only an issue for the agenda of the far-right wing evangelical Christians.” Actually, and indeed, many advocacy groups on religious freedom, or freedom of religion or belief (FoRB) as we say in EU, are only focused on the rights of their own religious community, even when sometimes they pretend to fight for FoRB for all. Or sometimes they focus on the rights of several religious communities, but to the exclusion of others.


Our World: pourquoi la liberté de religion et de conviction est importante

I consider that it is normal and sane to defend the right to FoRB of your own community. I’m a Scientologist and I will definitely fight for the rights of Scientologists to practice their religion freely and I expect the same from Muslims, Christians, Sikhs, Bahai’s and all others to defend their own religions. But it’s not enough and if it is done in a way that excludes some other religious communities, it becomes even counterproductive and detrimental to the very basis of FoRB itself.

The strength of the right to FoRB stems from its universality.

We, basically all nations belonging to the United Nations, recognized it as a fundamental and universal right. Universal means everywhere, and for everyone, whatever their faith, belief or conviction is. It goes as far (and actually it’s not so far) as applying to non-believers to the same extent it applies to believers. Freedom of belief is also the right of atheists to be atheists, agnostics to be agnostics, and the right to change religion whenever you want and for whatever belief you choose. And with that, your right to FoRB is protected or at least should be.

Now the corollary of this is that the greatest threat to FoRB is to strip it of its universality. And that is what happens when some groups or activists defend only their rights or the rights of a few to the detriment or the exclusion of others. The universality of FoRB declines, and it becomes finally a special interest right or even a vested interest right, and then its power shrinks in value. This is the direction of no FoRB at all. We could even say that when one religion is excluded from FoRB, then there is no FoRB, as this right only exists because it is universal. It’s its essence. That means that each of us should defend the right to FoRB of each one of us, without even considering our own affinity or lack of it to take into account.


Our World: pourquoi la liberté de religion et de conviction est importante

One day I spoke to a Russian Orthodox Old Believer Bishop in Moscow. He was one of the most conservative Christian Orthodox I ever met in my life. For him, theologically, I was a devil worshipper. Nevertheless, Old Believers have known persecution for centuries. Maybe that is why he told me that whilst he was very opposed to Scientology beliefs, he would fight for our rights to practice freely our religion and would always oppose any interference from the government in this. That is what it takes to be a real advocate for FoRB. A bit of courage, even vis a vis your own beliefs.

Another thing that should not enter into account is the social hostility that a religious community can face in a particular country. It was (and unfortunately is still) such an issue that the UN Human Rights Committee had to tackle it in its General Comment 22 on Freedom of Thought, Conscience or Religion:

Article 18 protects theistic, non-theistic and atheistic beliefs, as well as the right not to profess any religion or belief. The terms “belief” and “religion” are to be broadly construed. Article 18 is not limited in its application to traditional religions or to religions and beliefs with institutional characteristics or practices analogous to those of traditional religions. The Committee, therefore, views with concern any tendency to discriminate against any religion or belief for any reason, including the fact that they are newly established, or represent religious minorities that may be the subject of hostility on the part of a predominant religious community.


Finally, there is also a practical aspect when it comes to advocacy, to focus on defending the right to FoRB of others. This aspect was summarized by a young Muslim lady, participating in the Ministerial for Religious Freedom in Washington this summer, the biggest ever event on this topic, organized by the US State Department but with 80 National delegations participating. She was commenting on the benefits she got from participating in the International Religious Freedom Roundtable in Washington, and she said it this way: “Before, I was always defending the rights of Muslims. And in our society, it was very, very tiring. I was exhausted. When I joined the roundtable, I started to defend the rights of Christians or the ones of Scientologists, and I discovered that it was much more rewarding. Then I stopped exhausting myself defending Islam, as I realized that I could count on Christians and Scientologists to defend them.” And that is the way it works. FoRB to be for all, or not to be.

Eric Roux
Current Vice-President of the European Office of the Church of Scientology for Public Affairs and Human Rights and a well-known International Activist for Freedom of Religion and Belief. He has authored several books and articles on that topic. He is also currently serving as President of the European Interreligious Forum for Religious Freedom.


Eric Roux
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Liberté de conscience

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Article sur la scientologie et la gnose dans le magazine Rebelles
Dans le dernier numéro du magazine Rebelle(s), votre serviteur a écrit un article sur la scientologie et la gnose que je vous propose de lire ici :
 
La Scientologie comme aboutissement de la religion gnostique


Religion nouvelle et conséquemment controversée, la scientologie est aujourd’hui l’objet de nombreuses études universitaires, et ce dans plusieurs disciplines qui bien souvent se chevauchent : sociologie des religions, histoire des religions, religions comparées, droit des religions, etc. 

Difficile à classer puisqu’elle n’est pas une secte, c’est-à-dire qu’elle n’est pas issue de la scission au sein d’une religion préexistante, d’un courant de croyance différent, mais qu’elle est une totalité religieuse fondée au 20ème siècle, sa place au sein du paysage religieux mondial a piqué la curiosité des scientifiques, et ces derniers l’ont regardée à travers divers prismes, pour tenter de la ranger dans les cases complexes de l’extrême diversité de la spiritualité humaine. 

Plusieurs, et pas des moindres, y ont vu une religion moderne qui viendrait se ranger dans la grande tradition des religions gnostiques, la tradition de ce que l’on a appelé la gnose. 

Comprendre la scientologie par la gnose

Le professeur Aldo Natale Terrin, ancien conférencier à l'Université catholique de Milan, prêtre catholique, enseignant actuellement la phénoménologie de la religion à l'Institut de liturgie pastorale de Padoue, écrit : « je crois que cette catégorie, la religion gnostique, issue de l’histoire des religions, nous offre la meilleure opportunité qui soit de mieux comprendre cette nouvelle Église. »

La gnose est née au premier siècle après Jésus-Christ, fortement inspirée par la philosophie grecque (pythagoricienne et platonique principalement), et les religions orientales. La gnose chrétienne, dont on a appris beaucoup depuis 1945 suite à la découverte d’une bibliothèque de manuscrits gnostiques à Nag’Hammadi en Egypte, contient les principes suivants :

L’âme préexiste à la naissance et survit à la mort. La lumière divine est en vous. Le règne de Dieu est parmi nous, maintenant. Le salut est atteint par une révolution intérieure, pas dans une éventuelle résurrection future. Le gnostique peut se rapprocher du divin et atteindre son salut spirituel sans élément de médiation entre lui et Dieu.

Article sur la scientologie et la gnose dans le magazine Rebelles
L’objectif de la gnose est de se libérer des passions terrestres, qui emprisonnent l’esprit dans un monde d’illusions. L’humanité se trouve dans un profond sommeil causé par l’ignorance. Elle a perdu quelque chose d’essentiel en abandonnant le pouvoir spirituel attaché à la conscience de soi, même si une particule divine demeure malgré tout vivante en l’homme. La seule chance d’éveil passe par la connaissance. Le principal objectif dans cette situation de servitude, c’est l’acquisition de la connaissance afin de libérer l’homme intérieur des liens de l’ignorance, lui permettant ainsi de retrouver sa nature et son royaume divins.

Pour Terrin : « La scientologie représente un savoir qui transforme le monde, voire qui le transcende. (…) En scientologie, la connaissance est la clef de tout, le premier principe du progrès spirituel. C’est la voie dans la bonne direction pour atteindre la liberté de l’esprit. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Je répondrais que le “savoir comment savoir“ rejoint ces autres questions que l’on se pose dans la religion gnostique : “comment se libérer de la matière ?“, “comment inventer la nouvelle réalité et la nouvelle liberté ?“, ou encore “comment sortir de l’illusion cosmique ?“, en des termes peu différents des questions existentielles propres au gnosticisme. »

Une religion fondée sur des axiomes

Avant lui, l’auteur du célèbre Dictionnaire Américain des Religions, le professeur Gordon Melton, avait déjà placé la scientologie dans la catégorie des religions gnostiques : « Le livre de Hubbard “Les Facteurs“, est une nouvelle assertion des anciens mythes gnostiques ». Il y a effectivement dans la scientologie une quête de savoir libérateur, une volonté de transcender les conséquences d’une « chute spirituelle » qui a rendu l’esprit prisonnier de ses propres pièges, qui ne peut que faire penser aux velléités des anciens gnostiques. Certes la scientologie est une religion du 20e siècle. Sa quête de connaissance passe donc nécessairement par d’autres outils que ceux qui existaient dans la Grèce antique ou dans les premiers temps de l’ère chrétienne. Et c’est peut-être aussi pour ça que certains auteurs y voient un aboutissement, ou tout au moins une percée moderne surgissant de la longue tradition gnostique. Cette religion scientologue que le théologien Michel de Certeau appelait « un spiritualisme fondé sur un être infini », avant d’ajouter « j’ai admiré cette articulation entre des soucis éthiques, une recherche de sagesse et un apprentissage technique », est une religion fondée sur des nombreux axiomes qui se découvrent au sein des centaines de milliers de pages écrites par son fondateur. On trouve aussi nombre d’échelles issues de l’observation des phénomènes spirituels telle qu’elle existe en scientologie. L’une de ces échelles, publiée en 1954, est l’Échelle graduée de la connaissance :
 
Connaissance pure qui n’est pas influencée par l’espace ou l’énergie

Connaissance qui est déjà influencée et réduite par l’espace

Connaissance qui est réduite par l’espace et l’énergie

Connaissance qui a chuté au point d’être réduite à presque rien par l’existence continue de pratiquement aucun espace et de quantités d’énergie énormes (stupidité)

Lue de bas en haut, elle montre la voie du salut fondé sur la connaissance qu’emprunte l’esprit endormi lorsqu’il s’élève progressivement vers la liberté spirituelle totale. Lue de haut en bas, elle décrit finalement la chute que l’on retrouve dans les écrits gnostiques. 
 

Article sur la scientologie et la gnose dans le magazine Rebelles
Ce souci de classification et d’ordonnancement chez L. Ron Hubbard, et l’esprit d’ingénieur avec lequel il a conçu et communiqué la scientologie, en font certainement la plus codifiée de toutes les religions du monde. C’est ce qui faisait dire au professeur Laburthe Tolra, doyen de la Faculté des sciences humaines et sociales de la Sorbonne : « A examiner aussi bien la personnalité du fondateur que la forme de sa doctrine, il est également indubitable que l'on a affaire à un prophète des temps modernes qui s'est montré capable de proposer une vaste synthèse originale répondant aux aspirations de l'homme actuel. Cette doctrine peut-être géniale mérite donc de la part de tout homme honnête la déférence et le respect. »

Le philosophe Hans Jonas écrivait que « pour comprendre le gnosticisme, il nous faut quelque chose qui ressemble très fort à une oreille musicale ». Ca n’est pas le cas avec la scientologie. Pas à mon sens en tous cas. Pour comprendre la scientologie, il nous faut un esprit rationnel et scientifique, mais avec un zest de liberté et d’ouverture qui était certainement celui qu’il fallait à l’ancien gnostique pour se plonger dans les mystères afin d’en ressortir avec une plus grande et profonde connaissance. 

Des principes novateurs sur le monde physique et spirituel

Le savoir gnostique ne peut être acquis uniquement par l’examen attentif du monde extérieur. De même, le savoir en scientologie s’acquiert comme une aptitude que l’on découvre en soi. Comme chez les gnostiques, ce savoir s’acquiert comme le résultat d’une expérience personnelle, ou le subjectif et l’objectif se rejoignent, mais qui nécessitent un vécu spirituel. En scientologie, les techniques pour parvenir à ce savoir sont codifiées. La gnose est une connaissance spirituelle. La scientologie mène à une connaissance spirituelle. Et dans les deux cas, la connaissance de soi est aussi la connaissance de Dieu.

Dans son écrit La Scientologie : des affinités avec la religion gnostique et les religions orientales, Terrin terminait ainsi :

« Il nous faut aujourd’hui retrouver plus d’équilibre, retrouver la voie du milieu, comme elle existe dans le bouddhisme. Si, comme nous le disent les spiritualistes, c’est l’idéologie matérialiste, dans ses aspects scientifique, mécaniste et technologique qui entrave l’esprit vivant, les matérialistes eux jettent le blâme sur l’obscurantisme théologique et mythique des spiritualistes, lequel aurait exorcisé le corps et la matière, rendant impossible l’identification de toute forme de vie dans le monde matériel. C’est toujours la même vieille lutte entre les sciences humaines et les sciences naturelles (…). C’est pourquoi une nouvelle médiation nous semble nécessaire, comme celle qui était déjà en existence et pratiquée à l’époque de l’ésotérisme et de la théosophie, mais qui a été perdue depuis. Les mondes séculiers et religieux ne s’opposent aucunement. Ils doivent au contraire œuvrer ensemble. Je pense que la scientologie, par ses principes novateurs sur le monde physique et spirituel, montre la direction que devraient peut-être prendre, ensemble, les religions et l’humanité. » 

L’histoire nous dira si Terrin aussi était un prophète.

Article sur la scientologie et la gnose dans le magazine Rebelles

Eric Roux


La fondation Mejora de la Vida, la Cultura y la Sociedad reçoit le statut consultatif à l'ONU
La fondation Mejora de la Vida, la Cultura y la Sociedad, fondation reconnue par le Ministère de la Culture espagnol, dont l'objectif est la promotion des oeuvres humanitaires et des valeurs de l'Eglise de Scientologie, vient de se voir reconnaitre le statut consultatif au Conseil Economique et Social (ECOSOC) des Nations-Unies.

Placé au cœur même du système des Nations Unies, le Conseil économique et social promeut les trois dimensions - économique, sociale et environnementale - du développement durable. C'est le lieu central à partir duquel des débats s'engagent, des idées nouvelles émergent, des consensus se forgent autour des voies à suivre et des actions sont coordonnées pour poursuivre les objectifs arrêtés au niveau international.

Le statut consultatif est accordé par l'ECOSOC sur recommandation du Comité chargé des ONG de l'ECOSOC qui est composé de 19 états membres.

Eric Roux


Cinéastes indépendants diffusés sur Scientology Network
La chaine de télévision de l'Eglise de Scientologie "Scientology Network" diffuse depuis plusieurs mois des documentaires primés, bien souvent en exclusivité, réalisés par des cinéastes indépendants, dont le message porte sur l’engagement à une cause, le bénévolat, la défense des droits d’autrui et la poursuite ou le maintien d’idéaux et/ou des droits universels de chacun. Ces documentaires sont dans l'ensemble assez époustouflants, de très haute qualité et très émouvants. Je vous en décrit quatre en particulier (le premier sur le Dalaï Lama est encore diffusé ces jours-ci) :

 

Cinéastes indépendants diffusés sur Scientology Network

Road to Peace suit le Dalaï Lama lors d'une tournée de conférences au Royaume-Uni. Ce documentaire primé fournit des informations fascinantes sur l’un des humanitaires les plus célèbres de tous les temps et sur sa vision de la création d’une paix durable. Le cinéaste primé Leon Stupatich a fait ses débuts avec ce documentaire. Présentant une vision rare de la vie du Dalaï Lama, le film a inspiré le public par un message de paix et de responsabilité universelle.
https://www.scientology.tv/series/documentary-showcase/road-to-peace/
 

Cinéastes indépendants diffusés sur Scientology Network

Baleines à bosse. Ce film à couper le souffle présente la vie mystérieuse des baleines à bosse. Chassée presque jusqu'à l'extinction, il y a 50 ans, cette espèce extrêmement intelligente et fascinante est toujours menacée par une multitude de dangers créés par l'homme. Le réalisateur Greg MacGillivray a réalisé To Fly!, Son premier film de théâtre IMAX®, en 1976 et produit des films primés depuis plus de 40 ans. Il a été honoré en tant que réalisateur de documentaires pour sa contribution à l'enseignement des sciences et a remporté le Lifetime Achievement Award aux New York Festivals Television & Film Awards.
https://www.scientology.tv/series/documentary-showcase/humpback-whales/
 

Cinéastes indépendants diffusés sur Scientology Network

Nicky’s Family est un documentaire du réalisateur primé et défenseur de la paix, Matej Mináč. Ce film triomphant a été célébré comme un joyau cinématographique parmi le public et les critiques, remportant plus de 30 récompenses à l'échelle internationale.
En 1939, Sir Nicholas Winton a personnellement et de sa propre initiative sauvé 669 enfants de la Tchécoslovaquie occupée par les nazis et leur a fait traverser l’Allemagne de Hitler en pour les emmener en Grande-Bretagne. Pendant près de 50 ans, il n'a raconté à personne son incroyable opération. L’histoire n’est apparue qu’en 1988, après que la femme de Sir Nicholas ait retrouvé dans leur grenier un vieil album qui présentait des images des enfants qu'il avait sauvés.
https://www.scientology.tv/series/documentary-showcase/nicky-s-family/
 

Cinéastes indépendants diffusés sur Scientology Network

Le projet Empowerment: Les femmes ordinaires qui font des choses extraordinaires est le parcours de cinq cinéastes conduisant à travers l'Amérique pour encourager, responsabiliser et inspirer la prochaine génération de femmes fortes à poursuivre leurs ambitions professionnelles. Sarah Moshman est une réalisatrice de documentaires et conférencier TEDx lauréat d'un Emmy Award dont les travaux ont été présentés sur Upworthy, Marie Claire, CNN et Good Morning America.
https://www.scientology.tv/series/documentary-showcase/the-empowerment-project/

Pour voir ces films documentaires lorsqu'ils passent en direct (pour l'instant c'est le seul moyen), il faut vous connecter le vendredi soir à 20h sur Scientology Network. Si vous n'avez pas l'Apple TV ou Roku TV, vous pouvez toujours regarder en direct sur www. scientology. tv.

Et pour les rediffusions, regardez le programme : https://www.scientology.tv/fr/schedule/

Tout est sous-titré en français. 

Eric Roux


Le Faith and Freedom Summit II au Parlement Européen
Le 2 avril, j'étais le maitre de cérémonie lors d'un évènement sur la liberté de religion qui se tenait dans le Parlement Européen à Bruxelles. Cet évènement, c'était le Faith and Freedom Summit II

Le Faith and Freedom Summit, c'est une coalition de 19 ONGs, religieuses ou pas, qui mène une campagne non partisane pour renforcer ce droit fondamental qu'est la liberté de religion ou de conviction au sein des pays de l'Union Européenne. Le Bureau Européen de l'Eglise de Scientologie pour les affaires publiques et les droits de l'homme dont j'assure la vice-présidence fait partie de ces ONGs. 

La campagne, qui je le répète est non partisane et apolitique, est soutenue par l'un des grands partis européens, l'Alliance des Conservateurs et des Réformistes en Europe (ACRE), mais aussi par des députés européens de tous les partis (gauche, droite, verts...), et le Rapporteur Spécial sur la Liberté de Religion et de Conviction de l'ONU Ahmed Shaheed
Cet évènement a vu les speakers suivants prendre tour à tour la parole :

Eric Roux, Laurentiu Rebega et Jan Figel
Eric Roux, Laurentiu Rebega et Jan Figel
Laurentiu Rebega - Membre du Parlement Européen

Jan Figel - Envoyé Spécial de l'Union Européenne pour la Promotion de la Liberté de Religion et de Conviction

Martin Weightman - Directeur du All Faiths Network

Willy Fautre - Directeur de Human Rights Without Frontiers International

Bashy Quraichy - Secrétaire General - EMISCO (Initiative musulmane européenne pour la cohésion sociale)

Kristina Arriaga de Bucholz - Présidente - Oxford Society of Law and Religion et Vice-présidente de la Commission des Etats-Unis sur la Liberté de Religion à l'International

Hans Noot - Président - Gerard Noot Foundation

Eric Roux - Vice-Président – European Affairs Office of the Church of Scientology for Public Affairs and Human Rights

Archevêque Thomas Schirrmacher - Président de la Société Internationale pour les Droits de l'Homme

Ms. Ines Mazarrasa - Directrice de la Fondation Pluralisme et Coexistence, sous l'égide du Ministère de la justice espagnol 

Kishan Manocha - Conseiller Senior de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, qui regroupe 57 pays-membres) pour la liberté de religion et de conviction

Alfiaz Vaiya - Coordinateur de l'Intergroupe du Parlement Européen contre le racisme et pour la diversité

Marco Ventura - Professeur de droit à l'Université de Sienne. Membre du panel d'experts sur la liberté de religion de l'OSCE

Greg Mitchell - Co-président – Table Ronde sur la Liberté de Religion à l'International

Jan Zahradil - Membre du Parlement Européen, Président de ACRE

 

Le Faith and Freedom Summit II au Parlement Européen
Après ces prises de parole, un débat avec la salle s'est déroulé pendant plus d'une heure et de nombreuses thématiques ont été abordées.

Pour Jan Figel, Envoyé Spécial de l'Union Européenne pour la Promotion de la Liberté de Religion et de Conviction : "La crédibilité de l'UE (Union Européenne) et de l'Europe est en jeu". Il insista sur le fait que l'Europe doit "faire face" aux nombreux cas de discrimination à l'encontre de minorités religieuses à l'intérieur de ses propres frontières. Il a également soutenu la nécessité d'étendre les instruments européens existants, tels que son propre bureau et celui de l'Intergroupe du Parlement sur la liberté de religion ou de conviction en dehors de l'UE, pour leur donner mandat pour agir au sein de l'UE elle-même. Il a également soutenu une autre proposition des organisateurs d'utiliser les prochaines élections européennes de mai comme une occasion idéale de sensibiliser à la menace qui pèse sur la liberté de religion ou de conviction.

L'évènement a été couvert par le journal européen New Europe dans 4 articles différents (en anglais) : 

https://www.neweurope.eu/article/faith-based-ngos-want-more-protection-for-religious-believers/

https://www.neweurope.eu/article/eus-religious-freedom-envoy-wants-europe-to-do-more-to-protect-minorities/

https://www.neweurope.eu/article/all-faiths-network-director-say-eu-must-do-more-to-protect-believers-rights/

https://www.neweurope.eu/article/leader-of-movement-monitoring-anti-muslim-hate-crimes-demands-more-protection-from-eu-institutions/

Cet évènement n'était pas une initiative isolée, mais s'inscrit dans une campagne générale menée par la société civile, qui va continuer dans les années à venir en s'intensifiant.

Plus d'informations ici : https://faithandfreedomsummit.eu

Le Faith and Freedom Summit II au Parlement Européen

Le Faith and Freedom Summit II au Parlement Européen

Le Faith and Freedom Summit II au Parlement Européen

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​Au Parlement des Religions du Monde
Quelques jours passés à Toronto, au 7è Parlement des Religions de Monde. Le Parliament of World’s Religions a été organisé pour la première fois en 1893, à Chicago. Il s’agissait de la première initiative d’envergure destinée à réunir les religions du monde, occidentales et orientales, en un même lieu, et d’en faire une plateforme de compréhension, de rencontre et d’action commune. En 1893, l’idée était complètement révolutionnaire. Catholiques, protestants, hindous (avec le discours historique de Swami Vivekananda), jaïns, musulmans, juifs, fidèles de la Science Chrétienne, bouddhistes, théosophes, et autres se sont réunis. En tout, plus de 5000 délégués des diverses religions du monde étaient présents. Le dialogue inter-religieux à l’échelle planétaire était né.

Il fallut attendre un siècle pour voir le deuxième Parlement des Religions du Monde se produire : En 1993, à l’initiative de disciples de Swami Vivekananda, plus de 150 leaders religieux se réunissent à nouveau à Chicago et décident de poursuivre cette œuvre de compréhension mutuelle et de dialogue sans équivalent. Aux religions présentes en 1893 s’ajoutent les sikhs ainsi que les diverses traditions spirituelles amérindiennes, et d’autres religions autochtones du monde. Le Dalaï Lama est aussi présent. Puis le Parlement se réunit en 1999 au Cap en Afrique du Sud, avec Nelson Mandela, en 2004 à Barcelone, en 2009 à Melbourne, en 2015 à Salt Lake City, puis finalement cette année à Toronto, ou plus de 10 000 personnes se retrouvent pour dialoguer et découvrir la religion de l’autre, dans un esprit de compréhension mutuelle et de volonté de transformation du monde.

​Au Parlement des Religions du Monde
J’ai décidé de venir à Toronto après avoir appris être nominé pour recevoir le Prix de la Justice du Parlement des Religions du Monde, pour le travail accompli dans le domaine de la liberté de religion en Europe. Je n’ai pas remporté le prix finalement (c’est ça les nominations, c’est comme les Césars ou les Oscars, il n’y en a qu’un qui gagne :)), mais je ne regrette absolument pas le déplacement.

Avoir le privilège de croiser tant de personnes qui tout en pratiquant leur religion avec ferveur, prennent plaisir à découvrir la religion de l’autre, voir les Sikhs du Canada en pleine réunion de travail avec un maitre du Dharma taiwanais en visite au Parlement, échanger avec les « First Nations » (amérindiens du Canada) sur leur vision du monde, découvrir la richesse de la foi Baha’ie au détour d’un stand, accueillir des gens de toutes religions sur le stand de la scientologie pour répondre à leurs questions, forger des alliances en vue de mener des programmes sociaux communs, tout cela est une expérience hors du commun qui donne foi en l’humanité. 

Il existe en France (mais pas seulement) une forme d’analphabétisme religieux qui touche non seulement les non-religieux, mais aussi les religieux, en ce sens qu’on connait très peu ce qu’est la religion en dehors de la sienne propre (si on en a une). De là un nombre impressionnant de préjugés, de stéréotypes, d’incompréhensions et de tensions.

Le fait que la religion a été utilisée au cours des siècles, et encore aujourd’hui, comme vecteur de discorde, de violence, voire d’atrocités, ne doit pas faire oublier que ceux qui sont à la source de cette utilisation dévoyée du fait religieux sont une petite minorité, et que la religion est avant tout un facteur de paix, de compréhension profonde, de chemin vers l’autre à travers la découverte spirituelle. 

J’ai eu la chance de croiser ici le petit fils du Mahatma Gandhi, un homme plein d’intelligence et de philosophie, ainsi que beaucoup d’autres humains de qualité exceptionnelle. Peu m’importait qu’ils ne partagent pas la même foi que moi. Il y a des similitudes et des différences entre toutes ces religions, et c’est cela qui fait la richesse du Parlement des Religions du Monde. 

Avec le révérend Bill E. Swing, fondateur de United Religions Initiative (URI), le plus grand mouvement interreligieux du monde, son épouse et Victor Kazanjian, le Directeur Executif de URI
Avec le révérend Bill E. Swing, fondateur de United Religions Initiative (URI), le plus grand mouvement interreligieux du monde, son épouse et Victor Kazanjian, le Directeur Executif de URI

​Au Parlement des Religions du Monde

Appelé à parler sur la persécution religieuse en Chine
Appelé à parler sur la persécution religieuse en Chine

Partageant le Langar des Sikhs
Partageant le Langar des Sikhs

L'expert Massimo Introvigne au stand de l'Eglise de Scientologie
L'expert Massimo Introvigne au stand de l'Eglise de Scientologie

​Au Parlement des Religions du Monde

Eric Roux
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Nouvelle publication sur la liberté de croyance en Europe
Le livre "Law and Freedom of belief in Europe, an Arduous Journey", ou "Diritto e Libertà di Credo in Europa, un Camino Difficile ", vient de paraître aux éditions Pacini Giuridica. Il s'agit d'un ouvrage dans lequel tous les articles sont en deux langues, anglais et italien, qui retrace les interventions de nombreuses personnalités lors de la convention éponyme qui s'était tenue à Florence en janvier dernier, sous les auspices du Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, sous le haut patronage de l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE et du Président de la République Italienne. C'est donc tout naturellement qu'on y trouvera à la page 492 la retranscription de mon intervention.

Pour ceux qui parlent anglais, voici le texte de mon intervention tel qu'on le trouve dans ce livre :

Eric Roux
19 janvier 2018 - Florence, Italie


I am going to start by explaining what is, I think, my only legitimacy here: I am not a scholar, I'm not a lawyer, I'm worst: I'm an activist. So my legitimacy is to be active and having had, in the past, some results in the field of religious freedom.
 
From that point of view, I have bad news for lawyers. I am pretty sure that you all know the bad news, but I will repeat it: the law is not enough. Why? Because we have, at least in Europe, a lot of good laws that protect religious freedom. And many constitutional provisions that guarantee religious freedom. But we still have a lot of issues on religious freedom.
 
Of course, law, in theory, could be a science. Practically, in the real world, it's more a martial art. Any lawyer knows that it's a martial art. Judges are human justice, not divine justice. And human justice has this small peculiarity which is that it lacks, sometimes, humanity. In addition, some judges are good judges, some judges are bad judges.
 
So you have, with the same law, very different effects. With the same law you will have some judgments which will be very positive for religious freedom, and some which will be very negative for religious freedom, because there is discrimination that comes from prejudice. And judges are human, and subject to prejudice.
 
At the same time, even when you have good judgments, the question of the implementation of these decisions is crucial. Let's speak about, for example, the UN Committee on Human Rights. In the United Nations you have a committee which is charged with rendering decisions concerning violations of the International Covenant on Civil and Political Rights. It can render very good decisions. One of them, three of them actually, concerned the Sikhs in France.  You know that in France there is a law from 2004 that forbids religious symbols at school. For the Sikhs it's a problem because the Sikh children need to wear a turban. So they are kicked out from schools because they don't want to take off their turban. And the committee of Human Rights, of the UN, rendered a decision on this issue of the turban in a specific case, asking France to change the law.
 
This Covenant has been signed and ratified by France, but the doctrine also says that the decisions of the Committee are not really binding. Of course, if you say to a State, “you know we render a decision but it's not really binding”, you can be sure that the State will not do anything with it. In that case the consequence is that the 2004 law is still exactly the same and the Sikhs still have the same problem.

Nouvelle publication sur la liberté de croyance en Europe
But even the European Court of Human Rights decisions are sometimes problematic. Everybody knows that they are completely binding. Let’s take examples in order to understand the problem: you will know Russia does not implement some of the decisions of the European Court of Human Rights. More than that: three years ago, they voted in a law that states that when there is a decision from the European Court of Human Rights, this decision can be submitted by the State to the Russian Constitutional Court and the Constitutional Court can rule on whether the European Court’s decision is correct or not and complies with the constitution of the Russian Federation, and if not, then the State does not have to apply it.
 
This is Russia, but even in the European Union: there is Hungary. Hungary changed their religion law in 2011 and they deregistered hundreds of religious movements in Hungary. These movements could not register again because it's very complicated as there are many disproportionally difficult steps the group has to pass through and in addition any movement now needs to have their proposed registration submitted to a vote of the Parliament and obtain the acceptance of two thirds of it in order to be registered.
 
So several religious movements went before the European Court of Human Rights, they won, and the decision was that this law was to be cancelled or reformed in a better way. Unfortunately, the answer from the Ministry of Foreign Affairs of Hungary was:  "Oh, you know, this is Council of Europe, and Council of Europe is not European Union, so it's not binding." They completely invented a new way to consider the European Court of Human Rights: that decisions of the Council of Europe are not binding. 
 
That is to say, even if we have good laws, there is a lot to do to make these laws effective. This is an important point if we want to fight for religious freedom
 
We need to understand what the biggest threat to religious freedom is. And I think I won't be wrong if I say that it is prejudice. Prejudice against religious movements we do not know. It's very easy to be negative towards a movement that everybody has a prejudice against. If you say that a movement is a "cult" or a "sect", well, nobody will tell you that you are doing something wrong if you attack them. And it works also for Muslims: today in many countries of Europe, if you say that somebody is a "Salafist", it's exactly the same as if you said that he is a "terrorist". I am not saying that it's the truth or not. I'm saying that in the minds of some people it's exactly the same. So there is significant prejudice because these people will speak negatively about "cults", "Salafists", "Islam terrorism" and other prejudices when they do not know anything about these movements.
 
It's not a question of thinking that this or that movement is good or bad. This would be opinion. I'm talking about facts. So prejudice is a very big problem. And, of course, medias are the first vector of prejudice. Now the good news with the media is that they are very weak in terms of influencing people. That being said, whilst it may be weak when there is no information, even this will be what people will listen to. If you have no information on the movement and the press says something, people will listen to the press.
 
That is why we need a force stronger than the medias. This is not very difficult, but it needs to be done to fill the vacuum and, with filling the vacuum, getting rid of the prejudice.
 
I would like to tell you a little story. Not a very important story, because it's a story which takes place actually in a Turkish fast food. I was in Brussels in a Turkish fast-food and it was the day of the terrorist attacks in Paris. I was waiting for my sandwich and the guy who was supposed to make my sandwich was looking at the TV. They were speaking about the attacks, and he was completely upset. He was upset of course because of the people killed in the attacks, but also because he was a Muslim and he was saying: "You know, it's horrible. Now people will hate us even more than before, and because of these terrorists we as Muslims are going to be discriminated against more."  He was completely and sincerely upset.
 
I told him: "You know, don't think that everyone is doing the mistake to confuse Islam and terrorism. It's not true. Maybe the medias want you to think that, maybe people tell you that, but it's not true." And I added: "I'm fighting for the rights of people to have their own faith and I will fight for your rights. Every day of my life I spend time saying, when people wrongly think of your religion, that it is not the truth and that they should learn more." 
 
He was suddenly very happy with that. I gave him my card of the European Interreligious Forum for Religious Freedom, and he said. "Are you a Muslim?" I said: "No, I'm not a Muslim."  He said: "Well what are you?" and I answered: "I'm a Scientologist". Then he looked at me and he said: "You know what? You Scientologists, you are very good guys, I will spread it everywhere!"
 
Then I walked away and I went back to my Scientology community and I told my fellow Scientologists: "Do you feel discriminated sometimes?"  They said: "Yes!" I said: "Well, you should start defending Islam." They said: "Why?" I said: "Because if you defend Islam, at least, the Muslims that you will defend and their friends will think that you are good people. It will be better, won’t it? If you defend yourself nobody will think that you are good people. If you defend them at least they will think that."
 
Then I went to the Muslims and I said: "Have you ever defended a Scientologist?" The ones I met that day said: "No, why?" I answered: "Because if you do that, I can tell you, I will tell it to the Scientologists I know and they will think that Muslims are good." And of course it works for everyone.
 
Why do I say that?  Very simply because religious freedom is not a matter of what is your faith. Religious freedom is a matter of humanity. And you need to be willing to defend the religious freedom of other people of different faiths, you know, if you want to have an effect. And it has a practical effect. As I said: if everyone was defending the right to religious freedom of others, there would be no more problem of religious freedom on earth. Because together we are much stronger.
 
Besides that, practically speaking: if you want to win a legal case which is related to religious affiliation, whether you are a religious movement or somebody who has trouble with justice based on religious affiliation, you can’t do it if you are alone. But it's very possible if you are allied with others. And in European Union as well as in greater Europe, we all know that there are problems of religious freedom. And these problems of religious freedom could be overcome only if there is an alliance, an alliance with religions altogether, an alliance of religions with scholars, an alliance of religious scholars with politicians who care about religious freedom, etc. It's much more powerful than trying to do something alone.
 
That's my experience in the field of religious freedom for years now, and it's an experience that is based on how do you win and how do you lose. Actually, I prefer to win. And small wins, at the end, will guarantee religious freedom for all. Of course when you do it, you do not do it for your own interest: you do it for the common good, you do it because you believe in religious freedom and this is the basis of this fight for religious freedom.
 
So, to conclude, I would say that I'm very thankful to be here. I wanted to give this message not because it's a very intellectual one, it's more a practical one and it can change, if we do that, the face of Europe regarding religious freedom.
 

Nouvelle publication sur la liberté de croyance en Europe

Eric Roux
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Publication : de la voie ferrée à la liberté
Etre publié cette année dans l'édition 2018 de l'illustre revue d'anthologie poétique Les Cahiers du Sens, éditée chez Le Nouvel Athanor, est un must (en tous cas pour moi :)). Cette année le thème du recueil était "La Voie, la voix".

Pour vous, le modeste texte que j'y ai écrit que vous trouverez en page 55 du recueil, s'il vous vient la bonne idée de vous le procurer, un texte où l'on parle de la voie, de scientologie, et de l'autre :
 
De la voie ferrée à la liberté
Eric Roux

(Publié dans l'édition 2018 des Cahiers du Sens
cher Le Nouvel Athanor)

La voie ferrée toujours fut pour moi source d’évasion. Non point qu’il eût fallu que je fusse dans un train pour ressentir le souffle de la liberté sur mon âme en quête. Il me suffisait et me suffit encore de regarder les rails s’éloigner vers le nord, le sud, l’est, l’ouest ou une combinaison des quatre, pour me rappeler que je suis libre. C’est le lien qui existe entre cet ici et cet ailleurs, matérialisé par le fer des rails qui s’étendent vers l’infini, même si certainement ils ne l’atteignent pas, qui crée chez moi l’espace nécessaire à l’épanouissement de l’âme. Je retrouve une sensation similaire lorsque dans la nuit, mon regard se fixe sur une étoile, où sur la voie lactée elle-même, et que je sens le lien qui m’unit à celui qui ailleurs sur terre, pose son regard sur cette même étoile, où cette même voie lactée. Peu importe d’ailleurs que quelqu’un la regarde à ce moment, ma conscience s’étend jusque dans cet autre lieu, jusque dans cette infinité d’autres lieux, que je perçois par ricochet dans le ciel. Le monde est alors assez vaste pour y vivre.

Ainsi, la possibilité d’une voie est en elle-même suffisante pour donner à l’homme le goût, la saveur et l’émotion de la liberté. La possibilité d’une voie rend déjà, au moins en partie, l’homme libre. 

Mais l’homme en quête de liberté se contentera-t-il d’une possibilité de voie ? Je ne crois pas. 

L’homme en quête de liberté est voué à agir pour trouver sa voie vers cette liberté. La voie ? J’aurais pu choisir la voie du Samouraï, la voie céleste, la voie apostolique, la voie du milieu, la voie du saint, la voie du Tao, la voie du désespoir, la voie du Dharma, la voie impénétrable du Seigneur… Je me suis retrouvé sur la voie scientologue. Mais cette voie n’est pas vraiment un chemin. Elle est plutôt une carte, une mappe comme on dit chez quelques francophones. Une carte, des sextants, des techniques et des informations. Et des certitudes acquises par la pratique et l’observation personnelle. Voilà la voie ! C’est à partir d’elle que le chemin de vie se choisit. Et il ne sera pas le même pour chacun. Le chemin de sa liberté, n’en déplaise aux fainéants, c’est à chacun de le tracer. 

D’ailleurs la voie a vocation un jour à s’effacer. Elle s’effacera devant la liberté spirituelle qui est espace sans limite. Au diable les sextants, les cartes, quand on est arrivé. Au diable le tracé, quand l’esprit recouvre tout le territoire de sa connaissance et de son amour. Mais pourtant, on gardera toujours dans son cœur, une place pour la voie qui nous a mené là où nous souhaitions aller. 

Si la voie peut comporter des épreuves, elle n’est pas souffrance. Elle n’est pas ennui, elle n’est pas train-train non plus. On parle de liberté, Diantre ! Elle est vigueur, elle est aventure, elle est passion, elle est vie ! Elle est observation, expérience et création. La voie juste est celle qui mène à un plus grand intérêt pour la vie, une plus grande conscience des phénomènes, une plus grande compréhension de soi, et surtout, une plus grande compréhension de tout ce qui n’est pas soi.

Si la voie avait une voix, elle ne serait ni suave, ni forte, ni rauque, ni criarde. Elle serait juste. Elle vibrerait jusqu’aux tréfonds de l’âme… ce qui est une image car l’âme n’a ni fond, ni tréfonds, ni surface. Et elle parlerait d’une voix propre à chaque oreille, car la voix de la voie serait tienne, non point ta voix mais celle de ta voie. Elle viendrait d’ailleurs, mais elle te parlerait comme si elle était d’ici, elle résonnerait exactement comme elle le devrait pour te transmettre ce qui finalement n’est que ton aptitude innée, qu’elle révèlerait simplement, fièrement, clairement.

La vie est compréhension. La voie est compréhension. Se comprendre soi-même, c’est étrange… Il faudrait déjà se regarder comme un autre pour se comprendre soi-même. Soi, on ne peut qu’être. Comprendre l’autre, voici le vrai défi, voici la vraie voie. Tous les chemins mènent à Rome. Mais la voie, elle, me mène finalement à toi, comme elle peut te mener à moi, et comme elle nous mènera les uns aux autres.

Eric Roux


La scientologie : des affinités avec la religion gnostique et les religions orientales
Il s'agit là d'une étude réalisée par Aldo Natale Terrin, qui est Professeur Emérite de la Faculté Pontificale de Théologie de Padoue, et prêtre de l'Eglise Catholique. Elle a été publiée en 2017 dans l'ouvrage  Acta Comparanda, Subsidia IV, par la Faculté de Religion Comparée d'Anvers (ouvrage ici sur le site du CNRS).

J'ai pensé que cela pourrait intéresser ceux d'entre vous qui apprécient la religion comparée. Bonne lecture !

 

Les mondes séculiers et religieux ne s’opposent aucunement. Ils doivent au contraire œuvrer ensemble. Je pense que la scientologie, par ses principes novateurs sur le monde physique et spirituel montre la direction que devraient peut-être prendre, ensemble, les religions et l’humanité.

Aldo Natale Terrin

 
La scientologie :
Des affinités avec la religion gnostique
et les religions orientales
 
Aldo Natale Terrin
                                    
Résumé
Dans cet essai je veux présenter la relation qui existe entre la scientologie et la religion gnostique. J’ai donc pris comme point de départ une certaine typologie de la Gnose, et j’ai tenté de l’appliquer à l’Eglise de scientologie. J’ai ainsi comparé le démiurge des gnostiques avec le concept du thétan repris en scientologie. Dans le même temps, j’ai analysé le concept d’imagination et celui du secret présents dans les deux religions. En me référant ensuite aux religions orientales considérées comme gnostiques, j’ai pu confirmer l’existence d’une certaine affinité entre la scientologie et ces deux religions du monde. J’ai souligné enfin la convergence qui existe entre les concepts de pleine conscience et de sagesse (bodhi) que l’on trouve dans le Bouddhisme, et celui de conscience qui existe en scientologie.
 
Mots clefs:
Gnosticisme – Scientologie – Thétan – Parcours spirituel – Religions orientales –Méditation - Esotérisme
 
Le projet:
 
            Le spécialiste américain de la Gnose, Michael Williams, lorsqu’il a parlé du gnosticisme a fait cette remarque radicale selon laquelle les termes gnose, gnosticisme et gnostique sont si vagues qu’ils ont perdu tout sens particulier, et qu’il est donc préférable de ne plus les employer du tout [1].
Bien entendu, il serait tentant pour moi d’abandonner cette catégorie. Je suis bien conscient que parler de la religion gnostique est plus compliqué que de parler de la religion de scientologie, et j’ai l’impression de me lancer dans ce projet « obscurum per obscurius » [un mystère enrobé dans une énigme –ndt]. D’un autre côté, c’est là notre meilleure chance d’étudier la scientologie, en rapport avec l’histoire des religions : je crois que cette catégorie, la religion gnostique, issue de l’histoire des religions, nous offre la meilleure opportunité qui soit de mieux comprendre cette nouvelle Eglise. Ainsi, en dépit des difficultés inhérentes à ce genre de situation, et en créant d’abord une typologie pour échapper au problème, il sera facile d’établir selon moi, par ce projet, que la scientologie est assez proche de cette religion qu’on qualifie d’« ancienne religion gnostique », considérée typologiquement comme un tout [2]. En procédant de cette manière, on observe d’ailleurs curieusement combien sont fortes certaines affinités, comme l‘avait déjà remarqué par exemple M.F. Bednarowski [3].
 
Mais ce n’est pas tout ce qu’on peut faire lorsque l’on compare la religion gnostique et la scientologie : c’est au cœur de leurs messages que les deux religions révèlent leurs principales convergences : elles convergent en premier lieu au niveau du concept du thétan (l’esprit) qui existe dans l’Eglise de scientologie ; elles convergent en second lieu sur le concept du demi-Dieu ou démiurge et des Archontes de la religion gnostique.
C’est là en effet que nous trouvons les plus grandes similarités, non seulement entre le thétan et le démiurge, et leurs aventures respectives dans la matière (le MEST, en scientologie), mais aussi par l’analogie qui se poursuit à travers l’itinéraire, le parcours spirituel et les nombreuses étapes de l’ascension du thétan ou esprit avec son équivalent, l’ascension du démiurge ou de l’âme, dans sa lutte contre la matière, qui correspond à la doctrine ésotérique des divers niveaux, dits niveaux OT en scientologie. Mais je dois insister sur le fait que les religions orientales ont bien plus de choses en commun avec la scientologie. Ainsi, certains des termes utilisés sont très similaires. Nous avons, par exemple, le mot moksa proche du concept de liberté en scientologie ; ou le concept de bodhi qui se rapproche de celui de Clair ; ou encore, par exemple, le concept de la réincarnation, proche de celui des vies passées que l’on trouve en scientologie, etc.
 

Nous avons par ailleurs un autre sujet de grande pertinence. Il s’agit du thème de la pleine conscience, qui dérive à la fois du concept gnostique de connaissance et de l’idée d’attention et de méditation que l’on retrouve dans la méditation bouddhiste. On s’aperçoit ici que les deux religions traditionnelles, la religion gnostique et le bouddhisme sont très semblables, tout en étant également proches d’un autre aspect de l’Eglise de scientologie, à savoir le concept de conscience, vue comme la transparence ou clarté de l’esprit. En fait, la principale caractéristique du thétan, et en particulier de « Thêta-Clair », c’est la transparence à lui-même.
Il est clair toutefois que le but final des deux religions n’est pas identique en ce qui concerne la conscience. On s’aperçoit en réalité que le nirvana du bouddhiste vise à la disparition du mental et de la pleine conscience, alors que cette suppression du mental apparaît plutôt comme quelque chose de négatif pour la scientologie. Ron Hubbard a dit précisément : « Il n’y a manifestement pas de nirvana en scientologie » [4]. Cette vision différente est due au fait que le thétan reste toujours un individu.
 
 
I. La Gnose et sa typologie
 
I.1. Les caractéristiques de la Gnose
 
            Rappelons-nous ce qu’a dit un jour H. Jonas : « Pour comprendre le gnosticisme, il nous faut quelque chose qui ressemble très fort à une oreille musicale ». C’est vrai. Comme je viens de le dire, il est difficile de comprendre ce qu’est le gnosticisme. Je me souviens qu’en 1966, une réunion d’experts s’était réunie à Messine en Italie, sous la houlette du professeur U. Bianchi, pour tenter de trouver une définition pratique du gnosticisme. Ce qui en résulta toutefois ne fut pas très encourageant. Les érudits proposèrent alors de limiter l’usage du mot gnosticisme aux mouvements hérétiques du deuxième siècle, alors que le terme plus générique de gnose se référait à la connaissance des mystères divins réservée à l’élite [5].
Ainsi donc le problème demeure. Comment définir le gnosticisme à partir de cette grande variété d’éléments proposés tout au long de l’histoire ? Comme je l’ai dit, j’en suis venu à proposer une typologie. Ainsi, j’essaie de définir le phénomène en dressant la liste de quelques traits caractéristiques communs à toutes les manifestations considérées comme gnostiques. Parmi les spécialistes qui ont adopté cette approche typologique dans le passé, nous avons le grand théologien W. Bousset, dans son Religionsgeschichtliche Schule [6] [Histoire des religions –ndt] et le théologien A. Harnack. [7] Parmi les spécialistes plus récents, on peut citer par exemple H. Jonas [8] , ou d’autres encore, comme C. Emery [9] et C. Markschies [10].
J’ai donc la possibilité, en tant qu’universitaire spécialisé dans l’étude comparative des religions, d’analyser les rapports qui existent entre la religion gnostique et la scientologie, toujours dans le cadre de cette typologie que je viens d’évoquer. J’ai bien conscience malgré tout qu’il restera une part d’ombre. Car en effet, toute approche typologique visant à définir le gnosticisme ne peut extraire et isoler des points de doctrine qu’à partir de mythologies complexes et variées.
En dépit de tout cela, je proposerai une typologie simple, la mienne, juste pour la comparer à la scientologie, tout en résumant quelques traits essentiels de la gnose.
Historiquement nous le savons, le concept de gnose remonte aux croyances et sectes qui fleurissaient aux premiers siècles de l’ère chrétienne, combinant des éléments du Christianisme, du Platonisme et d’autres religions orientales. Au départ, le concept se référait uniquement au principe du mental (noûs) et de la raison (logos), sans plus. Et c’est au cours des siècles de l’ère chrétienne que le concept a été élargi. La gnose est devenue la « connaissance du monde divin et de la vraie nature intérieure des choses ».
Pour ma propre typologie, j’ai sélectionné quelques caractéristiques tirées de la gnose. On peut en dresser la liste suivante :
 
- Il y a l’idée d’un Dieu lointain et transcendant.
- Introduction d’un mythe cosmologique, présent dans presque tous les récits et qui postule une chute ou une séparation d’avec le monde divin, dont la conséquence fut le démiurge, c’est-à-dire un second Dieu, qui engendra le monde.
- Le monde physique est le résultat de l’ignorance.
- Le monde physique est considéré comme une prison et une illusion (l’espace et le temps sont en effet des illusions) créées par un demi-dieu (le démiurge) et gardées par des démons malveillants (les Archontes).
- L’humanité se trouve dans un profond sommeil causé par l’ignorance. Elle a perdu quelque chose d’essentiel en abandonnant le pouvoir spirituel attaché à la conscience de soi, même si une particule divine demeure malgré tout vivante en l’homme.
- Tant qu’il n’est pas éveillé, l’homme demeure un étranger (Jonas) dans ce monde, et il souffre de rêves agités.
- La seule chance d’éveil passe par la connaissance. 
- Le principal objectif dans cette situation de servitude, c’est l’acquisition de la connaissance afin de libérer l’homme intérieur des liens de l’ignorance, lui permettant ainsi de retrouver sa nature et son royaume divins.
 
I. 2. Le concept de gnose en tant que Connaissance
 
            Sur un plan épistémologique, le savoir gnostique ne surgit pas d’une réalité qui serait distante. Il ne peut pas davantage être acquis méthodiquement par l’examen attentif du monde extérieur. Et par ailleurs, il ne saurait être révélé par un Dieu transcendant, comme dans le christianisme. Non, il provient d’une source interne, il résulte d’une expérience personnelle qui repose sur l’imagination ou l’intuition spirituelle. Dans ce sens, la gnose est une connaissance spirituelle. Et la connaissance de soi est aussi la connaissance de Dieu : les deux composantes, le soi et Dieu, sont les deux faces d’une même pièce. La gnose n’est donc pas l’équivalent d’un vague savoir supérieur, absolu ou parfait. Il s’agit plus exactement de la recherche du plus haut niveau spirituel de la réalité.
Et le progrès en direction de cette double connaissance est vu comme un parcours ou cheminement spirituel. On se rappelle que selon Quispel, l’essence de la gnose c’est l’expression mythique du soi [11]. Et on retrouve là le chemin suivi par le gnosticisme, comme dans l’ésotérisme et l’hermétisme. Dans toutes les formes de gnosticisme, l’expérience du soi durant le cheminement spirituel est fondamentale. Or nous verrons que quelque chose de similaire existe en scientologie, avec une manifestation du soi qui peut s’assimiler à la confiance et aux capacités de la personne.
Dans le même ordre d’idée, la connaissance est secrète. La connaissance spirituelle n’est pas accessible à tous, mais seulement à ceux qui la méritent, et sa substance doit être gardée secrète. Ainsi par exemple, dans l’Evangile selon Thomas, Jésus a déclaré : « Je révèle mes secrets à ceux qui sont dignes de ces secrets. » [12] Par ailleurs, un autre fait marquant est que cette connaissance spirituelle, à la différence du savoir de faits et de théories basés sur la raison, concerne un savoir que l’on peut qualifier de « transformationnel » : puisqu’elle « concerne les secrets du salut, la connaissance n’est plus théorique, elle ne regroupe pas un ensemble de concepts et d’information sur des choses, elle sert plutôt à transformer la condition humaine ». [13]
Nous verrons que les mêmes objectifs sont présents au sein de la scientologie. La scientologie représente un savoir qui transforme le monde, voire qui le transcende.
 
I. 3. L’imagination dans la religion gnostique
 
            Nous avons déjà identifié quelques traits de la religion gnostique. Rappelons-nous que la gnose n’est pas seulement une gnose passée, elle est également la gnose nouvelle et moderne, dotée de traits similaires. C’est pour cette raison que nous devons aborder la question de l’imagination dans la gnose, « un outil essentiel pour atteindre cette gnose, car l’imagination est créatrice, elle change le soi, comme le monde autour de soi ». [14]
L’imagination joue donc un rôle précis dans la gnose moderne. Elle est le produit typique d’un développement survenu au cours du dix-neuvième siècle et qui a accompagné le concept de religion et de science. Selon moi, l’imagination a trouvé sa place entre religion et science. La théosophie et l’occultisme confirment la direction prise par la nouvelle gnose. L’ésotérisme occidental a développé de nombreux exercices d’imagination centrés autour de Dieu, de l’homme et de la nature, comme l’a fait par exemple le mystique J. Boehme (Voir à cet égard les travaux de Wouter Hanegraff) [15]. Il en a été de même pour la vague de penseurs romantiques qui tirèrent leur inspiration de la gnose présente dans d’autres religions, comme dans la kabbale juive, le culte égyptien d’Isis, ou encore l’hindouisme ou le bouddhisme.
On peut d‘ailleurs inclure ici des chercheurs, des militants ou des artistes comme Richard Payne Knight, Sir William Jones, l’expert en religions orientales, le poète William Blake, Robert Owen, sans oublier Madame Blavatsky.
            L’imagination et, en particulier, le reflet du divin dans la nature ou l’imagination divine ont joué un grand rôle dans la gnose moderne. On peut même dire que c’est grâce au pouvoir de l’imagination que le gnosticisme moderne a pu créer de nouveaux thèmes, de nouvelles perspectives et susciter un vrai progrès sur les questions de religion, de science et d’art. C’est particulièrement vrai à notre époque moderne.
On peut se poser la question : pourquoi vouloir élargir la discussion et passer de la gnose classique à la gnose moderne ? La réponse est simple : ce n’est qu’avec cette vision élargie de la gnose que l’on peut percevoir la proximité de la scientologie avec ces différentes questions de religion, de science et d’art. Pour autant, cette idée concernant l’imagination du thétan est très proche du concept du même nom que l’on trouve dans la gnose, et la question des OT (Operating Thetans, en anglais) est semblable à cette autre tradition dite de l’ascension de l’âme, avec les secrets qui l’accompagnent.
 
II. 1. Comparaison : Le savoir et l’imagination en scientologie
 
            Nous connaissons cette déclaration de L. Ron Hubbard : « La scientologie est la science qui consiste à savoir comment savoir les réponses. » [16] D’un point de vue épistémologique c’est correct, du fait de la disposition intellectuelle du scientologue, qui doit manifester de la curiosité envers la connaissance secrète, même si jamais il ne prétend recevoir de révélation. En fait, en scientologie, la connaissance est la clef de tout, le premier principe du progrès spirituel. C’est la voie dans la bonne direction pour atteindre la liberté de l’esprit. Mais qu’est-ce que tout cela signifie ? Je répondrais que le « savoir comment savoir » rejoint ces autres questions que l’on se pose dans la religion gnostique : « comment se libérer de la matière ? », « comment inventer la nouvelle réalité et la nouvelle liberté ? », ou encore « comment sortir de l’illusion cosmique ? », en des termes peu différents des questions existentielles propres au gnosticisme.
Et à cet égard selon moi, la connaissance accompagnée de l’imagination est ce qui symbolise le mieux la nouvelle épistémologie. Ce n’est pas tant le contenu seul de la connaissance qui est en jeu ici, mais d’abord et surtout la capacité d’imaginer ce que représente cette liberté totale, quand on parle du « Pont vers la liberté totale »C’est le thème central de cette nouvelle vision proposée par L. Ron Hubbard, que ce soit pour l’état dit OT (Operating Thetan) ou pour la route conduisant à OT.
Pour l’élaboration de cette route, où la connaissance joue à jeu égal avec l’imagination dans la pensée de Hubbard, on trouve la religion, la technologie ou la science, et puis l’art. Et il n’y a aucune raison de se montrer trop curieux quant à savoir ce que pourraient être ces secrets scientologiques liés aux étapes ésotériques menant à OT, car il n’y a qu’une seule et vraie question. Il s’agit d’un principe méthodologique, c’est la possibilité d’imaginer la liberté en dehors de la matière. C’est la connaissance authentique. C’est la gnose.
Par ailleurs, comme c’est le cas pour le gnosticisme, l’expérience du thétan opère comme une transformation qui partirait de l’état d’homme déchu pour regagner ensuite pas à pas le salut, le tout reposant sur une idée bien subversive et un premier axiome selon lequel : « la réalité est une construction mentale ». C’est ainsi que l’on pourrait décrire les premiers axiomes un peu comme l’état primitif ou originel du thétan. Ces axiomes expriment la lutte continuelle entre l’esprit et la matière. Et le premier axiome de préciser : « la vie est fondamentalement un statique » (c’est-à-dire sans le MEST – un acronyme anglais pour Matière, Energie, eSpace et Temps). Cet élément souligne la séparation originelle qui existait entre le thétan et la matière. En fait, et comme a pu l’écrire l’Eglise de Scientologie Internationale : « Le thétan c’est la personne elle-même, pas son corps, ni son nom, ni l’univers physique, son mental ou quoi que ce soit d’autre. C’est ce qui est conscient d’être conscient, c’est l’identité qui est la personne. » [17]
Le deuxième axiome déclare : « Le Statique est capable de considérations, de postulats et d’opinions. » Cela signifie que le thétan possède l’aptitude à transformer la réalité, simplement grâce à la puissance de sa pensée. Quant au troisième axiome, il nous apprend que : « L’espace, l’énergie, les objets, la forme et le temps sont le résultat de considérations du Statique et/ou de considérations auxquelles il a donné son accord. » [18] Cela signifie que la réalité elle-même est déjà une création du thétan, une « pensée » de ce dernier, ou un accord entre des thétans.
On peut aussi voir un aspect négatif de la matière, dans son rapport au thétan. Nous avons ainsi un important axiome, le numéro 50 qui précise : « Théta, en tant que MEST, doit contenir des considérations qui sont des mensonges. » [19] Cela signifie que dès que le thétan entre en contact avec le MEST, une situation négative apparaît, c’est l’illusion de la réalité, un parfait mensonge. Cette proposition insiste une fois de plus sur l’opposition manifeste qui existe entre le MEST et le thétan. Le résultat final, lorsque la matière s’allie ou se mélange au thétan, c’est que cette matière devient simplement « mensonge ». 
Il s’agit là d’une nouvelle épistémologie, d’une vision nouvelle. Mais cette vision est très en phase avec le concept classique de la gnose. Et nous pourrons donc établir un catalogue des aptitudes du thétan, comme on l’avait envisagé.
 
II. 2. Deuxième comparaison : Des caractéristiques similaires en scientologie 
 
« La matière est mauvaise, et notre être matériel se détourne de Dieu, comme s’il s’agissait d’un péché. »
(Irénée de Lyon, Contre les hérésies)
 
            Si on compare les caractéristiques du thétan dans ses rapports à la matière, en prenant comme base de travail l’épistémologie des axiomes que l’on vient de citer, et en suivant la cosmologie élaborée par L. Ron Hubbard, on peut alors établir les éléments parallèles suivants :
 
 - Dieu en scientologie, correspond à la huitième dynamique, et ce concept n’est pas encore bien compris : il correspond à la partie la plus excentrée, la plus éloignée des cercles de l’existence et de la survie [20]. C’est le même principe qui prévaut dans la doctrine gnostique, où Dieu demeure agnostos theos, c’est-à-dire un Dieu inconnaissable. On peut cependant ajouter que dans ces deux religions, un plus haut niveau de conscience signifie une meilleure perception de Dieu.
 - Les thétans engendrent l’univers matériel par la chute dans la matière [21]. C’est le premier détachement de la matière. Ça correspond à la séparation, la chute dans la matière décrite par la doctrine gnostique.
 - On pense que l’univers n’a pas de réalité indépendante. Il dériverait cette réalité apparente (fruit de l’ignorance) du fait que la plupart des thétans s’accordent sur son existence. Ce n’est donc que par un acte de la pensée que le monde peut exister.
 - On croit que les thétans se sont éloignés de la grande Unité dès le moment où ils ont commencé à s’identifier à leur création plutôt que de s’identifier à leur état originel de pureté spirituelle. Et leur nouvel état est alors devenu une prison.
 - Les thétans ont perdu la mémoire de leur vraie nature en même temps qu’ils perdaient leur pouvoir de création spirituelle. En ce sens, ils sont devenus des étrangers dans ce monde, comme les âmes dans la doctrine gnostique. L’esprit (le noûs divin ou partie divine de l’âme) ne peut s’allier à la matière. Il y a incompatibilité.
 - Et les thétans en sont donc venus à ne se comparer à rien d’autre que des êtres incarnés.
 - Pourtant, grâce à la connaissance le thétan est en mesure de lutter contre la matière et ainsi regagner son état spirituel originel, la liberté totale. Ce n’est que par la connaissance qu’il pourra mettre fin aux cycles des vies passées et que le pur esprit pourra retourner vers la source.
 
Commentaire : recouvrer l’autonomie par la connaissance 
 
            Tenter d’illustrer la typologie gnostique, comme je viens de le faire, n’est pas une tâche aisée. Les systèmes gnostiques sont en effet tous différents et le rôle du démiurge, comme celui des Eons, diffèrent constamment selon les versions [22].
            On peut au moins cerner quelques points communs à tous les mythes quand on aborde le pouvoir de la connaissance. Même si la connaissance a souvent été révélée à des hommes piégés dans la matière par des personnages intermédiaires, la pensée gnostique repose sur la possibilité de se connaître complètement avec pour conséquence son propre salut. Atteindre son propre salut, c’est pouvoir résister aux forces du mal. Les idées gnostiques sur la création du cosmos et de l’homme, avec la rédemption de l’être humain et de son âme grâce à l’ascension des plans astraux, sont par ailleurs très proches du principe philosophique de l’heimarméné [forces qui gouvernent l’univers – ndt].
Ce principe contient un aspect négatif puisqu’il repose sur l’existence d’une tension entre la liberté humaine et les puissances cosmiques, et c’est cette tension qui détermine le destin terrestre. Mais il revêt en même temps une importance capitale dans le gnosticisme qui a adopté cette idée astrologique de l’heimarméné, où des Archontes représentant les forces divines ont été relégués à l’état de démons, incapables de résister au désir de l’homme pour la connaissance. L’âme de l’homme donc est menacée par des pouvoirs célestes et des sphères planétaires démoniaques. Et dans cette lutte, l’homme ou l’esprit postule que la gnose, c’est-à-dire la connaissance, est l’arme qui pourra le libérer des chaînes de l’heimarméné. A ce titre la gnose, ou connaissance, a pu être justement appelée religion de l’auto-libération ou de l’autonomie recouvrée de la personne grâce à la connaissance.
Ce concept de l’autonomie recouvrée par la connaissance, concept vu comme une vérité absolue, sans référence aucune aux divers discours sur la gnose, on le retrouve un peu partout. Et on peut parfaitement l’appliquer à la scientologie. Les thétans, pour la scientologie, subissent les aléas de la vie en raison de leur ignorance. Les conséquences en sont le piège dans la matière et l’obscurcissement de l’esprit. A la fin du voyage toutefois, le salut devient possible, qui passe par la connaissance et la victoire sur la matière. On peut alors se demander : mais d’où vient le salut ? Et la réponse est : il vient par les exercices et l’audition, à partir de la force spirituelle toujours présente dans la matière et qui permet au thétan de savoir comment se libérer de ce monde [23].
Et Hubbard l’a affirmé, les thétans, grâce aux postulats identifiés à de la connaissance, peuvent devenir les maîtres de la matière. Ils sont donc capables de changer la réalité au travers de ces postulats, de ces décisions et pensées. Ils peuvent ainsi manipuler la réalité mais également se libérer. Et on voit donc que les thétans traversent les mêmes aventures que celles vécues par le démiurge.
 
III. Des liens avec les religions orientales
 
III.1. Quelques comparaisons récentes avec les religions orientales (R. Wallis, F. Flinn, S. Kent)
 
            Nous avons pu relever tout d’abord qu’au cours de cette encore brève histoire de la scientologie, un nombre significatif de travaux ont été publiés qui comparent scientologie et religions orientales. Quelques-uns de ces travaux énoncent que la scientologie a suivi, au moins en partie, la trace des grandes traditions de l’Inde. La plupart des textes affirment que la scientologie aurait imité certaines religions orientales, à savoir l’hindouisme et le bouddhisme. Je me propose donc de rédiger ici un bref compte-rendu de ces courants d’idées.
Roy Wallis fut l’un des premiers auteurs à étudier la scientologie, dans les années 70. Il étudia l’Eglise de scientologie avec le point de vue d’un sociologue, et après avoir lu l’essai intitulé « Le Yoga, immortalité et liberté » (1954) de M. Eliade, il fut convaincu que la scientologie avait repris quelques principes provenant directement du yoga hindou. Wallis écrivit alors : « Dans le yoga, on trouve un certain nombre de parallèles évidents avec la scientologie. » [24] Pour Wallis les deux principales convergences identifiées par rapport à la scientologie étaient les suivantes : le système du yoga amènerait en premier lieu à un nouvel état de conscience, une renaissance conduisant à un « état d’être non conditionné » ; ensuite, le but du Samkhya-yoga serait de provoquer une séparation du Purusha (esprit immortel) d’avec le prakrti (la matière). L’objectif de la scientologie serait identique, en cherchant à dissocier le thétan, équivalent au Purusha (immortel, libre, divin) dans le but de le libérer du MEST (la matière, le prakrti). On peut accepter ces pistes de réflexion, même si la convergence n’est pas aussi parfaite qu’on pourrait le croire, le Purusha ne se mélangeant jamais vraiment avec la matière.
Si on doit comparer les deux systèmes, j’ajouterai ceci : nous savons que le principe au cœur du yoga est que, par l’application de pratiques, on est capable de contrôler ce qu’on appelle le « citta-vrtti » (perturbations, tourments du mental). Il en va de même en Dianétique et en scientologie, où le contrôle du mental réactif, et la possibilité de surmonter les engrammes présentent une signification équivalente. Avec l’engramme en fait, le mental se trouve soumis à une réalité affective et négative. C’est exactement l’équivalent du citta-vrtti. Et il s’agit là, selon moi, d’une équivalence qui n’avait jamais encore été relevée.
Dans les années 70, un autre auteur a comparé la scientologie aux religions orientales, en particulier au bouddhisme. Je veux parler de Frank Flinn. A cette période déjà, il avait qualifié la scientologie de « bouddhisme technologique » [25]. C’était pour moi l’expression d’une grande intuition. Dans son essai, Flinn compare le Clair de la scientologie à l’homme illuminé, l’homme éveillé, semblable au Bouddha. Le concept de Clair serait équivalent à celui de l’Illuminé, qui comporte cette idée de liberté et de conscience ou d’éveil [26]. Je suis d’accord en grande partie avec Flinn, et les principales comparaisons qu’il effectue entre la scientologie et le bouddhisme en particulier, notamment les quatre caractéristiques suivantes, me paraissent également établies : (1) Savoir pour soi-même, ou l’expérience personnelle vue comme un critère de vérité ; (2) La compréhension scientifique du principe de cause et d’effet, au sujet de l’esprit (karma) ; (3) Une approche pragmatique du bouddhisme sans aucune autre vision métaphysique ; et enfin (4) l’accent mis sur l’action individuelle [27].
Indéniablement, ces grands principes sont semblables à ceux que l’on peut trouver en scientologie. Flinn observe ensuite que le passage de la Dianétique vers la scientologie s’est effectué grâce au concept du thétan, concept qui se substitue, sous certains égards, à celui de Clair. Cette transition est en effet très intéressante. Selon Flinn, elle se serait faite suite à la découverte de nouveaux éléments concernant la manière dont le thétan : a) a la possibilité de conquérir le MEST, b) peut être comparé à l’esprit chrétien ou l’âme, c) possède à présent de nouvelles dynamiques, dont celles du monde animal, de l’univers, de l’esprit, et de l’infini ou Dieu, sans oublier (d) lElectromètre, qualifié par Flinn de « sacrement technologique » [28].
Selon moi, tout cela a été fort élégamment décrit et correspond bien à la réalité. Le thétan toutefois, que l’on nomme par ailleurs le statique, affiche une plus grande perfection (potentiellement au moins) que le Clair. Et si c’est bien le cas, on peut se demander pourquoi Flinn n’a pas fait usage de ce nouveau concept de thétan, ou de théta-Clair, soit un statique ou un esprit libéré du MEST, ce qui aurait permis de mieux comprendre cet homme « illuminé » devenu un nouveau Bouddha. En fait, au début des temps le thétan était totalement détaché de la matière, et il doit à présent se libérer du MEST. Donc pour moi, sans aucun doute, les termes de thétan et de théta-Clair conviendraient mieux à cette réalité que le mot de Clair.
Je ne parlerai pas de la comparaison faite entre la scientologie et les religions orientales par Jon Atack, auteur de l’ouvrage à sens unique intitulé A Piece of Blue Sky [29]. Il a été scientologue dans le passé, puis est devenu ennemi déclaré de l’Eglise. Il a voulu comparer le scientologue au moine bouddhiste. Mais en quels termes ? D’une manière négative exclusivement. Son ouvrage aurait pu avoir de l’intérêt mais il a été complètement déformé par ses propres préjugés. En vérité, l’auteur qui a écrit le plus abondamment sur la scientologie, tout en possédant une solide connaissance des religions orientales, est le chercheur canadien Stephen Kent de l’université d’Alberta [30].
L’auteur examine les références aux religions orientales présentes dans les écrits de L. Ron Hubbard. Et dans ce cas-là aussi, je dois reconnaître tout de même que l’auteur n’est pas totalement libre de préjugés à l’encontre de la scientologie. Et je trouve trop négative l’analyse qu‘il en fait. Par rapport aux religions orientales, la principale affirmation de cet expert est que la comparaison faite entre les religions orientales et la scientologie est par trop « superficielle ». Certains mots dérivés de l’hindouisme et du bouddhisme et employés ou interprétés par Hubbard seraient incorrects. Je dois admettre que Kent a raison. Mais j’ai en même temps quelques remarques à faire à propos de Kent lui-même. Ces observations sont correctes et Hubbard s’est trompé à propos desdits termes. Ainsi, il a écrit : « Dharma est presque interchangeable avec le mot dhyana » [31] , alors qu’en fait, dhyana et dharma n’ont pas du tout le même sens dans l’hindouisme. Et en même temps je dois faire remarquer, en défaveur de Kent, qu‘une telle critique est insignifiante et marginale, s’agissant d’un leader religieux qui est d’abord et avant tout un esprit créatif. Voilà un homme qui a fondé un syncrétisme religieux pour servir ses propres besoins religieux.
            C’est pourquoi je tiens à préciser ici que Kent ne me semble pas très fiable en matière d’études religieuses. On ne peut demander à un leader religieux d’opérer des traductions littérales d’une religion à une autre. Le génie religieux est doté de ce pouvoir capable de transformer les choses, et il est toujours syncrétique. Je remarque d’ailleurs que toutes les religions du monde sont apparues sous une forme syncrétique, c’est-à-dire souvent dotées d’éléments fort disparates.
 
III.2. Quelques références directes aux religions orientales
 
            Je voudrais montrer ici que la scientologie présente également de nombreuses affinités avec les religions orientales, en particulier l’hindouisme et le bouddhisme, qui sont en substance des pratiques gnostiques. Nous devons nous rappeler tout d’abord que L. Ron Hubbard lui-même a toujours admis que la scientologie avait des affinités avec certains aspects de l’hindouisme, et en particulier avec le bouddhisme. Il a ainsi posé la question :
 
            « Sommes-nous redevables envers l’Asie ?... Nous avons tous les mêmes potentialités, mais il se fait que l’information qui a été collectée au cours des années est disponible en Asie.       Cette information n’a pas été préservée dans le monde occidental. Et on doit alors se tourner vers ces choses, comme le Veda. » [32]
            A cet égard, je pense donc que ces liens avec l’Asie ont été perçus par Hubbard comme étant très étroits, ainsi d’ailleurs que l’a confirmé Kent [33]. Comme je l’ai déjà dit, le concept de bodhi (sagesse) par exemple, est semblable à celui de « savoir », en scientologie. Hubbard précise d’ailleurs dans ses Conférences de Phoenix:
« Ce dont nous venons de parler en termes de connaître le chemin vers la connaissance, est très proche de Bouddha, le seigneur Bouddha, Gautama Bouddha, ou encore le Bienheureux, ou celui qui est Eveillé. »
            Ces mots de Hubbard nous montrent que le chemin vers la connaissance en scientologie est similaire à celui exprimé au travers du concept de Bouddha, celui qui possède le bodhi, la sagesse. Bouddha, comme bodhi, indiquent une même réalité, c’est-à-dire, connaître le chemin vers la connaissance. La connaissance comme la sagesse font partie d’un tout. On note par ailleurs que le concept hindou moksa n’est pas très éloigné de celui de liberté en scientologie. Libération, salut, autosalut, liberté totale, moksa et nirvana indiquent la même idée centrale dans les discours religieux, même si cette idée varie en l’occurrence dans le message chrétien, avec un salut venant d’une source extérieure, d’un sauveur : Jésus-Christ.
            Dans les religions orientales, comme dans la pratique gnostique, le processus central du salut s’opère en passant de l’ignorance à la connaissance spirituelle, sans l’intercession d’un sauveur. La thèse majeure est la suivante : « Nous venons de Dieu, nous participons de son Essence et nous retournerons à lui. » Cette thèse se retrouve dans les Upanishad majeures, comme par exemple dans le Brhadaranyaka Upanishad. Elle constitue également le message central du Chandogya Upanishad. Et comme nous le verrons plus tard, c’est ce même type de message qui est proposé dans la méditation bouddhiste : tout ce dont nous disposons pour nous exercer, c’est notre mental, car le mental, en soi, c’est d’abord et avant tout, le seul refuge (« chacun d’entre nous est son propre refuge »). Rappelons-nous en plus, ce que disait Hubbard : « Le scientologue est un proche cousin du bouddhiste. » [34]
Il nous faut bien reconnaître que la discussion la plus étoffée sur la question des religions orientales traditionnelles telles que le Tao, l’hindouisme et le bouddhisme se trouve dans les Conférences de Phoenix données en 1954 [35]. On y trouve par exemple le thème des vies passées, proche du phénomène de la réincarnation, même si ce thème n’est pas tout à fait identique à l’idée de la réincarnation ni à celle du karma reprise dans l’hindouisme et le bouddhisme [36]. Les similitudes entre les religions orientales et la scientologie sont nombreuses et variées à bien des égards. Et je pense que ces doctrines hindouistes et bouddhistes que l’on retrouve en scientologie ne sauraient être considérées comme des similitudes occasionnelles et ponctuelles, comme un prétexte pour sauvegarder le concept de religion. Non, comme chacun peut le constater, ces doctrines sont présentes ici de manière structurelle. Nous pouvons donc conclure de l’idée de Kent qu’elle est étrange et peu crédible [37].
A propos de cette « dépendance » presque reconnue de l’Eglise de scientologie vis-à-vis des religions orientales, il me revient que Hubbard publia, en 1955-56 son Hymn of Asia en célébration de 2 500 années de pratique bouddhiste. Ce texte est un poème dédié à l’Asie, et souligne, s’il en est, combien Hubbard était enthousiaste pour cette région du monde. Le poème contient une sorte de prophétie percutante dans laquelle Hubbard s’identifierait au Bouddha Maitreya (le « futur Bouddha de la compassion », qui apparaît une fois sous ce nom dans Digha-Nikaya, 26). Que peut- t-on dire de cette comparaison ? Nous savons que cette identification à Bouddha a souvent été critiquée, à savoir, Hubbard apparaissant comme le nouveau Bouddha. Dans Hymn of Asia, il proclame:
 
« Il aura des cheveux blonds, ou roux ;
« Il achèvera le travail de Gautama Bouddha ; (…)
« Je viens pour vous apporter un enseignement ;
« Je viens pour vous aider » (…) [38].
 
Il est vrai que cette prophétie pose question. Pourtant je crois que ces suspicions sont un faux problème. Je me demande d’ailleurs pourquoi aucun chercheur n’a jamais rappelé que la tradition orientale faisait souvent usage de ce procédé d’identification. On peut d’ailleurs avancer que chacun de nous est un Bouddha, sans que cela ne soulève de problème. Et se comparer à un bodhisattva n’a rien d’étrange. C’est même plutôt courant dans l’hindouisme, et pas du tout scandaleux !
 
III.3. La méditation bouddhiste et la pleine conscience en scientologie
 
« En montant l’échelle, on [le thétan] est de plus en plus un individu capable de créer et de préserver son propre univers » 
(L. Ron Hubbard, 8-8008, 48)
 
            Je voudrais pour terminer examiner un autre concept présent à la fois dans la méditation bouddhiste et en scientologie. Je veux parler du concept de la pleine conscience. S’il appartient à la méditation bouddhiste, il représente également un élément très important de la scientologie.
            Prenons cette citation de Hubbard tirée des Conférences de Phoenix, où il parle de dhyana, un mot qui signifie méditation ou concentration (dhyana en sanskrit est l’équivalent du chinois chan, ou du japonais Zen). Hubbard précise : « Ce mot indien de dhyana pourrait parfaitement être traduit par le mot scientologie. » Plus loin, il déclare, en reprenant des mots de Bouddha tirés du Dhammapada : « Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé. C’est fondé sur nos pensées, c’est fait de nos pensées. » [39] Des expressions similaires se retrouvent en effet dans le Dhammapada, avec une signification proche. Permettez-moi d’ailleurs de reprendre ici, mot pour mot, le premier passage de ce texte traditionnel appelé le Dhammapada. C’est sans doute la partie la plus vénérée de tout le Canon Pali. Le texte provient de la tradition Hinayana:
 
« Tout est précédé du mental
Tout est dirigé par le mental
Tout est créé par le mental » (Dhammapada, 1).
 
            Le mental est donc précurseur, il précède toutes les conditions. Pour la méditation bouddhiste, le mental ou conscience est au cœur de l’existence. Le plaisir ou la douleur, le bien comme le mal, le temps et l’espace, la vie et la mort, tous ces éléments ne veulent rien dire s’ils sont séparés de notre conscience. Ainsi, le bouddhisme se concentre complètement sur le mental afin de le contrôler et le surmonter.
            Nous savons par ailleurs qu’en sanskrit, bhavana c’est la méditation, c’est le développement mental, la transformation du mental en vue d’atteindre tous les siddhis (pouvoirs), pour finalement obtenir les états altérés de la conscience [40].
Avec ce concept de bhavana, on peut dire que tout est « inventé » par le mental. On savait que constructivisme et idéalisme étaient des principes déjà présents dans l’ancien bouddhisme. Dans le bouddhisme mahayana et surtout dans le tantrisme, on observe qu’une plus grande attention a été accordée au bhavana. Selon la tradition, par le truchement de la conscience, on peut atteindre et faire l’expérience de ce qu’on pourrait appeler la dernière « idéalité » du monde [modèle final d’un monde parfait et idéal – ndt], où la transparence de la pensée exprime la pure intériorité sous la forme d’une force créatrice. Et ça peut aller jusqu’au point où la réalité s’en trouve toute bouleversé, sachant que le résultat est lié à l’intensité de l’expérience. Dans ces circonstances, la différence entre la réalité perçue et la réalité imaginée disparaît. Et on constate que ce phénomène n’est pas différent de ce que l’on trouve en scientologie, en particulier au niveau du thétan. Car ici, comme dans le bouddhisme, un Operating Thetan peut transformer complètement la réalité, étant devenu lui-même le créateur des choses.
Examinons une fois de plus le phénomène de la méditation. Dans le Satipattana sutta [41] (les quatre fondements de la méditation) du Canon Pali, que signifie précisément le mot méditation ? La méditation, en essence, c’est l’effort soutenu pour porter son attention sur soi-même à tout instant, dans chaque situation, c’est demeurer clair et transparent au niveau de son propre mental, à chaque instant de la vie. La méditation renforce donc la concentration, la clarté de l’esprit et le calme intérieur, permettant ainsi de percevoir la vraie nature des choses, le tout menant à un changement, une transformation et une nouvelle compréhension de la vie. Et cette notion de conscience est semblable au concept développé dans l’Eglise de scientologie. Le but de l’Eglise en effet est d’accroitre la conscience spirituelle des personnes pour qu’elles deviennent plus éveillées, dotées d’une grande clarté de l’esprit. La bonne compréhension des mots, comme leur bonne utilisation dans le discours, ont toujours joué un rôle important et fonctionnel en scientologie. Cela fait partie de cette notion de veille, d’attention spirituelle au service d’une transparence de la conscience.
            Et à cet égard, le but du Pont vers la liberté totale c’est l’augmentation progressive de la conscience. La transformation et l’accroissement de cette conscience se fait au moyen d’exercices pratiques. On pourrait dire que cette séquence d’actions est semblable à la fois dans le bouddhisme et dans la scientologie, même s‘il faut préciser que la scientologie utilise des technologies pour ce faire (audition, exercices, emploi de l’électromètre, etc.), alors que dans la méditation bouddhiste, on n’utilise que le mental pour observer et contrôler le mental lui-même, et pour en fin de compte le « détruire » [42]. Il faut toutefois noter que la signification primordiale de l’éveil mental qui est défini comme la conscience, puis de l’expression « conscient d’être conscient » en scientologie (en scientologie, « conscient d’être conscient » signifie être conscient de la justesse des choses, alors que ce qu’on appelle « l’unité consciente d’être consciente » c’est la personne elle-même [43], et enfin du concept de smrti/ sati (sanskrit-pali), révèlent un seul et même but pour les deux religions.
Les deux religions convergent donc en un point précis quant à ce concept du mental : le mental doit être conquis par l’esprit. Lors du développement des capacités de l’esprit, l’homme arrive à un niveau où il acquiert de grands pouvoirs (siddhi), comme par exemple une grande clairvoyance, l’aptitude à changer de taille, à provoquer des phénomènes grâce au mental, à être invisible ou à pouvoir marcher dans les airs [44]. Des choses semblables se produisent grâce à la connaissance et la conscience, en scientologie. L’Operating Thetan regagne des pouvoirs extraordinaires ou des capacités surnaturelles grâce à la pensée, comme par exemple l’extériorisation, la communication avec les morts, la perception de l’Etre Suprême et tout ce qu’on appelle les perceptions thêta [45]. Insistons toutefois sur le fait que dans la vision de Bouddha, les pouvoirs supérieurs n’ont que peu d‘importance. Le seul pouvoir vraiment important c’est l’intuition profonde de la vraie nature des choses.
 
IV. Quelques remarques suivies de mes conclusions
 
IV. 1. Le thétan et l’âme ou l’esprit : Le cheminement spirituel 
 
Parallèlement à l’idée du thétan, il y a cette autre idée que l’âme ou l’esprit est le vrai centre de la personnalité, le moi profond de l’homme. Les historiens des religions tiennent clairement ce discours. C’est la position de M. Eliade [46], de E. Zolla [47], J. Campbell [48] ou encore G. Jung [49], par exemple. Et ce n’est pas seulement la vision au cœur de la pensée chrétienne. C’est aussi la vision de l’ésotérisme et de l’hermétisme, dans leur ensemble [50]. L‘homme est un esprit. La conséquence de cette affirmation, c’est d’abord la sacralisation du moi. Cette sacralisation est d’ailleurs perceptible dans la gnose moderne, et avait déjà été esquissée dans la religion gnostique des premiers temps : l’homme est un esprit, l’homme est un Dieu, ou un demi-Dieu. Paul Heelas a noté la présence de cette vision dans la spiritualité moderne, somme toute en des termes identiques à la spiritualité du temps jadis. Dans les communautés spirituelles, selon Heelas, l’être humain moderne est perçu essentiellement comme un Dieu ou une déesse en exil [51]. Même si Heelas a pu faire valoir ses arguments pour ce qui concerne la modernité, l’origine véritable de cette divinité en l’homme n’en est pas moins très ancienne.
On retrouve la très ancienne origine de cette argumentation en reprenant les idées de Platon sur l’Orphisme selon lesquelles l’âme est divine ou possède une étincelle divine. Il suffit de nous souvenir ici du premier mythe Orphique. Dans le Mythe de Dionysos de Platon (il s’agit du premier mythe gnostique), les Titans assassinent le jeune dieu, Dionysos [52] et le dévorent. Pour les punir de leur crime, Zeus les foudroie, et de leurs cendres naissent les hommes. L’homme est donc à moitié Dieu par Dionysos, et à moitié bête par les Titans. En d’autres termes, il est à moitié Dieu par la chair de Dionysos, et à moitié bête par les cendres des Titans. Et d’après Platon, l’homme se sent évidemment comme dans une prison : le corps (qui provient des Titans) maintient l’âme en servitude, avec son étincelle divine (l’âme, le noûs, le pneuma). Son seul but est donc de libérer l’âme de cette prison et de retourner à la source, revenir au plérôme, c’est-à-dire le monde divin auquel il appartient. Car l’âme bien entendu appartient au divin.
En suivant cette idée de Platon sur le monde de l’âme, les auteurs ont pu développer au cours des siècles passés, de la Renaissance au Romantisme, en passant par le siècle des Lumières, l’idée d’un cheminement de l’âme, son voyage pour retourner vers le principe divin, ce qui signifie en même temps le retour vers le moi profond de l’âme humaine. Or ici aussi nous rencontrons de grandes similitudes. Cette aventure humaine ressemble fort à ce récit de Hubbard sur les thétans déchus de leur condition spirituelle originelle et désireux à présent de « rentrer au foyer », de retourner à la source. Mais pour ce faire, il faut bien entendu entreprendre un voyage. Ce périple des thétans décrit par Hubbard n’est pas différent du voyage de l’âme. Rappelons-nous également que cette relation entre cheminement, voyage intérieur et extérieur, a déjà fait l’objet de travaux littéraires. Ainsi pour Novalis, R. Maria Rilke et surtout Hermann Hesse dans Le Loup des steppes (1927), il existe bien un voyage pour l’homme et son âme, et le foyer de cette âme réside, tout comme pour le thétan, « au-delà du temps et de l’espace » [53]. Les thétans doivent voyager par-delà le temps et l’espace pour rejoindre leur « foyer ».
 
 
IV.2. Les secrets doivent demeurer tels pour protéger la notion du sacré
 
            Le gnosticisme, l’ésotérisme et l’hermétisme ont un autre point commun avec la scientologie. Ces religions adorent les vérités cachées. Des passages de leurs doctrines doivent rester voilés. La vérité sur le savoir éternel peut être connue de quelques personnes éminentes, même sans médiation. Cette idée d’initiés et de sages qui partagent la grande connaissance est un thème récurrent dans l’histoire de ces religions, qui a traversé le temps jusqu’à aujourd’hui. Ce besoin de connaissance s’accompagne souvent d’une idée d’expérience personnelle.
            Ce paradigme se retrouve dans l’Eglise de scientologie. Et on pourrait se demander pourquoi une nouvelle religion comme la scientologie voudrait garder certaines informations secrètes. Ce fait a d’ailleurs suscité un scandale il n’y a pas si longtemps auprès de certains de nos contemporains. On ne devrait pourtant pas y trouver à redire. La scientologie conserve certaines informations confidentielles exactement comme le font d’autres religions. Le sacré doit conserver ses secrets. Ceux-ci font partie de l’inexprimable et doivent demeurer tels.
Cette réalité fait partie de l’épistémologie du sacré que l’on retrouve dans toutes les pratiques ésotériques. On la retrouve aujourd’hui dans la pensée de l’épistémologue Gregory Bateson, avec son ouvrage sur la « Peur des Anges » [54]. Le même thème se retrouve par exemple chez Roy Rappaport, l’anthropologue des rituels. [55] Le vieil axiome précise que si le sacré est complètement révélé, alors il disparait. Le savoir est toujours plus précieux que notre droit à le connaître. D’une certaine manière, les secrets sont nécessaires à la religion elle-même.
On pourrait d’ailleurs essayer de rapprocher les secrets en religion de la théologie « apophatique ».
Dans l’histoire des religions, nous avons l’exemple de Hermès et de Zoroastre à qui on demande de révéler la connaissance secrète. Mais dans tous les cas, la doctrine ésotérique ne peut survivre qu’en suivant la dialectique de la vérité cachée et révélée. La présence de maîtres est donc nécessaire à la transmission du secret, et c’est au moyen de rites initiatiques que ce secret peut être révélé et compris.
 
En scientologie, certains niveaux de connaissance demandent une préparation spécifique, une sorte de rite initiatique. Il est donc préférable de ne pas en parler. La scientologie est une religion proche de la science et elle possède sa propre technologie. Mais en même temps, elle comporte une doctrine ésotérique et certaines informations qui ne doivent pas être connues. Nous respectons ce choix. Ainsi par exemple, les niveaux OT supérieurs ne sont pas connus, et certains n’ont même pas encore été publiés.
 
IV. 3. Un regard porté devant nous : science, religion et technologie dans le futur
 
            Il y a des choses à apprendre de la doctrine de Hubbard, que ce soit sur un plan méthodologique ou dans le cadre de l’histoire des religions. Et j’en profiterais ici pour émettre quelques suggestions. En somme, nous avons besoin de créer de nouvelles relations entre science et religion, entre le monde matérialiste et l’univers spirituel. Car ces deux domaines apparaissent trop distants l’un de l’autre quand on écoute le discours de l’Occident sur la religion. Si le matérialisme est devenu comme une sorte de « matière morte » pour nos contemporains, pendant que progressait notre modernité, nous sommes devenus de plus en plus conscients de la subjectivité et de l’individualité de notre monde spirituel, tournés davantage à présent vers le subjectivisme [56].
Il nous faut aujourd’hui retrouver plus d’équilibre, retrouver la voie du milieu, comme elle existe dans le bouddhisme. Si, comme nous le disent les spiritualistes, c’est l’idéologie matérialiste, dans ses aspects scientifique, mécaniste et technologique qui entrave l’esprit vivant, les matérialistes eux jettent le blâme sur l’obscurantisme théologique et mythique des spiritualistes, lequel aurait exorcisé le corps et la matière, rendant impossible l’identification de toute forme de vie dans le monde matériel. C’est toujours la même vieille lutte entre les sciences humaines et les sciences naturelles : entre Geisteswissenschaften et Naturwissenschaften (W. Dilthey) [57]. C’est pourquoi une nouvelle médiation nous semble nécessaire, comme celle qui était déjà en existence et pratiquée à l’époque de l’ésotérisme et de la théosophie, mais qui a été perdue depuis. Les mondes séculiers et religieux ne s’opposent aucunement. Ils doivent au contraire œuvrer ensemble. Je pense que la scientologie, par ses principes novateurs sur le monde physique et spirituel montre la direction que devraient peut-être prendre, ensemble, les religions et l’humanité [58].
 
 
 
 
 
1. Voir M.A. Williams, Rethinking Gnosticism. An Argument for Dismantling a Dubious Category, Princeton University Press, Princeton 1996.
2. La littérature sur le sujet est sans limite. Je ne citerai que deux études: K. King, What is Gnosticism? Harvard University Press, Cambridge (MA) 2003; et le classique: H. Jonas, Gnostic Religion,: The Message of the Alien God and the Beginnings of Christianity, Beacon Press, Boston 2001, 3ème édition.
3. Voir M.F. Bednarowski, New Religions and the Theological Imagination in America, Indiana University Press, Bloomington et Indianapolis 1989, en particulier 34. Elle parle de la “cosmologie dualiste”, “du monde créé par une déité malveillante” et “de sa vision des hommes et des femmes ignorants de l’étincelle divine or de la particule de divinité intérieure”.
4. Cf. L. Ron Hubbard, Scientology 8-8008, Bridge Publications, Los Angeles 2006, 48.
5. Cf. U. Bianchi (éd.), Le origini dello gnosticismo, Brill, Leiden 1967, p. XX
6. W. Bousset, Hauptprobleme der Gnosis, Gottingen 1907.
7. A. Harnack, ,What is Christianity?, HarperTorchbooks, New York 1957 (réimprimé
1908),54-56, 62-68. Voir K. King, Qu’est-ce que le gnosticisme, cit. 55-70.
8. H. Jonas, The Gnostic Religion, Beacon Press, Boston 2001, partie I, chap. 3, 48 voir typologie
9. C. Emery (éd.), William Blake: The Book of Urizen, Le livre de Urizen, University of Miami Press, Coral Gables, Florida 1966.
10. C. Markschies, Gnosis: An Introduction, T. et T. Clark, London 2003 (Die Gnosis, Beck, Muenchen 2001).
11. “Mythischer Ausdruck der Selbsterfahrung”. G. Quispel, Gnosis als WeltreligionDie Bedeutung der Gnosis in der Antike 2ème. éd., Origo Verlag, Zuerich 1972, 37.
12. Gospel of Thomas, Saying 62.
13. Voir H. Jonas, The Gnostic religion: Beacon Press, Boston 1958, 35.
14. A. Faivre, Theosophy, Imagination, Tradition: Studies in Western Esotericism, State University of New York, Albany 2000, en particulier: Exercices sur l’imagination,,, 99-145.
15. Cf. W. Hanegraff, New Age Religion and Western Culture: Esotericism in the Mirror of Secular Thought SUNY Press, Albany 1996.
16. Cf. Ron Hubbard, Scientology: A New Slant of Life, Bridge Public. Inc., Los Angeles 2007, 25
17. What is Scientology, Bridge Publications, Los Angeles 1992:8.
18. Pour ces trois axiomes, voir L.R. Hubbard, Axioms, Part I. Lectures given on 20 August 1954, in Idem, Phoenix Lectures, cit, 172-174.
19. Cf. L. Ron Hubbard, op. cit., 220, axiome numéro 50.
20. Cf. M.F. Bednarowski, New Religions and the Theological Imagination in America, Indiana University
 Press, Bloomington et Indianapolis 1989, 32.
21. Cf. le sommaire de J. Neusner, World Religions in America John Knox Press, Westminster 2003, 221-236 suiv.
22. Cf. K.L. King, «Factions, Variety, Diversity, Multiplicity: Representing Early Christian Differences for the 21st Century” , dans Method and Theory in the Study of Religion 23(2011), 216-237.
23. Cf. K. von Stuckrad, Western Esotericism. A Brief History of Secret Knowledge , Equinox Publishing, London 2005, 26.
24. Voir R. Wallis, The Road To Total Freedom: A Sociological Analysis of Scientology, Heinemann, London 1976, 112-113.
25. Voir F.K. Flinn, “Scientology as Technological Buddhism” Cet essai a été réimprimé dans James R. Lewis (éd.), Scientology, Oxford University Press, New York 2009, section IV., 209-223.
26. Cf. F.K. Flinn, cit., 212.
27. Cf. ibidem
28. Cf. F.K. Flinn, op. cit., 214-215.
29. Cf. J. Atack, A Piece of Blue Sky. Scientology, Dianetics and L. R. Hubbard exposed, Lyle Stuart Books, New York 1990.  
30. Cf. S. Kent, The Globalization of Scientology,” dans Religion 29(1999), 147-169; idem, “The Creation of ‘Religious’ Scientology,” in Religious Studies and Theology 18(1999), 97-126; idem, “Scientology – Is This A Religion?”, in Marburg Journal of Religion?”, in Marburg Journal of Religion vol. 4, no. 1.
31. Cf. L. Ron Hubbard, Phoenix Lectures…cit. 42.
32. Cf. L Ron Hubbard, The Phoenix Lectures, The Publications Organization World Wide, Hertfordshire 1968,
33. S. Kent: “The Creation of ‘Religious’ Scientology,” Religious Studies and Theology 18, no. 2(1999): 97–126; and “Scientology’s Relationship with Eastern Religious Traditions,” Journal of Contemporary Religion N°. 1(1996): 21–36.
34. Cf. L. Ron Hubbard, What is Scientology?? Scientology Publications, Denmark 1978, 7.
35. Cf. L. Ron Hubbard, Phoenix Lectures. Feeling the Human Spirit , Golden Era Production 1954, Particulièrement 37 ss.
36. En scientologie le concept de “vies passées” comporte des références morales pour l’entre deux vies. Les scientologues rejettent l’idée qu’un thétan pourrait se réincarner dans un animal ou dans un état inférieur à l’humain.
37. Cf. S. Kent, “The Creation of ‘Religious’ Scientology,” in Religious Studies and Theology 18 (1999), 97-126.
38. Cf. L. Ron Hubbard, Hymn of Asia, Golden Era Publications, Los Angeles 2009, suiv : “L’idée globale est que nous entrons dans un âge d’or”.
39. Cf. L. Ron Hubbard, Phoenix Lectures: Freeing the Human Spirit, , Golden Era Publications, L. Angeles 2007,45
40. Cf. F. Chenet, “Bhavana et la creativité de la conscience,” in Numen 34 (1987), 45-96.
41. Pour la traduction et les commentaires de la Satipatthana, cf. Analayo, Satipatthana. The Direct Path to the Realization, Windhorse, Cambridge 2004.
42. « Détruire le mental », cela exige une mise au point. Il nous faut signaler au moins une différence, et elle est d’importance: on ne peut oublier que le but de la méditation bouddhiste est la “cessation du soi” (anatta). En scientologie ce n’est pas le cas car dans ce cas-ci on recherche l’accomplissement de soi, et on pourrait donc rapprocher la doctrine de scientologie de l’ancienne méditation indienne des Upanishads, qui cherche le plein accomplissement de l’Atman ou Purusha présent en chacun de nous.  
43. Cf. L. Ron Hubbard, The Awareness of Awareness Unit, in Idem, Dianetics 55! The Complete Manual of Human Communication, , New Era Publications, Copenhagen 1954, 2007, 35 ss.
44. Cf. L. Ron Hubbard, OT & Clear Defined, Advance! , Advance!, Advance! 94(1987) 6 ss.
45. Cf. L. Ron Hubbard, Science of Survival: Prediction of Human Behavior, , Bridge Pub. L.A. 2001, 576.
46. Cf. M. Eliade, Occultism, Witchcraft, and Cultural Fashions: Essays in Comparative Religions, University of Chicago Press, Chicago 1976.
47. E. Zolla, Uscite dal mondo, Adelphi, Milano 1992(5).
48. Cf. J. Campbell, The Hero with a Thousand Faces, Princeton University Press, Princeton, New Jersey 1968(2).
49. Cf. par exemple C. G. Jung, The Structure and Dynamics of the Psyche, Routledge and Kegan Paul, London 1969(2).
50. Cf. A. Faivre, Access to Western Esotericism, State University of New York Press, Albany 1994.
51. Cf. P. Heelas, The New Age Movement: The Celebration of the Self and the Sacralisation of Modernity, Blackwell, Oxford 1996, 16 ss.
52. Cf. Le mythe du démembrement de Dionysos par les Titans est évoqué par Platon dans son Phédon, 69b.
53. Cf. Pour tout le contexte, voir Kocku von Stuckrad, Western Esotericism. A brief History of Secret Knowledge, Equinox Publishing; London 2005, 137 et ss. L’âme comme un paysage
54. Cf. G. Bateson, Angels Fear. Towards an Epistemology of the Sacred, Hampton Inc., New York 2005.
55. Cf. R. Rappaport, Ritual and Religion in the Making of Humanity, Cambridge University Press,
Cambridge 1999, 9 The idea of the sacred en particulier: Axioms and Ultimate sacred Postulates, 287 et ss.
56. Cf. par exemple ce que T. Masuzawa a écrit dans Troubles with Materiality. The Ghost of Fetishism in the Nineteenth Centur, dans H. De Vries (éd.), Religion. Beyond a Concept, cit. 647-667, ici 666-667.
57. Cf. W. Dilthey, I Einleitung in die Geisteswissenschaften (1883).
58. Cf. T. Asad, Formations of the Secular: Christianity, Islam, Modernity, Stanford University Press, Stanford 2002 ; cf. C. Taylor, A Secular Age, Harvard University Press, Cambridge (MA) 2007.

Eric Roux
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Liberté de conscience

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Faith and Freedom Summit à Bruxelles
Le 28 juin, dans la prestigieuse Bibliothèque Solvay, juste derrière le Parlement Européen dans le Parc Léopold, s'est déroulé l'évènement de lancement du Faith and Freedom Summit. Nous avons organisé cet évènement en partenariat avec l'Alliance des Conservateurs et des Réformistes Européens (ACRE), le troisième parti politique européen en termes de nombre de députés européens et de partis membres, au nom du Bureau Européen de l'Eglise de Scientologie pour les Affaires Publiques et les Droits de l'Homme. N'y voyez pas là un positionnement politique, il n'y en a pas. L'évènement était non partisan et était soutenu par des personnalités de gauche, de droite, du centre et d'ailleurs. 

L'idée était de réunir les meilleurs experts européens et internationaux en matière de liberté de religion et de conviction, et de leur demander de remettre la liberté de religion et de conviction au coeur des préoccupations de l'Union Européenne, et ceci pas seulement dans nos relations avec les pays tiers, mais aussi au sein de l'Union, suivant l'adage "commencer par balayer devant sa porte". Le pari a été réussi.

L'évènement a réuni un panel impressionnant d'experts, d'activistes, d'officiels, de politiciens et de personnalités religieuses durant toute une journée de débats. Parmi eux :

  • Richard Milsom, Directeur Général de ACRE, qui a commencé par introduire le sujet et les raisons qui ont poussé ACRE à s'emparer du sujet et a commencer à rechercher un consensus sur son importance dans toutes les formations politiques.
  • Ahmed Shaheed, Rapporteur Spécial sur la Liberté de Religion de l'ONU.
  • Jan Figel, Envoyé Spécial de l'Union Européenne pour la promotion et la défense de la liberté de religion.
  • Sam Brownback, Ambassadeur des Etats-Unis pour la liberté de religion à l'international.
  • L'Achevêque Thomas Schirrmacher, Président de la Société Internationale pour les Droits de l'Homme. Thomas revenait directement d'un rendez-vous avec le Pape François, et a ramené dans ses bagages la bénédiction du Souverain Pontife pour le Faith and Freedom Summit.
  • Vincent Berger, ancien Jurisconsulte de la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
  • Salvatore Martinez, Représentant de la Présidence Italienne de l'OSCE pour la liberté de religion, et Président de la Fondation Vaticane Nazareth pour la Famille.
  • Bashy Quraichi, Président d'EMISCO (European Muslim Initiative for Social Cohesion).
  • Eli Nacht, Représentant du Comité International pour les Droits de l'Homme en Israel, conseiller du speaker adjoint de la Knesset (parlement israélien).
Ainsi qu'une vingtaine d'autres participants de marque, parlementaires européens, grands professeurs d'universités, défenseurs des droits de l'homme, etc., dont je ne peux citer tous les noms, incluant votre serviteur, qui a eu l'honneur, en sus de prononcer un discours vers la fin de l'évènement, d'en être le maitre de cérémonie durant toute la journée. 
Faith and Freedom Summit à Bruxelles

Le Faith and Freedom Summit n'a pas vocation à être un simple évènement. Il s'agit d'une campagne qui vient tout juste de commencer, qui est ouverte à tous, sans considérations politiques ou religieuses, et qui à terme doit mener à une prise en compte réelle et efficace des difficultés liées aux violations de la liberté de religion et de conviction dans les pays de l'Union Européenne. L'objectif étant de faire de l'Union un exemple de respect de ce droit fondamental qui représente tant pour ceux qui se le voient dénier, mais aussi pour les autres qui peut-être ne s'en rendent pas compte...

Je tenterai de vous tenir au courant de la suite des évènements régulièrement.
Thomas Schirrmacher, Greg Mitchell, Ivan Arjona and Eli Nacht
Thomas Schirrmacher, Greg Mitchell, Ivan Arjona and Eli Nacht

Richard Milsom at the Faith and Freedom Summit
Richard Milsom at the Faith and Freedom Summit

Jan Figel at the Faith and Freedom Summit
Jan Figel at the Faith and Freedom Summit

Eric Roux
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Liberté de conscience

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La police nationale colombienne décore de la plus haute distinction le leader ecclésiastique de l'Eglise de Scientologie
A la suite d'une campagne de sensibilisation menée par les Freewinds (le célèbre navire Scientologue qui croise dans les Caraibes) qui a généré la distribution de millions de copies du Chemin du bonheur, de livrets "la vérité sur les drogues" et de l'Histoire des Droits de l'Homme dans toute la Colombie et après l'ouverture officielle d'une église nationale de Scientologie à Bogota, les violations des droits de l'homme en Colombie ont chuté de 96% et la nation a vu signer un accord de paix historique entre les troupes des FARC et le gouvernement national, mettant fin à 50 ans de guerre civile.
Pour sauver l'humanité de la violence, du mal, du terrorisme, et des facteurs négatifs qui la menacent.

C'est pourquoi la police nationale colombienne a décidé de décorer le chef ecclésiastique de la religion de Scientologie, M. David Miscavige, avec une médaille de la plus haute distinction, pour "sauver l'humanité de la violence, du mal, du terrorisme, et des facteurs négatifs qui la menacent."

Lors d'une cérémonie de présentation officielle à Bridgetown, Barbade, le général de police colombienne Carlos Ramiro Mena Bravo a remis à M. Miscavige la "Médaille de l'Inspecteur général Jaime Ramírez Gómez". Ce prix est l'un des plus prestigieux de la police nationale et représente "le courage, la bravoure et l'honnêteté" et "l'expression des idéaux, des valeurs morales et éthiques les plus élevées". En remettant sa médaille à M. Miscavige, le général Mena a déclaré : "Il existe des raisons plus que suffisantes pour donner cette médaille à la personne qui dirige cette grande organisation de Scientologie. La Police Nationale loue, reconnaît et matérialise ainsi notre grande gratitude pour toute la formation, la motivation et le respect que M. Miscavige a donné, non seulement à tous les policiers et officiers militaires colombiens, mais aussi à tous les citoyens qui ont bénéficié de la technologie de L. Ron Hubbard. les campagnes humanitaires qu'il a inspirées... Félicitations au nom de toute la police colombienne. Nous vous remercions de votre soutien inestimable pour nous aider à bâtir une nouvelle société et à nous intégrer à votre équipe. Comme l'a dit un jour Monsieur Hubbard : "Nous sauvons des êtres, nous travaillons dans l'éternité".

La police nationale colombienne décore de la plus haute distinction le leader ecclésiastique de l'Eglise de Scientologie

La police nationale colombienne décore de la plus haute distinction le leader ecclésiastique de l'Eglise de Scientologie

La police nationale colombienne décore de la plus haute distinction le leader ecclésiastique de l'Eglise de Scientologie

Eric Roux


Article Scientology dans Rebelles 13 : le scientologue et la doxa
Pour ceux qui n'ont pas acheté en kiosque leur Rebelle(s) n°13, alors que le n°14 est déjà sorti, voici l'article que j'avais écrit pour ce numéro dont le thème était : "Faut-il brûler la franc-maçonnerie, la scientologie et les jésuites". Pour ceux qui se demanderaient ce que signifie le mot "doxa", en voici la définition : Ensemble des opinions reçues sans discussion, comme évidentes, dans une civilisation donnée.

 
Le Scientologue et la Doxa
Eric Roux

Etre scientologue… Que n'ai-je entendu depuis 25 ans chez ceux-là ! Laissez-moi tout de suite dresser le tableau : j'ai connu la scientologie il y a 25 ans, à travers les écrits de son fondateur, L. Ron Hubbard. Depuis, je ne l'ai jamais quittée. Pourquoi ? Parce que la philosophie de Hubbard correspondait exactement à ce que je cherchais : elle était positive, profonde, pratique, complète, universelle, et surtout elle tendait à développer chez l'homme une aptitude à agrandir son propre univers, à développer ses capacités, à devenir libre, à redevenir soi-même, entièrement. De ce jour je n'ai jamais douté. Certains pourraient se dire que ne pas douter, c'est être idiot. Alors laissez-moi clarifier le propos : en général, je doute de tout. Tant que je n'ai pas la preuve d'une chose, une preuve qui m'apporte une certitude complète, avec suffisamment de données pour décider, je garde une réserve. Je ne crois pas les gens sur parole. En ce qui concerne ma pratique de la Scientologie, la preuve est permanente, et tous les doutes que je peux avoir, même volontairement, ne résistent pas à l'expérience que j'en ai. C'est pourquoi je peux dire, par raccourci, que je n'ai jamais douté. Et pourtant…

La foudre de la doxa

Que d'expériences auraient pu me faire vaciller ! Dès mes premiers jours de scientologue débutant, la foudre de la Doxa intolérante m'a frappé. J'ai commencé par perdre des "amis", qui apprenant ma nouvelle "conversion", du jour au lendemain ne souhaitaient plus me parler. Bon, on imagine que la qualité de ces "amis" n'était pas telle qu'on doive s'apitoyer sur celui qui a perdu leur loyauté. Loyauté qui certainement n'avait jamais existé auparavant. 
 

Vient alors la première émission de télévision grand public de votre carrière de scientologue. A l'époque, cette première émission, que ma famille s'était bien sûr empressée de regarder, plaçait la scientologie entre le massacre de Jonestone en Guyane, où 918 membres du "Temple du Peuple" s'étaient suicidés collectivement en 1978, et la tuerie de Waco au Texas, où 82 membres du groupe religieux les "Branch Davidians" avaient trouvé la mort en 1993, dans un incendie déclenché par le FBI qui les assiégeait depuis 51 jours. C'est vous dire qu'il a fallu des trésors de patience pour rassurer ma pauvre famille qui me voyait déjà brûlant sur un bûcher que soit j'aurais moi-même allumé, soit dont les flammes auraient été déclenchées par une attaque de la DST (nos services de contre-espionnage de l'époque).

Tout cela n'est rien. En 25 ans, je pourrais en écrire 3 tomes. Mais laissez-moi vous conter quelques petites anecdotes, qui je l'espère, vous donneront quelque idée de l'ostracisme qui parfois se déclenche lorsque vous êtes scientologue.

Petite rencontre avec le secrétaire général de la Miviludes il y a quelques années. La conversation est cordiale. Je croirais presque qu'il m'apprécie. A un moment, je lui demande de m'inviter lors des séances de formation qu'il organise pour les magistrats français, dans lesquelles la scientologie fait l'objet de plusieurs sessions dédiées, afin que je puisse leur donner un point de vue "équilibrant" sur cette religion qu'on leur décrit comme diabolique. Je lui dis qu'il me semble normal, puisqu'il y invite nombre d'opposants virulents, que nos magistrats puissent avoir un autre son de cloche. La réponse est édifiante : "Mais Monsieur Roux, on n'invite pas Al Capone à une formation sur la Mafia". Je dois avouer que devant tant d'audace, je n'ai pas pu m'empêcher de rire. Lui ne riait pas du tout. Il y croyait le bougre ! Et moi, pauvre Al Capone, triste Don Corleone raté sans un sou en poche, ou si peu, je restai là comme deux ronds de flan, à me demander comment j'allais faire pour remonter la pente.

Parce qu'il n'y a pas que la cervelle souffrante de ce secrétaire général qui était atteinte. 

Dans l'antre de la justice des hommes

Laissons-nous conduire sur les bancs des tribunaux, dans l'antre de la justice, qui bien que non divine, peine souvent à être humaine. Me voici à Bruxelles, où après dix-neuf années d'investigations, un policier de la brigade antiterroriste belge et un procureur fédéral ont réussi à traîner douze scientologues et l'Église elle-même en procès. Parmi cinquante charges criminelles différentes, leur accusation phare qui fait les gros titres : organisation criminelle, rien de moins ! Dans ce panier, on y trouve les grands réseaux maffieux, les groupes terroristes d'extrême gauche, d'extrême droite, ceux des fanatiques religieux et autres. Deux mois d'audience. Et un procureur qui sent venir l'aboutissement de ses dix-neuf ans passés à traquer les sorciers et sorcières de l'abominable scientologie. C'est ici son heure de gloire. Il s'emporte, mais sans charme. 

Ses proies, les accusés, ceux qu'on traite ici de criminels, je les connais bien. Etrangement, ce sont certaines des personnes les plus gentilles, les plus honnêtes, les plus dévouées aux autres qu'il m'a été donné de rencontrer. L'une d'entre elles, c'est mon ami Marc Bromberg. Il a alors 84 ans. Avant ses dix ans, il avait dû fuir les nazis avec sa mère dans un extraordinaire voyage à travers la France occupée. Car Marc, en sus d'être scientologue, est marqué de cette autre tare : il est juif. Il s'était juré que ça n'arriverait plus, qu'il ne devrait plus jamais subir de discrimination à cause de son identité religieuse. Et là, sur les bancs du palais de justice de Bruxelles, il se dit que certains n'ont pas évolué, et qu'à nouveau il doit subir l'épreuve de la discrimination lâche et malveillante. Ça me fait du mal de le voir. Pas vraiment pour lui, parce qu'il garde sa gentillesse, sa bonne humeur. Mais pour nous, tous ensemble, les hommes et femmes de la terre. 

Pendant que notre procureur fulmine jour après jour, un drame se produit : ce sont les attentats de Paris de novembre 2015, avec cent trente personnes sauvagement tuées au cours de fusillades sans merci. La cellule terroriste responsable de la tuerie venait de Molenbeek, à Bruxelles. Que faisait alors le policier Dany Lesciauskas, de la brigade anti-terroriste de Bruxelles, qui avait passé ses dernières années à traquer, parfois au péril de sa raison, les méchants terroristes scientologues ? Il était tranquillement assis dans la salle d'audience, contemplant le dénouement final de ce qui avait été le moteur de son existence depuis nombre d'années. Mais après quelques temps, la vérité commence à poindre. En fait, celui que le procureur voudrait voir condamner plus que tout, c'est Ron Hubbard ! Rendez-vous compte, il a écrit tant d'ouvrages pour développer sa scientologie diabolique ! c'est cette philosophie religieuse tout entière qu'il faut mettre au pilori ! Le juge lui-même commence à percevoir la supercherie. Il finit par interrompre le réquisitoire interminable du parquetier : "Monsieur le procureur, venons-en aux faits. Ron Hubbard n'est pas sur les bancs de l'accusation !" Tout ça finira bien me direz-vous : tous ont été acquittés. Mais après dix-huit années passées sur la sellette. Juste parce qu'ils étaient scientologues.

Laissez-moi remonter encore un peu en arrière, lorsque j'ai dû poser mes fesses sur les bancs du Tribunal correctionnel de Paris pour un procès qui lui aussi, cherchait à punir les vilains scientologues d'être… de vilains scientologues. Me croirez-vous si je vous dis qu'un jour, arrive sur la longue table des juges, dans une salle emplie de journalistes, des boites de vitamines saisies dans les locaux d'une église de scientologie dix ans auparavant ? Bien entendu, après dix ans, les vitamines ont tendance à dégager une certaine odeur, plus forte que celle qu'on a l'habitude de sentir. La procureure jubile et s'exclame : "voyez ! ou plutôt sentez ! cette odeur nauséabonde ! c'est ça la scientologie !" Et je suis obligé de supporter ça. Non pas l'odeur des vitamines, dont je me fiche éperdument, mais celle de la bêtise, de la méchanceté et de la mauvaise foi. On aurait pu remplacer les vitamines par quelques plantes médicinales odorantes, et asseoir à ma place une brave sorcière du moyen-âge, et hop, le bûcher !

Un apprentissage salvateur

Finalement, j'ai beaucoup appris. A aucun moment, je n'ai cessé d'aimer mes semblables. A aucun moment je n'ai versé dans le désespoir. A aucun moment je ne me suis autorisé à perdre mon sens de l'humour. A aucun moment je ne me suis apitoyé sur mon sort. Parce que j'aime ce que je fais, ce que je crois, et je m'astreins toujours à faire et à ne faire que des choses dont je sais que je pourrais être fier. Pas à la perfection certes, mais pas trop mal quand même.

J'ai surtout appris sur les autres. J'ai cessé d'écouter la doxa pour juger mes semblables. Dites-moi du mal de quelqu'un et j'en penserai du bien, jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire, voire jusqu'à ce qu'il me prouve le contraire. Ce qui la plupart du temps n'arrivera pas. Dépeignez-moi un groupe comme le mal incarné, et vous ne ferez qu'éveiller ma curiosité bienveillante pour ces gens. A tort peut-être, mais il sera temps pour moi d'avoir raison après une vérification minutieuse fondée sur la réalité observée personnellement. 

Amour et rébellion

Mes amis sont scientologues, je les aime. Mes amis sont francs-maçons, je les aime. Mes amis sont athées, je les aime. Mes amis sont chrétiens, je les aime. Mes amis sont musulmans, je les aime. Mes amis sont juifs, je les aime. Et ainsi de suite, déclinez-le à l'envi. Mais plus que tout, mes amis sont rebelles. Rebelles au statu quo, rebelles à la doxa, rebelles à l'ignorance, à la bêtise et à la malveillance. 

La majorité des humains est plutôt bienveillante. Ceux-ci auront tendance à vous respecter et à vous vouloir du bien. Une minorité cependant ne peut s'empêcher de détruire ce qui est bon, hommes, choses ou actes. Ceux-là alimentent la discorde en permanence, cancanent inlassablement et déversent le poison de leur âme gelée sur tout ce qui pourrait la réchauffer. Ce sont eux les malheureux de ce monde. Mais ce sont eux aussi les destructeurs du bonheur. 

Alors toi lecteur, ami ou pas, frère ou ennemi, regarde-moi comme je suis et n'écoute pas la doxa qui te parle de moi. Parce que moi, quelle que soit ton attitude, je te regarderai comme tu es. Et j'aimerai le meilleur de toi.

Eric Roux


The Journal of CESNUR entièrement consacré à la scientologie
Le dernier numéro du Journal of CESNUR (numéro 2 du Volume 2) est entièrement consacré à la scientologie.

Le Journal of CESNUR est une revue scientifique à comité de lecture qui traite des nouvelles religions. Y participent des sociologues, des historiens, des juristes, etc.

Tous les textes du numéro (en anglais) sont bons. Il contient notamment une étude extrêmement intéressante sur la scientologie et les arts visuels par le professeur Massimo Introvigne : "L'effort Humain le plus mal compris : L. Ron Hubbard, la Scientologie et les Beaux-Arts ". Les derniers mots de sa conclusion sont les suivants : "La scientologie reste un gnosticisme moderne, et l'offre de Hubbard est celle d'une technologie religieuse qui, correctement appliquée, produirait infailliblement le bonheur pour les individus et le monde, ainsi que la beauté et une communication efficace à travers l'art."

Vous trouverez aussi le texte de Luigi Berzano "La Scientologie est elle une Religion  ?", et d'autres tout aussi intéressants.

A noter le supplement en français, une étude de 57 pages par le professeur de droit à la Sorbonne Frédéric-Jérome Pansier, qui répond à 4 questions :

1. La Scientologie est-elle une religion ?

2. Les pratiques religieuses de l’Église de Scientologie, notamment l’audition et la formation, doivent-elles être considérées comme des services religieux cultuels au sens de la loi de 1905 ?

3. Les églises de Scientologie doivent-elles être considérées comme des lieux de culte au sens de la loi de 1905 ?

4. Les membres permanents des Églises de Scientologie doivent-ils être considérés comme les membres d’un clergé, d’une collectivité religieuse et comme des ministres du culte ?

Bonne lecture !

Eric Roux
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La philosophie religieuse de Scientologie

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Sortie du livre New Religious Movements and Counselling
Le livre "New Religious Movements and Counselling" vient d'être publié chez Routledge, la plus grosse maison d'édition d'ouvrages académiques dans le monde. Vous pouvez le trouver en cliquant ici.

Je vous le signale parce que j'ai écrit dans cet ouvrage collectif le chapitre 9 "Scientology Auditing - Pastoral Counselling or a religious path to total spiritual freedom".

Malheureusement pour ceux qui ne sont pas anglophones, ce texte n'existe qu'en anglais. Je le copie quand même ici pour ceux qui souhaitent le lire :

Scientology Auditing - Pastoral Counselling or a religious path to total spiritual freedom

Scientology auditing is one of the core practices of the Scientology religion. The goal of auditing is to restore one’s innate abilities, oneself being understood as a spiritual being, the soul itself. This is accomplished by helping individuals rid themselves of any spiritual disabilities and by increasing their spiritual abilities. This religious practice is designed to help the person recover awareness of one’s spiritual immortality, one’s basic goodness and one’s personal divine nature.

Auditing (from Latin audire, which means to listen or to hear) is done by an auditor, who is an ordained minister or a minister in training of the Church of Scientology. The auditor applies the ‘processes’ (spiritual exercises) of auditing to an individual to help him or her accomplish the goal of auditing, spiritual enlightenment and freedom. Auditing can be applied to an individual,to a group of individuals together (group auditing) and, in certain cases, is applied to oneself (solo auditing).

While auditing may be seen as a form of counselling, its purpose, effects and its practice are far from the field of counselling as normally understood in the common sense and even different from ‘pastoral counselling’ as sometimes defined. This possible misconception of what Scientology auditing is may stem from the earlier works of L. Ron Hubbard, the founder of Scientology, in which he wrote about Dianetics auditing in his bestseller, Dianetics: The Modern Science of Mental Health (1950), a few years before the discoveries which led to the founding of the Scientology religion.

In this chapter, I will outline how Scientology auditing differs from counselling in its usual sense, and also from pastoral counselling as described by some of the more common definitions, even though some of the incidental effects of auditing encompass the purpose of counselling and pastoral counselling. This is without derogating Scientology auditing from its religious status and concern.

Counselling definitions and Dianetics before the birth of Scientology

Counselling is usually defined in English dictionaries as the provision of professional assistance and guidance in resolving personal or psychological problems. The word is commonly used in the field of therapy, and refers to professionals trained in that particular field. The Merriam Webster dictionary defines counselling as ‘professional guidance of the individual by utilizing psychological methods especially in collecting case history data, using various techniques of the personal interview, and testing interests and aptitudes’. Pastoral counselling refers to the situation in which a clergy member engages in counselling. Pastoral counselling is usually defined as the use of psychotherapeutic techniques by trained members of the clergy to assist parishioners who seek help for personal or emotional problems.

 

Pamela Cooper-White describes pastoral counselling in these terms:
Pastoral counselling, or psychotherapy, is defined as a distinctive form of counselling in which the full resources, theoretical knowledge, and clinical methods of secular psychology and psychotherapy are brought together with pastoral theological method and practice to provide a holistic approach to psychotherapy that honors and integrates the spiritual dimension of each patient’s life and experience.
(Cooper-White 2004: 131)
When L. Ron Hubbard wrote Dianetics in 1950, Scientology was not mentioned in the book.(1) He described Dianetics as ‘a family of sciences embracing the various humanities and translating them into precise definitions’, and amongst this family of sciences, gave an extensive description of Dianetics auditing, which he called ‘Dianetics therapy’ (Hubbard 1950). The purpose of the ‘therapy’ is described as the removal of the ‘reactive mind’,(2) in order to achieve the goal of ‘Clear’. A ‘Clear’ is defined as an individual freed of his reactive mind, who ‘demonstrates the basic nature of Mankind and that basic nature has been found uniformly and invariably to be good’, with ‘intelligence considerably greater than the current normal’, with full memory ‘throughout the lifetime, with the additional bonus that he has photographic recall in colour, motion, sound, etc., as well as optimum computational ability’ (Hubbard 1950).

Needless to say, even if L. Ron Hubbard used the word ‘therapy’ to describe Dianetics auditing, he was not basing the use of Dianetics on ‘clinical methods of secular psychology and psychotherapy’, as Dianetics was a whole in itself, not to be combined with other techniques, and self-sufficient in creating what it promised.

However, this was in 1950, and the vocabulary of ‘Dianetics’, as well as the subtitle of the book ‘Modern Science of Mental Health’ played a role in placing Dianetics in the field of therapy, whatever the intention of the author may have been.

Nevertheless, at the end of the book, Hubbard outlined what would and should be the future of Dianetics, as well as the future of ‘the therapy’, including ‘a further research into life force’ as well as ‘an effort to discover a higher echelon of universal origin and destination’ (Hubbard 1950). Within the space of twelve months after the release of Dianetics: Modern Science of Mental Health, the first research had been driven to a conclusion, as Hubbard identified an animating force within every living thing, that he called ‘Theta’, from the Greek letter meaning ‘thought’, and distinguished it as life force existing separate from the physical universe.

That was the beginning of a new area of discoveries by Hubbard which he described in a 1958 interview with the American Professor of Religious History, Dr Stillson Judah, in these words:
In the fall of 1951, I found out what was looking at the mental pictures… and described it. And found out that you could do things with it from a practical standpoint that nobody had ever done before, and found myself suddenly in the field of religion, whether I wanted to be or not, there I was. Very simple – the human soul was the fellow.
(Hubbard 1958)
Scientology auditing as a religious practice

It was in the early 1950s that Hubbard started to develop Scientology, first as ‘the science of knowing how to know’ (Hubbard 1952), which rapidly developed into the religious field, without departing from its rational nature, as described by Hubbard: ‘The Scientology religion is precise and exact, designed for an age of exact sciences’ (Hubbard 1956b: 6).

The early 1950s were times of major breakthroughs in the spiritual field of Scientology. Hubbard developed several theories on the subject of the spirit. The spirit, called the ‘theta body’ or the ‘thetan’, was described as the person oneself, the ‘I’, separated from the body, the mind and even the physical universe itself. The thetan was described as having ‘no mass, no wavelength, no energy, no measurable qualities and no time or location in space except by consideration or postulate’ (Hubbard 1975). The thetan is immortal, and when the person dies, the thetan usually goes into a new body, for a new lifetime. Moreover, the thetan can exist separately from the body, with a full awareness of being out of it, a phenomenon which Scientologists call ‘exteriorisation’ (Hubbard 1952).

These new developments led Hubbard, and consequently Scientology, progressively into the field of religion. New auditing techniques were developed, addressing the thetan itself, designed to achieve higher spiritual awareness levels than the level of Clear as defined in Dianetics, and as described above. The purpose of auditing started to reach far beyond the goals of 1950s Dianetics, concentrating on the attainment of spiritual freedom. It is also worth noting here that at its very beginning Dianetics took a scientific approach to the mind and related observable phenomena, and so defined itself within these parameters and purposely did not enter into what was, at that point, the more speculative realm of religion. It was when Hubbard developed his research on the foundation of Dianetics, though beyond its original scope, that he found evidence of the spiritual nature of man.

In 1952, Hubbard expressed that ‘The theta being is the principal target of the auditor’ (Hubbard 1952), and the techniques of auditing began to focus on the goal of exteriorising the thetan, as a way to render the individual full consciousness of his or her spiritual nature. Further, many auditing techniques were designed towards gaining spiritual freedom by way of increasing the communication of the thetan with the physical universe, in order to develop freedom from that physical universe. These included spiritual exercises designed to help the individual change his ‘considerations’ (broadly speaking considerations are thoughts) with regards to the physical universe – considerations being described as a product of the thetan, superior to the physical universe and fundamentally as being causative over it.
The freedom of an individual depends upon that individual’s freedom to alter his considerations of space, energy, time and forms of life, and his roles in it. If he cannot change his mind about these, he is then fixed and enslaved amidst barriers such as those of the physical universe and barriers of his own creation… The goal of processing is to bring an individual into such thorough communication with the physical universe that he can regain the power and ability of his own considerations.
(Hubbard 1954a: 25, 26)
Auditing was, and is, central to the religious practice of Scientology, and has been described as a sacrament, ‘a process by which one becomes aware of the hidden spiritual barriers that keep one from becoming aware of one’s essential spiritual nature as a thetan and from properly exercising that nature’ (Bryant 1994).

In 1953, auditors were called ‘Doctors of Divinity’, and Hubbard made the announcement that they could set man ‘free from pain, from grief, from suffering, from the endless despair of this vale of tears’ (Hubbard 1954b: 273). Recognising that auditing had gone far further than dealing with materialistic goals, Hubbard made clear that Scientology was religious in nature, that ‘it has taught us that a man is his own immortal soul’, and that ‘one cannot now play traitor to the men of god who sought, these ages past, to bring man from the darkness’ (Hubbard 1954c: 279). The first Church of Scientology was incorporated in 1954. As soon as 1955, auditors were entitled to be called ‘Reverend’ and were the Church’s ordained ministers.

Auditing, as a core practice of Scientology, had become a way to ‘total spiritual freedom’, as some Buddhist spiritual exercises are meant to lead to liberation, aimed at freeing the individual from the inherent sufferings of life. Nevertheless, Scientology auditing was developed in a rationalised manner, codified in order to offer ‘Man a systematic and controlled endeavour to promote self-enlightenment and spiritual knowledge’ (Wilson 1995: 29).

Many authors have recognised and acknowledged the genuine religious nature of the purpose of auditing. Frank Flinn has described ‘Scientology’s religious quest’ as ‘a sacred mission, addressed and available to one and all’, and auditing as ‘a religious instructional type of process by which spiritual guides (trained Scientology ministers) lead adherents through the states of spiritual enlightenment’ (Flinn 1994: 9). In an earlier work he had called Scientology a ‘technologized Buddhism’ (Flinn 1983). Auditing has also been described as a ‘sacred practice’ and a ‘detailed method of salvation’ (Harley and Kieffer 2009). Wilson wrote of a ‘rational means for salvation’, comparing Scientology with Methodists in regards to a controlled, disciplined and methodical way of salvation, as well as with the the upaya (‘right method’) of the seventh stage of the ‘bodhisattva way to salvation in Mahayana Buddhism’ (Wilson 1995: 28).

Indeed, Scientology auditing is ‘a set of spiritual exercises’ (Hubbard 1955a: 23), extremely detailed, organised through a path designed to get an individual from a state of ‘relative spiritual ignorance’ to a state of ‘spiritual knowledge’ and ‘total freedom as a spiritual being’. This path is followed step-by-step, going up what Scientologists call ‘the bridge to total freedom’. Auditing uses processes – spiritual exercises – exact sets of questions asked or directions given by an auditor to help a person locate areas of spiritual travail, in order for individuals to find out things about themselves and improve their condition.

Even if Scientology auditing is also designed to help people increase their spiritual abilities and improve their daily life conditions, Scientology’s ultimate goals ‘transcend empirical proof, and the beliefs of its followers are transcendental, metaphysical, and spiritual’ (Wilson 1995: 31).

I have outlined how there was a turning point in the passage from Dianetics to Scientology around 1952, which moved it further into the religious realm.

While Dianetics has remained alive as a practice even nowadays, and became a sub-study of Scientology (Hubbard 1956b: 5), the critical juncture from Dianetics to Scientology has been described by Hubbard in these words:
Dianetics was the forerunner of Scientology. By use of Dianetics, as early as 1950, it became apparent that we were dealing, not with cells and cellular memory, but with a beingness that defied time. Anyone using Dianetics properly would make the same discovery. For Dianetics reached deeper than Man had ever gone before in plumbing the mystery of life.
The phenomena of past lives was followed by exteriorisation. Many of the things Man has always wondered about were suddenly very plain even to the most sceptical observer.
The conclusion was inescapable: We were dealing with the human spirit.

Scientology marked the point of change from a materialistic viewpoint to a spiritual one.

Dianetics is defined as DIA (Greek) through, NOUS (Greek) soul.
Dianetics is further redefined as WHAT THE SOUL IS DOING TO
THE BODY.

Dianetics, though it might not have guessed it in its early publication, was dealing with the human spirit and it is interesting that its name, as derived, meant that.
(Hubbard 1981: 7, 8)
Scientology auditing as or versus pastoral counselling

Several authors have described auditing as pastoral counselling, and the Church of Scientology itself sometimes uses this term for auditing (CSI 2014).

Bryan Wilson, for example, wrote:
The means which Scientology employs constitutes a form of pastoral counselling, most specifically organized into the techniques of auditing (from Latin audire, to listen). The specific techniques and apparatus of auditing are organized as a technology which constitutes the core part of Scientological religious practice. (…) This method, like that of affirmation in Christian Science, is claimed to eliminate both the sense of sin and the effects of past suffering and wrongdoing.
(Wilson 1995: 28)
Even some courts throughout the world have recognised, under the terms ‘pastoral counselling’, the religious character of Scientology auditing (for example Stuttgart District Court 1992), whether assessed for reasons of religious recognition or for tax exemption purposes.

However, it seems important to me that when using the term ‘pastoral counselling’ to describe Scientology auditing, we must make sure that what we have in mind is a correct definition of ‘pastoral counselling’. Indeed, a commonly accepted (even if not exclusive of other meanings) sense of ‘pastoral counselling’, states ‘clinical methods of secular psychology and psychotherapy are brought together with pastoral theological method and practice to provide a holistic approach to psychotherapy’ (Cooper-White 2004). If we follow that definition from Pamela Cooper-White, then we cannot conclude that either Dianetics or Scientology auditing fits within that definition. Auditors do not use clinical methods of psychology and psychotherapy. Auditing is not to be mixed with any other practice, and is never done together with any secular psychological or psychotherapeutic method. Scientology auditing is based on Scientology scriptures, which are self-sufficient in order to achieve the purpose of auditing.

However, a more traditional and older definition of ‘pastoral counselling’, based on what religious communities have traditionally sought to provide in terms of religion-based solutions for those in trouble, would apply to auditing. This definition of pastoral counselling would refer to a normal function of pastoral duties, a function of pastoral care.

In fact, the ultimate goal of auditing, which can be described as the attainment of total spiritual freedom, inextricably results in what can be considered as the product of pastoral counselling, whatever definition is chosen. Indeed, it is said by Hubbard as well as by many Scientologists or Scientology observers, that auditing can and does actually bring real betterments for people in their emotional life, their problems and even their well-being. As Hubbard claimed: ‘Scientology processing, amongst other things, can improve the intelligence quotient of an individual, his ability or desire to communicate, his social attitudes, his capability and domestic harmony, his artistic creativity, his reaction time and his well being’ (Hubbard 1956b: 114).

However, the common results that can be observed both in counselling and in Scientology auditing, must not lead us to the wrong statement that they are the purpose of Scientology auditing. In Scientology, these results are incidental, and non-spiritual betterments are not to be considered as being part of the aim of auditing, while they can be the consequence of it.

Scientology auditing is designed to increase the abilities, the knowingness and the freedom of the spiritual being, and this betterment of the essence of man will of course have pragmatic results in the daily life of the individual.

Scientology auditing, a world away from professional counselling

We have seen that Dianetics, when it started, was described with terms that placed it de facto in the field of psychotherapy. Indeed, as Wilson stated:
When, in May 1950, L. Ron Hubbard first set out the prospectus of Dianetics, from which Scientology later developed, there was no suggestion that he was putting forward a pattern of religious belief and practice. Dianetics, an abreaction therapy, was not set forth in the language of faith. There is no reason to suppose that, at that time, Hubbard envisaged that Dianetics would become a system of religious belief and practice, or that his following would come to describe and organize itself as a Church.
(Wilson 1995: 22)
Nevertheless, as outlined above, this description of Dianetics rapidly changed as Scientology developed in the 1950s. Moreover, at this time, Hubbard made it very clear that Scientology was ‘not a psychotherapy. It is a body of knowledge which, when properly used, gives freedom and truth to the individual’ (Hubbard 1954a: 351). 

During a lecture given in Washington in 1955, Hubbard said that the developments that had been happening in Scientology, ‘have removed Scientology entirely from any classification as a psychotherapy’. In the same lecture, he even presented his classification of Dianetics as ‘a science’ as his ‘biggest mistake’:
And the biggest mistake that I have made—and I’ve made mistakes, believe me, but the biggest mistake I had made was the day when I said, ‘all right, boys, we will call this a science. All right. We will agree that the Western Hemisphere is not ready to accept anything spiritual or religious. All right. We will call it a science. And this science we will call Dianetics, which means “through mind”’. And that was myself approving with the society, and I never should have approved. Why? Because we went on a wide and large via. We associated ourselves with psychotherapy, and that was not good.
(Hubbard 1955d)
Besides the concern that auditing could be misplaced in the field of psychology or psychotherapy, there was a practical concern which had to do with the reason Scientologists should get auditing: it was important that Scientologists not be misled by their own misinterpretations of what auditing is. Indeed, for Hubbard, 
to use Scientology ‘to get well’, to ‘become less nervous’, is like using an alpine stock(3) to dig a ditch for a water pipe in the back yard. To use Scientology as a guidebook to the discovery of the infinity of infinities is a proper use. (Hubbard 1955c: 155)
Hubbard, on the other hand, had never been afraid of psychology and felt very free to comment on it, as he commented on many societal topics. He sometimes pointed out that the etymology of the word psychology was referring to psyche, the soul and that modern psychology, by negating the existence of the soul had lost its own meaning. He was very much more comfortable with the fact that ancient psychology was associated with religion.
Neither Dianetics nor Scientology should be confused with ‘modern psychology’. More acceptable and normal psychology, such as that begun by Saint Thomas Aquinas and extended by many later authors, was (in 1879) interrupted severely by one Professor Wundt… Scientology is actually a new but very basic psychology, in the most exact meaning of the word - a study of the spirit.
(Hubbard 1956b: 5, 6)
He even advised that some discoveries and Scientology auditing processes be ‘coached to analysts in the hope that the field of psychoanalysis could be made into a successful psychotherapy, for Scientology is not a psychotherapy and does not intend to take the place of any existing psychotherapy’ (Hubbard 1955b: 140). This, while distancing Scientology from the secular field, could be seen as an assumption that the discoveries he made in the frame of his research in the religious field of the human spirit, could benefit and have influence in the secular field of psychotherapy.

He went as far as writing a full critique of psychoanalysis in 1956, in which, after having acknowledged the fact that he was indebted to psychoanalysis and its originator Sigmund Freud, he endeavoured to point out the limitations and errors inherent in the subject as developed by Freud and as practised thereafter (Hubbard 1956a: 443–449, 455–463).

Needless to say, in Hubbard’s discourse, the fact that as a religious figure, he was communicating on subjects that were not to be considered as religious, is not to be taken as even temporary abandonment of the religious sphere. The incorporation of modern scientific terms and topics of ‘Scientological discourse’, ‘does not derogate from its religious status and concerns’ (Wilson 1995: 31).

Scientologists and the use of auditing

Having been myself a member of the clergy of Scientology for more than 20 years, and having met personally more than a thousand Scientologists, be they new ones or old-timers, I can say that I have a personal and in-depth knowledge of the reasons for which Scientologists practise auditing. Having said that, it appears that these reasons, at least at the beginning of the practice of Scientology by a newcomer, may be of various natures, depending on the background and the personal interests of the individual.

Even if huge efforts are made by Scientology Churches to let the newcomers know that they are at the point of starting a religious study which intends to drive them towards upper levels of spirituality, it might happen that some of the new Scientologists are more interested in auditing as a way to solve personal problems or daily life difficulties than to attain total spiritual freedom. The Church will not close the door to them and on the contrary, will consider that the wisdom of Scientology should be available to all, and that its study and practice should not be conditioned by the fact that the applicant must be fully aware of his own desire to be spiritually free, his own desire to rediscover his divine nature. However, as Bryan Wilson wrote:
Thus although much of the initial practice of Scientology is concerned more narrowly with more personal spiritual benefits for those (preclears) who seek Scientological assistance, ultimately the Scientologist must realize that his present life is but a fragment of his continuing existence as a thetan, and that the life of the individual is linked to each of these ascending levels described in the eight dynamics, and so ultimately to the existence and survival of the Supreme Being or infinity.
(Wilson 1995: 25)
L. Ron Hubbard identified eight human impulses which he termed dynamics of existence. They are subdivisions of the fundamental impulse towards survival that is the basic principle of existence itself.(4)

There is a strong determination that Scientology should be used to help one’s fellows, whatever they want to resolve, and that people should encounter Scientology at their current level of interest, in a way that does not close the door to people who are not particularly spiritually oriented. It is also postulated that by experiencing the power and the wisdom that stems from auditing practice, every man or woman will sooner or later discover for him or herself that s/he is a spiritual being, that spiritual heights are attainable and desirable. However, as stated above, in Churches of Scientology, the emphasis is placed on the religious nature of Scientology even before someone starts any auditing or study, so that the person knows that everything he or she will gain from Scientology is the result of a full body of knowledge that is a real understanding of the true spiritual nature of Man.

On the other hand, I know a great number of Scientologists, amongst whom I count myself, who started their study of that religious philosophy and the practice of auditing as a true research of the Absolute, with a strong personal desire to discover metaphysical answers to life, a desire which pre-existed their encounter with Scientology, a desire that was later increased and fulfilled by the practice of auditing.

For Scientologists, Scientology applies to life itself, in all its dimensions. Scientology is defined as an applied religious philosophy. It should be used for the betterment of the eight dynamics, without excluding any of them.

So there is no contradiction in using it to improve any aspect of one’s daily life whilst at the same time to practise it with the purpose of reaching higher states of consciousness and to attain spiritual freedom.

Conclusion

So can we assume in Western countries that Scientology auditing is a form of pastoral counselling in order to understand it through the prism of other denominational pastoral cares? Indeed, if we refer to the normal function of pastoral duties in our societies, which is to provide help in terms of religion-based solutions to the one who needs it, I think auditing can be seen as a form of pastoral counselling.

It is also interesting to see that Hubbard described auditing processes as ‘spiritual exercises’, and that the West has its own tradition of ‘spiritual exercises’. Amongst the foremost of these are the Spiritual Exercises developed by St Ignatius of Loyola, which are a set of meditations, contemplative practices and prayers to help people deepen their relationship with God, ‘to conquer oneself and regulate one’s life without determining oneself through any tendency that is disordered’ (St Ignatius 1522–1524). These became the central component of the Jesuit training programme for novices, when the Society of Jesus was founded.

The ‘Bridge to Total Freedom’, which is a path to liberation as a spiritual being, a path to knowingness and enlightenment, consists of thousands of detailed processes. These processes are designed to increase progressively the awareness of the individual, one’s recognition of one’s spiritual and divine nature and to free one from the entanglement of the essence of man with the physical universe. These processes do have concrete effects on the daily life of the one who practises. The ability to confront life’s problems increases, as does the handling of life’s vicissitudes. This can also be perceived as having an effect on the physical health of the person, and whilst Scientology does not claim to heal any physical disorder, it will not be the first religion to demonstrate that spiritual enlightenment can have an effect on physical health. If you run through ‘success letters’(5) written by Scientologists who received auditing, you will see that most of them illustrate the spiritual changes and betterments they have undergone with pragmatic changes that they experienced in their daily lives. This should not overshadow the essentially spiritual and religious character of the source of these changes and of the auditing practice itself. The objective changes in daily life are the results of the subjective changes that originate from religious exercises addressing the thetan itself.

Scientology is an applied religious philosophy which encompasses all the facets of life. Scientology auditing – addressing the spiritual being itself, increasing its freedom to alter its considerations of space, energy, time and forms of life, and its roles in them, enhancing its communication with the physical universe – also embraces all facets of life, but is aimed at total spiritual freedom, and full knowledge and awareness of the thetan as regards to its spiritual and divine nature. In that regard, Scientology auditing is more than a form of counselling, it is undoubtedly a method of salvation.

Notes

1. In 1954, in the magazine ‘Scientology’, published by the Hubbard Association of Scientologists, it was written that L. Ron Hubbard had named the product of his research ‘Scientology’ in 1938, but that he changed its name to Dianetics in 1947 ‘in order to make a social test of publication and popularity’ before coming back to the original name in 1952.

2. Scientologists consider that the mind has two very distinct parts. The part that you consciously use and are aware of is called the analytical mind. This is the mind which thinks, observes data, remembers it and resolves problems. It contains standard memory banks with mental image pictures and uses the data in these banks to make rational decisions. However, two things appear to be, but are not, recorded in the standard banks: painful emotion and physical pain. In moments of intense pain, the action of the analytical mind is suspended and the second part of the mind, the reactive mind, takes over. When a person is fully conscious, his analytical mind is fully in command. When the individual is ‘unconscious’ in full or in part, the reactive mind cuts in, in full or in part. ‘Unconsciousness’ could be caused by the shock of an accident, anaesthetic used for an operation, the pain of an injury or the deliriums of illness. Scientology considers that when a person is ‘unconscious’, to a lesser or greater degree, the reactive mind exactly records all the perceptions of that incident, including what happens or the words pronounced around the person. It also records all pain and stores this mental image picture in its own banks where it is unavailable to the individual’s conscious memory and outside of his direct control. For Scientologists, reactive mind is the source of aberration, undesired emotions, psychosomatic illnesses and more.

3. A variation of the term ‘Alpenstock’, a long iron-tipped staff used in mountain climbing. The term alpine means of or pertaining to the Alps, and the term stock comes from a German word meaning stick or staff.

4. In ascending order the dynamics of existence are: the first dynamic which is the urge of survival as an individual, the second dynamic which is the urge of survival through one’s family, the third dynamic which is the urge of group survival, the fourth dynamic which is the urge of survival for all humankind, the fifth dynamic which is the urge of survival for all life forms, the sixth dynamic which is the urge of survival of the physical universe, the seventh dynamic which is the urge of survival for all spiritual beings and lastly the eighth dynamic which is urge of existence as infinity. God is infinity but Scientologists do not describe God in anthropomorphic terms. All Scientology practices are aimed ultimately at complete affinity with the eighth dynamic or infinity.

5. It is a common practice amongst Scientologists to write ‘success letters’ in which they depict the spiritual gains they make through auditing or scriptures study. While they are encouraged to do so at the end of each attained level of auditing, they usually originate their own success letters all along their spiritual journey. With the authorization of their author, these letters may be shared with others, and you can find some of them in various Scientology magazines and publications.

References

Bryant, D. 1994. Scientology, A New Religion. Available at: www.scientologyreligion.org/religious-expertises/scientology-a-new-religion/ (Accessed 6 June 2017).

Cooper-White, P. 2004. Shared Wisdom. Minneapolis: Fortress Press.

CSI (Church of Scientology International) 2014. Available at: www.scientology.org/faq/inside-a-church-of-scientology/what-goes-scientology-church.html (Accessed 6 June 2017).

Flinn, F.K. 1983. Scientology as technical buddhism, in: J. Fichter (ed.) Alternatives to American Mainline Churches. New York: Rose of Sharon Press, Inc. Flinn, F. K. 1994. Scientology: The Marks of Religion. Available at: www.scientologyreligion.org/religious-expertises/scientology-marks-of-religion/ (Accessed 6 June 2017).

Harley, G. M. and J. Kieffer. 2009. The development and reality of auditing in Scientology, in: James R. Lewis (ed.) Scientology. Oxford: Oxford University Press.

Hubbard, L. Ron. 1950. Dianetics, The Modern Science of Mental Health. California: Bridge Publication 2007.

Hubbard, L. Ron. 1952. A History of Man. California: Bridge Publication 2007.

Hubbard, L. Ron. 1954a. The Creation of Human Ability. California: Bridge Publication 2007.

Hubbard, L. Ron. 1954b. An Invitation to Freedom. Man can save his Soul. Technical Bulletins volume II. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1954c. Man’s search for his Soul. Technical Bulletins volume II. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1955a. Professional Auditor Bulletin 44. Technical Bulletins volume III. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1955b. Straightwire. Technical Bulletins volume III. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1955c. The adventure of Scientology. Technical Bulletins volume III. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1955d. The Hope of Man. The Anatomy of the Spirit of Man Congress, Compact Disc, Golden Era Production 2004.

Hubbard, L. Ron. 1956a. A Critique of Psychoanalysis. Technical Bulletins volume III. California: Bridge Publication 1991.

Hubbard, L. Ron. 1956b. Fundamentals of Thought. California: Bridge Publication 2007.

Hubbard, L. Ron. 1958. Interview of L. Ron Hubbard by Dr Stillson Judah. Excerpt available at: www.ronthephilosopher.org/phlspher/page40.htm (Accessed 6 June 2017).

Hubbard, L. Ron. 1975. Dianetics and Scientology Technical Dictionary. California: Bridge Publications.

Hubbard, L. Ron. 1981. Dianetics and Scientology definitions. Scientology 0/8, the Book of Basics. California: Bridge Publication 2007.

St Ignatius of Loyola (1522–1524). The Spiritual Exercises of St Ignatius of Loyola.

Stuttgart District Court, 1992. Peter Graf v. Dianetic Stuttgart e.V., 9 December 1992. Excerpt available at: www.bonafidescientology.org/Append/09/page04.htm (Accessed 6 June 2017).

Wilson, Bryan R. 1995. Scientology: An Analysis and Comparison of its Religious Systems and Doctrines. Available at: www.scientologyreligion.org/religious-expertises/scientology-analysis-and-comparison/ (Accessed 6 June 2017).

Eric Roux


Article dans faith in faiths
Pour ceux qui parlent anglais, un chouette article a été publié dans le site faithinfaiths.com. Il résulte d'une rencontre que j'ai faite avec la blogueuse Mary Newhauser (à sa demande), une globe trotteuse qui parcours le monde à la recherche de personnes qui utilisent leur religion pour faire le bien. Mary est une chrétienne, avec un esprit très ouvert à l'autre, et son tour du monde de la foi est une initiative remarquable qu'il faut suivre. Et en plus, soyons honnête, elle a été très gentille à mon égard lorsqu'elle a écrit son article :)

Le début de l'article : 

Rev. Eric Roux: Europe's Religious Freedom Fighter

I had never (knowingly) met a Scientologist before. The sum total of my knowledge of Scientology went something like: Tom Cruise, Brooke Shields, postpartum depression, and allegations of tax evasion. 

So admittedly, I was little nervous about meeting with Eric Roux, a reverend of the Church of Scientology, in Paris. But I shouldn’t have been. 

My conversation with Rev. Roux was one of the most interesting ones I’ve had during my last six months on the road. Rev. Roux is friendly, clean-cut, and intelligent. Nothing about him is scary or “cultish.” He is not some monster manipulator. He is simply a man of faith who wants the freedom to worship as he chooses. And he wants to ensure that you can do the same.


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Eric Roux
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​Scientologie : la vérité sur l’affaire de Sardaigne - la fin d'une fake news
Voici une histoire qui mériterait le prix de la fake news... Mais elle finit bien. Fin 2007, trois français étaient partis en Sardaigne pour aider une personne en pleine détresse spirituelle, Martine B. (après un passage en hôpital psychiatrique dont elle ne s’est jamais remise), à la demande du frère de l’intéressée. 

Le 20 janvier 2008, Martine B., qui visiblement n’avait pas retrouvé la santé d’esprit, avait alerté la police en prétendant être retenue contre son gré dans la maison qu’elle occupait avec les trois personnes.

La police intervenait. Manque de pot, les trois personnes avaient choisi la Scientologie pour religion… Il n’en fallait pas plus pour que les médias de l’hexagone s’emballent : séquestration, enlèvement, maltraitance, kidnapping, les quatre scientologues sont jugés par la presse en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf, sans preuves, sans investigation. Leurs noms sont donnés en pâture à l'opprobre publique, la France entière (enfin ceux qui lisent encore les journaux) les connait comme des criminels...

Et bien entendu, leur religion est mise en avant pour finalement aboutir à la conclusion que ce serait l’Eglise de Scientologie elle-même qui aurait été à la manœuvre ! Les gros titres pleuvent : « Séquestrée par l’Eglise de Scientologie, elle va rentrer en France » (Libération), « Scientologie: une Française séquestrée en Sardaigne » (France info), « Scientologie : une victime française séquestrée plusieurs semaines » (RTL), etc. On ne s'embarrasse pas d'une quelconque présomption d'innocence, et on ne se pose pas la question de savoir si, peut-être, la nouvelle serait fausse. 

Un député (qui n’en est plus un depuis) monte même au créneau pour réclamer une commission d’enquête parlementaire (rien que ça) sur la scientologie !

Pauvres gens, il leur faudra prendre leur mal en patience pour espérer voir enfin la scientologie condamnée pour séquestration. Une enquête est ouverte par le parquet italien. Mais comme le disait Pierre Dac : « Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais. » Et pour cause…

Le jugement 

Que s’est-il vraiment passé en Sardaigne ? Martine B. a-t-elle réellement eu à souffrir de mauvais traitements, voire de séquestration ? 

Finalement, après plusieurs années d’enquête et un procès qui s’est étalé sur 2 ans, la justice italienne a tranché, dans un jugement du 24 juillet 2017 rendu par le Tribunal pénal de Nuoro. 

Voici ce que dit le jugement :

Tout d’abord, et j’espère que cela servira de leçon à l’avenir à ceux qui se sont emballés en 2008, le jugement note expressément que l’Eglise de Scientologie est « totalement étrangère à cette affaire » et que l’appartenance du frère de Martine B. à l’église est « sans rapport avec le sujet ».

Puis le jugement explique qu’il n’y a eu absolument aucune séquestration et que Martine B. a toujours été libre de ses mouvements. A cela s’ajoute le fait que non seulement elle n’a pas été non plus maltraitée, mais le Tribunal prend la peine d'écrire que le comportement des scientologues a été absolument désintéressé, correct et qu’ils ont agi uniquement en vue d'aider Martine B. et de lui éviter de se faire du mal à elle-même. 

En conséquence, le Tribunal a purement et simplement relaxé les prévenus, estimant qu’il n’y avait rien dans cette affaire qui puisse être reproché ni aux scientologues ni à l’Eglise de Scientologie, « parce que les faits n’existaient pas » (« perché il fatto non sussiste »).

Bref, la news était carrément fake.

Pour ceux qui veulent lire le jugement en italien, je l’attache à cet article.

Sinon, ce mois-ci, trois nouvelles Eglises Idéales de Scientologie se sont ouvertes en Europe : Dublin en Irlande, Birmingham en Angleterre et Amsterdam en Hollande :)
 

Eric Roux


Eric Roux et le Roi de Bassar
Eric Roux et le Roi de Bassar
En octobre 2016, je recevais une lettre du Roi de Bassar.

Bassar est une région dans le nord du Togo. Le Roi, ou Chef Supérieur, règne sur 90 000 sujets.

Son rôle, qui n'est pas politique, est reconnu par la constitution togolaise. Il est le garant des traditions de son peuple, et leur chef spirituel. Il est nommé à vie par le Conseil des anciens.

Son courrier était on ne peut plus explicite : "je souhaiterais officiellement vous inviter à venir installer une tente des Ministres Volontaires de l’Eglise de Scientologie sur nos terres, le temps nécessaire pour transmettre votre savoir et votre technologie spirituelle à la population de Bassar." Ce à quoi il ajoutait : "J’espère voir venir le jour où cela se réalisera, et j’espère que cela pourra se faire très vite. Le peuple de Bassar est un peuple hautement spirituel avec de très belles traditions ancestrales. La responsabilité qui m’incombe en tant que gardien des us et coutumes et leader spirituel de ce peuple, m’oblige aussi à penser à son avenir, à son développement, et à son bonheur. C’est pourquoi je suis certain que notre collaboration sera fructueuse."

Et c'est ainsi que l'aventure a commencé. J'ai contacté le siège des Ministres Volontaires de Scientologie à Los Angeles, et ensemble nous avons préparé la venue des Ministres Volontaires à Bassar. 

Le Roi voulait que leur tente soit installée directement sur ses terres, afin de donner à notre activité la légitimité royale qu'il souhaitait y apporter. Nous sommes restés en contact pendant quelques mois, puis finalement les Ministres volontaires d'Afrique sont arrivés, et moi avec.

Lettre du Roi de Bassar Octobre 2016
Lettre du Roi de Bassar Octobre 2016
Après un court passage à Lomé, je me suis rendu à Bassar, où après avoir rencontré le roi, nous avons organisé les préparatifs de la cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie du Roi de Bassar.

Sont venus à l'ouverture l'ensemble des dignitaires locaux, ainsi que mon ami Rahim Nada Abi, diplômate du Ministère des Affaires Etrangères du Togo. Le Préfet était là, les chefs traditionnels de Bassar, l'ancien préfet, le Commissaire, le directeur de la Prison de Bassar, le chef de la gendarmerie, La Reine de Bassar (qui contrairement à ce que certains seront tentés de croire, n'est pas l'épouse du Roi, mais la Reine des femmes), l'imam de Bassar et les représentants des divers courants religieux, les féticheurs, etc. 

La cérémonie traditionnelle d'ouverture fut très réussie, avec danse et chants traditionnels, bénédiction de l'imam, protection des féticheurs, discours du Préfet, etc. Et un accueil extraordinaire des gens de Bassar, avide d'apprendre et de comprendre, afin d'acquérir des outils qui leur permettront d'améliorer leur vie et celles de leurs concitoyens.

Le peuple de Bassar est un peuple très spirituel, et j'y ai fait de très belles rencontres, promesses d'un avenir meilleur.

Depuis l'ouverture, des milliers de cours ont été dispensés par les Ministres Volontaires, avec des résultats formidables, qui feront l'objet de publications futures, n'en doutez pas.

Dépêche ATOP sur les Ministres Volontaires de Scientologie à Bassar
Dépêche ATOP sur les Ministres Volontaires de Scientologie à Bassar
Outre la télévision nationale, l'évènement était couvert par l'agence de presse nationale togolaise ATOP, dont je vous livre la dépêche ici : 

"BASSAR :

LES ACTIVITES DE L’ONG « MINISTRES VOLONTAIRES DE LA SCIENTOLOGIE » OFFICIELLEMENT LANCEES DANS LA PREFECTURE

Bassar, le 9 août (ATOP) - « Les Ministres Volontaires de Scientologie », une organisation américaine basée en Floride, a officiellement lancé ses activités le lundi 7 août à Bassar.

C’est le préfet de la localité, Col Bonfo Faré Jean qui a présidé la cérémonie en présence des chefs traditionnels au-devant desquels le chef canton de Bassar, Tba Yawanke Bitéme-Waké Djintidja II, des responsables des services déconcentrés de l’Etat, des forces de l’ordre et de sécurité et une délégation de ladite organisation conduite par son représentant international, Eric Roux.

A l’occasion, le Col Bonfo a salué l’arrivée de cette ONG à Bassar. Il a remercié le consul du Togo au Québec, Rahim Nada-Abi grâce à qui ce partenariat entre les Ministres volontaires de la Scientologie avec la préfecture de Bassar est devenu une réalité. Il a émis le voeu de voir l’amitié entre Bassar et cette organisation américaine impacter positivement la vie des populations du milieu en matière d’éducation, civisme, santé, infrastructures et cohésion sociale.

Le représentant international des Ministres volontaires de Scientologie, Eric Roux, a indiqué que la venue de sa structure à Bassar est une réponse à la demande du chef canton de Bassar à travers le diplomate Rahim Nada-Abi en vue de booster le développement du milieu. Il a souligné que cette organisation intervient dans l’assistance des personnes victimes de catastrophes ou des maladies, la formation des personnes afin de leur permettre de se prendre en charge et participer activement au développement de leur localité.

M. Rahim Nada-Abi a pour sa part souhaité que cette coopération contribue à l’amélioration de la vie des populations de Bassar. Il a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction en ce qui concerne la mobilisation, preuve que les populations vont s’approprier ce partenariat.

Les Ministres Volontaires de Scientologie, est une organisation à but non lucratif et à caractère humanitaire créée dans les années 70 par le philosophe et pasteur américain Ron Hubbard. Ils assistent les populations en cas de catastrophes naturelles et personnes vulnérables dans leurs difficultés quotidiennes. Ils les éduquent également à travers des séminaires, formation et cours sur plusieurs thématiques de la vie notamment les composantes de la communication, le mariage, les enfants, les fondements des relations publiques, la raison de l’oppression, l’intégrité et l’honnêteté, comment résoudre les conflits. L’ONG est présente dans 176 pays dans le monde.

A Bassar, ces volontaires interviendront dans les domaines de l’éducation, la santé, la formation des jeunes pour leur développement personnel et communautaire."

Quelques photos pour finir, avant la suite des aventures au Togo :
Le Roi de Bassar
Le Roi de Bassar

Danses traditionnelles à Bassar pour la cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie
Danses traditionnelles à Bassar pour la cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie

Bassar, cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie
Bassar, cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie

Les dignitaires de Bassar pour la cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie
Les dignitaires de Bassar pour la cérémonie d'ouverture de la tente des Ministres Volontaires de Scientologie

Les gardes du Palais Royal de Bassar
Les gardes du Palais Royal de Bassar

Coupure du ruban avec le Préfet et le Roi de Bassar
Coupure du ruban avec le Préfet et le Roi de Bassar

L'imam Yelbi Suleiman (avec le t-shirt jaune), fait découvrir les Ministres Volontaires de Scientologie à Bassar
L'imam Yelbi Suleiman (avec le t-shirt jaune), fait découvrir les Ministres Volontaires de Scientologie à Bassar

Eric Roux


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